Antonetti : « Chez les entraîneurs, vous aimez les BCBG »

Du grand, du très grand Frédéric Antonetti.

Passé en conférence de presse après le match nul de son équipe à Lille (0-0), l’entraîneur messin a répondu en long, en large et en travers aux questions sur le résultat obtenu par les Grenats à Pierre-Mauroy. Mais après avoir évoqué la partie en elle-même, la salle de presse s’est arrêtée sur l’évènement de la soirée : l’altercation en fin de match avec Sylvain Armand, engendrant la troisième expulsion de la saison pour le technicien mosellan.

Questionné à nouveau par le parterre de journalistes, le Corse ne s’est pas caché sur ses intentions. « Est-ce que vous croyez que le président de Lille et son adjoint doivent être à deux mètres de moi à ce moment-là pour mettre la pression sur le quatrième arbitre ? Je l’ai repoussé, je leur ai dit qu’ils n’avaient rien à faire là. Pourquoi ils me mettent la pression ? Et ils me parlent mal après… J’ai 60 ans, je n’ai pas envie qu’on me parle mal. Alors sûrement, c’est moi qui fais l’erreur. Mais pendant le match, elle m’appartient ou pas la surface (zone technique, N.D.L.R) ? Alors je sais ce qu’on va retenir, je suis un bon client. Mais je sais que j’ai raison sur le fond. Le reste, je m’en fous. Est-ce que s’ils étaient là, il y aurait eu l’incident ? »

Relancé sur le sujet et quelque peu chauffé par la salle, Antonetti a ensuite passé la vitesse supérieure. « Est-ce que c’est moi qui ai cherché ? Répondez-moi ! Je suis monté dans les tribunes ? Qu’est-ce qu’ils font là ? Je ne cautionne pas mon comportement, mais quand on m’agresse, je réponds. Si je viens et que je vous mets une gifle, vous répondez ou pas ? J’ai pris le rouge, mais je ne me laisse pas faire. Mais eux, ils veulent gagner le match par force, ça arrive trop souvent, et vous cautionnez ça ! Vous êtes complices. Vous êtes complices parce que vous vous en prenez à moi.(…) Si j’étais ce que vous décrivez, est-ce j’aurais fait 30 ans dans le football ? Est-ce que tous les clubs par lesquels je suis passé m’auraient fait resigner ? Vous me dites que je me suis fait expulser trois fois, mais vous les connaissez les expulsions ? Et vous n’êtes pas procureur, hein ! D’accord ? Vous recherchez le scoop tout le temps !(…)Alors je dois rester calme ! Je dois faire le beauf de service ! Chez les entraîneurs, vous aimez les BCBG. Ah, vous les adorez. Mais je ne suis pas BCBG et je ne le serai jamais. Vous n’aimez pas les gens qui ont un peu de tempérament en France. Je le sais, je ne suis pas aimé, ce n’est pas grave ! »

Passablement énervé, Antonetti a fini par quitter la salle de presse sans dire au revoir. Et c’est sans doute ça, le plus triste…