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La sélectionneuse des États-Unis se dit « épuisée par la quantité de sexisme quotidien  »

UL
La sélectionneuse des États-Unis se dit « épuisée par la quantité de sexisme quotidien  »

On va y arriver.

Emma Hayes a quitté Chelsea à la fin de la saison après douze ans chez les Blues et entraîne désormais les États-Unis, engagés aux JO de Paris. Avant de viser la cinquième médaille d’or du pays du soccer, Emma Hayes est revenue sur son passage à Chelsea dans son autobiographie, Un jeu complètement différent, dont les bonnes feuilles ont été diffusées dans le Guardian ce lundi.

La prédécesseure de Sonia Bompastor, qui a remporté huit des dix derniers titres de champion d’Angleterre, est revenue sur le développement du football féminin : « Mes successeurs n’auront pas à subir les conneries auxquelles j’ai dû faire face pendant mes douze années à la tête de Chelsea. Ils n’auront pas à se battre pour jouer sur un terrain correctement entretenu, se préparer dans des vestiaires décents et s’entraîner dans un gymnase convenablement équipé. Elles n’auront pas à changer de stade et se battront pour exister en tant que club de football à proprement dit, plutôt que d’être considérées comme une émanation de sa fondation caritative, a raconté la légende des Blues, au palmarès de laquelle il manque seulement la Ligue des champions. À mes débuts, j’ai payé les repas, j’ai même payé les joueuses. En 2013, j’ai payé les frais de transfert de Sofia Jakobsson (5 000 £) avec mon propre argent, par l’intermédiaire d’une société de change que je dirigeais. Je ne l’ai jamais récupéré, d’ailleurs… »

Emma Hayes, qui alerte régulièrement sur le sujet, revient sur le sexisme dont le monde du football fait encore preuve : « Tant de misogynie est mise en scène dans les médias sociaux. C’est douloureux et fatigant d’y être soumise. Au cours de l’année écoulée, je ne me suis jamais sentie aussi épuisée par la quantité de sexisme quotidien dont j’ai été victime. Plus j’ai gravi les échelons, plus la situation s’est aggravée. C’est presque comme si on me considérait comme une menace existentielle, au lieu d’une collègue dotée d’une grande expérience. Tant de gens ne sont pas conscients de leur ignorance, de leur manque de connaissances et de leur vulnérabilité aux préjugés. La familiarité de la masculinité leur semble naturelle. Mais la leçon la plus importante est que nous devons tous évoluer ou périr. »

Citant Alex Ferguson comme source d’inspiration première, Emma Hayes est également revenue sur la fatigue inhérente au métier d’entraîneur.e : « Nous avons pressé la dernière goutte du citron. Je n’avais certainement plus rien à donner. La moelle avait été vidée. J’avais parlé plusieurs fois à Jürgen Klopp, qui effectuait sa propre tournée d’adieu à Liverpool, de la fatigue abrutissante que génère notre travail. Nous étions viscéralement liés l’un à l’autre et nous nous sommes juré que les choses devaient changer dans notre profession. Nous en sommes arrivés à un point où les attentes et les obligations nuisent activement à la santé mentale d’un entraîneur. »

S’il reste une médaille d’or à distribuer à la fin des JO pour sa libre parole, elle pourrait y prétendre.

UL

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