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Witsel, toison d’or

Par Eric Carpentier
Witsel, toison d’or

Axel Witsel rayonne dans le cœur du Borussia. Après six ans entre Russie et Chine, le Belge qui « ressemblait à Zidane », dixit Lucien D'Onofrio, a enfin l'occasion de montrer son talent dans un club aux ambitions européennes. Il était temps.

C’était il y a à peine plus de deux ans. Janvier 2017, on laissait Axel Witsel contre tous, plus préoccupé par le futur de sa famille que par son avenir footballistique. À croire que quelques titres nationaux glanés en Belgique et en Russie, sans oublier une Coupe de la Ligue portugaise, suffisaient au bonheur de celui qui allait souffler 28 bougies quelques jours plus tard. Il avait aimé la génération Anelka-Zidane ? Moyennant 18 millions d’euros annuels, il prenait la direction d’un championnat un temps fréquenté par le premier. Et tant pis pour l’excellence sportive, promise à un homme dont la gestuelle évoquait davantage le second. En résumé, Axel Witsel partait s’enterrer sous une grosse montagne de yuans après avoir plongé dans les roubles russes, montrant ainsi, et de manière définitive, quel genre d’homme il était. Une bonne histoire, facile à ranger. Case mercenaire : Witsel. Next.

Mais le problème avec les histoires humaines, c’est qu’elles sont rarement manichéennes. Surtout quand elles se doublent d’un talent monstre, quelque part entre divin et diabolique. Or sur le terrain, celui de Witsel réside précisément dans cette faculté à s’arracher d’une case pour lancer le coup d’après. Et il n’a pas fallu longtemps pour s’apercevoir que le péril jaune n’avait pas atteint le natif de Liège. Six matchs de Coupe du monde 2018 disputés dans leur intégralité (il a été épargné par la parodie de football entre Belges et Anglais en dernier match de poules), des grosses prestations et Axel Witsel se rappelle au bon souvenir des recruteurs européens. Le 6 août, le Borussia Dortmund arrache le milieu belge au Tianjin Quanjian avec un contrat de quatre ans à la clé. Commentaire de Roberto Martínez, deux mois plus tard dans Sport Bild : « Witsel est le meilleur transfert réalisé dans le monde l’été dernier. » Vrai ?

L’emprise du milieu

Au rapport qualité/prix, ça y ressemble en tout cas : vingt millions d’euros pour le joueur de champ d’ores et déjà le plus utilisé par le leader de son championnat. Paris en a rêvé, les Schwarzgelben l’ont fait. Aux côtés de l’homme Delaney, Witsel forme une paire ultra-complémentaire : l’un dans l’impact, l’autre dans le geste. Pendant que le Danois avale les kilomètres, pendant que Marco Reus abreuve et canarde, Chaloupe donne le tempo. Et Lucien Favre est serein. « Grâce à lui, notre jeu est structuré et calme, déclare l’entraîneur suisse en conférence de presse fin août, déjà. Les postes de numéro 6 et numéro 8 ne sont pas faciles, car vous avez souvent le ballon avec un joueur directement sur le dos. Il gère très bien cela. »

Et même un peu plus, puisque Witsel sait aussi faire parler la poudre de temps à autre. De préférence au bon moment. Premier match de la saison en DFB Pokal, premier pion dans les arrêts de jeu pour éviter une élimination précoce à Fürth (1-2 a.p.). Une semaine plus tard, découverte du Mur Jaune, autre but, contre Leipzig cette fois (4-1). Suivent un but en guise d’introduction à la leçon récitée à l’Atlético fin octobre (4-0), une master passe pour le but vainqueur d’Alcácer face au Bayern deux semaines plus tard (3-2) ou encore le seul but du match à Leipzig en janvier (0-1). Un but à trois points sur le terrain de la meilleure défense de Bundesliga, et surtout chez le meilleur ennemi du BvB : voilà Witsel définitivement adopté par les Borussen.

#10yearschallenge

Mais ces coups d’éclat ne sont que la touffe sur le joueur. À trente ans, Axel Witsel est « devenu un leader » , affirme-t-il avant de jouer le Bayern. Dix ans après avoir été élu Soulier d’or en Belgique, il termine aussi deuxième au classement du Red Devil of the Year décerné par l’URBSFA derrière l’intouchable Hazard, mais devant Kevin De Bruyne. Ce qui pose forcément la question des choix de carrière de celui qui a « toujours aimé Manchester United » , et célèbre ses buts à la Anelka. Elle se posait déjà en février 2016, quand Witsel évoluait sous le maillot du Zénith.

À l’époque, Christophe Dessy, alors formateur au Standard de Liège, estimait que « c’est peut-être le bon moment pour rejoindre une équipe en mesure d’aller loin en C1, car d’ici trois ans, ce sera sûrement trop tard » . Désormais, nous y sommes. Witsel a-t-il signé dans un club en mesure de soulever les grandes oreilles ? Que le Belge classieux maintienne son niveau de performance, et il faudra peut-être retourner la question : en signant son architecte, le Borussia s’est-il mis en capacité de construire un succès européen ? Même une Ligue Europa 2020, hein : ça ne rapporte pas 18 millions d’euros, mais ça vaut toujours mieux qu’une Coupe de Russie.

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