Thierry Gomez, président du Mans : « C’est une grande défaite pour le football »

Le Mans dans le sac.

Le comité exécutif de la Fédération française de football a tranché : la Ligue 2 ne se jouera pas à 22 équipes la saison prochaine. Une décision difficile à accepter pour Thierry Gomez, le président du Mans, qui voit son club redescendre au troisième échelon national à la différence de buts (égalité de points avec Niort, 18^e). « Forcément, ça fait mal au club et c’est un coup dur après le travail abattu depuis quatre ans par les dirigeants et tout le monde ici. C’est un pas en arrière, déplore-t-il. Revenir du National, c’est très compliqué. On sait que 25% des clubs professionnels qui descendent déposent le bilan et près de 70% ne parviennent pas à remonter. C’est une grande défaite pour le football. On avait pourtant envoyé un message de solidarité avec le vote en assemblée générale. »

Un coup sur la tête du club qui avait fait son retour dans le monde professionnel l’été dernier, et qui espérait encore pouvoir se maintenir pour poursuivre sa progression. « On avait un vrai projet de développement : créer un centre de formation, embaucher des éducateurs, des kinés, des surveillants pour les jeunes, des recruteurs… Il y avait aussi la perspective de construire des bâtiments, donc faire bosser des entreprises locales. Tout ça, c’est à l’arrêt, développe Thierry Gomez. Rien qu’avec les droits TV, on va diviser au minimum notre budget par deux. Toute notre phase de croissance et de structuration administrative est remise en cause par cette crise exceptionnelle. »

Au-delà de l’intérêt de son club, Thierry Gomez souhaite que le football français se serve de cette crise pour « réformer le football professionnel », et ne veut pas se priver de tirer un peu de positif de cette situation inédite. « J’ai rencontré un super président, Philippe Boutron (le dirigeant d’Orléans, N.D.L.R.), il y a une complicité et une amitié entre nous. On a pu rencontrer des gens super, qui nous ont appuyé pour le championnat à 22. D’autres l’ont un peu moins soutenu, ils se reconnaîtront. »

En attendant de réfléchir à la suite à donner à ce feuilleton, le président du Mans ne veut pas se voiler la face : « On est en National, il faut que ce soit clair dans notre tête et il faut qu’on prépare une équipe pour y être ambitieux la saison prochaine. Il faut qu’on évacue vite cette amertume, cette déception, pour se préparer à rejouer. »

En avant toute.