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Wu Lei, le Maradona chinois

Par Nicolas Jucha
Wu Lei, le Maradona chinois

À 23 ans, Wu Lei est présenté en Chine comme le futur prodige du football asiatique. Surnommé le Maradona chinois, titulaire en puissance en club comme en sélection, le jeune milieu offensif doit désormais s'affirmer au plus au niveau, ce qui signifie un départ probable pour l'Europe.

À propos d’un pays d’un milliard et demi d’habitants qui veut devenir une place forte du football mondial, la question a souvent été posée : mais pourquoi les Chinois ne sont-ils pas capables de dénicher onze joueurs talentueux et de créer une équipe compétitive ? Comme l’Empire du milieu n’a toujours pas résolu cette équation à première vue si simple, tout le pays a tendance à s’emballer quand un footballeur local démontre quelques talents. Le dernier « prodige » en date s’appelle Wu Lei. À 23 ans, ce milieu offensif axial ou deuxième attaquant de 1,73m brille sous les couleurs de Shanghai SIPG depuis 2006. Un club avec lequel il a gravi les échelons de la troisième division jusqu’à l’élite du football chinois, la Chinese Super League, et également gagné sa place dans l’équipe nationale A.

Meilleur buteur chinois de Chinese Super League depuis deux saisons

Aujourd’hui sous les ordres d’Alain Perrin en sélection nationale – qui le fait le plus souvent évoluer en 9 et demi – et de Sven-Göran Eriksson avec le Shanghai SIPG, Wu Lei s’affirme chaque jour un peu plus comme un profil que le pays ne connaissait pas jusque-là : un milieu offensif de petit gabarit, gros dribbleur et prolifique devant le but, du gauche comme du droit. Depuis l’année 2010, le jeune Chinois plante ainsi au moins dix fois par saison, ayant ainsi pleinement contribué à la promotion de son club en 2012 (17 buts), puis à son maintien en 2013 et 2014 avec 15, puis 12 buts en championnat, score faisant de lui le meilleur buteur chinois de CSL. Avec l’équipe nationale A, il en est déjà à 7 buts en 18 sélections, des statistiques qui ont incité Alain Perrin à l’emmener à la Coupe d’Asie 2015, compétition où la Chine est sortie avec les honneurs en quarts de finale. Surnommé le « Maradona chinois » par Xu Genbao – mythique entraîneur chinois et premier homme à repérer le talent du gamin – Wu Lei a aujourd’hui toutes les caractéristiques du joueur que la Chine rêve de voir exploser au plus haut niveau : la qualité technique, la capacité à tirer des deux pieds et une tendance à célébrer ses nombreux buts d’un salto avant. Son plus gros défaut : une tendance à ne pas servir un partenaire mieux placé quand bien même sa qualité de passe est saluée par les spécialistes.

Son histoire telle que le monde du football la connaît prend forme en 2004, lors du championnat d’Asie U14 : en dépit de son petit gabarit, Wu Lei marche sur l’eau, plante six buts et offre le titre continental à la Chine au nez et à la barbe du Japon et de la Corée du Sud. Une performance qui incite l’ancien sélectionneur chinois Xu Genbao à l’intégrer à son « académie » , puis à son nouveau club, le Shanghai East Asia, depuis renommé Shanghai SIPG. Sur place, Wu Lei ne tarde pas à prendre ses aises : un premier match pro à 14 ans et 287 jours en division trois, puis de nouveaux records dont celui du premier joueur à réaliser trois hat trick dans la même saison de Chinese Super League. Intégré à l’équipe nationale chinoise à 18 ans pour un championnat d’Asie de l’Est 2010 remporté par la Chine, Wu Lei n’a pour l’instant connu aucun contretemps, seulement des louanges. Xu Genbao, plus de 40 ans de carrière marqués par de nombreuses piques envers ses joueurs, a dit de Wu Lei qu’il était « le plus beau cadeau que lui ait fait le ciel » . Gao Hongbo, ancien entraîneur du milieu offensif à Shanghai, mais aussi ancien sélectionneur national (2009-2011) est d’ailleurs persuadé que « Wu Lei est le futur du football chinois » .

L’Europe ou Guangzhou Taobao Evergrande ?

Mais pour devenir ce joueur que la Chine attend, le talentueux milieu de terrain va devoir réfléchir à la prochaine étape de sa carrière avec soin. Dans un cocon à Shanghai, où Eriksson l’excentre milieu droit pour le faire évoluer aux côtés de l’Argentin Dario Conca, Wu Lei devrait prochainement tenter le grand saut à l’étage supérieur. Pour beaucoup, cela signifie un départ pour l’Europe, à moins que le gamin de Nanjing ne succombe aux avances de Guangzhou Evergrande Taobao, le club le plus ambitieux du pays, voire du continent. Début 2013, après un match amical entre Shanghai SIPG et Molde, l’ancien Mancunien Ole-Gunnar Solskjær avait fait de l’œil au Chinois : « S’il vient à Molde, il pourra progresser suffisamment pour jouer en Premier League d’ici un an. » Bien qu’annoncé sur les tablettes du FC Copenhague, puis d’autres clubs plus prestigieux, Wu Lei n’a toujours pas bougé. Probablement le choix de la raison quand on sait que peu de Chinois ont su s’adapter aux exigences du football sur le Vieux Continent. Toujours est-il que s’il veut un jour donner raison à son mentor Xu Genbao, Wu Lei devra tôt ou tard faire le grand saut. Le numéro 7 de Shanghai SIPG a d’ailleurs sa petite idée sur la destination idéale, comme il l’a indiqué sur le portail Sina.com : « Je pense que la Bundesliga est le meilleur championnat pour moi. Beaucoup de Japonais et Coréens jouent là-bas, peut-être que c’est plus adapté aux Asiatiques. »

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