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West Ham et son Lingard fou, en pleine renaissance

Par Jérémie Baron
West Ham et son Lingard fou, en pleine renaissance

Vainqueur du petit choc face à Leicester (3-2) ce dimanche, West Ham réalise l'une des plus belles saisons de son histoire et n'a jamais été aussi proche de s'inviter pour la première fois en Ligue des champions. Grâce notamment à un homme, arrivé chez les Hammers il y a deux mois en prêt de Manchester United : Jesse Lingard, qui participe à ce miracle en même temps qu'il renaît de ses cendres.

« Je pense que l’environnement est une chose importante. Ma maison à Manchester est basse, vous allez dans la cuisine, il fait sombre et c’est comme un bunker. Vous êtes dans cet environnement semaine après semaine, vous ne connaissez rien d’autre. Depuis que j’ai déménagé à Londres, je suis dans un appartement où je suis en hauteur. Il y a beaucoup de lumière, je peux voir tous les bâtiments de la ville. Ça vous rend plus lumineux, plus frais. » Et si la forme étincelante de West Ham United trouvait son origine dans l’exposition plein sud du nouvel appartement londonien de Jesse Lingard ? La semaine dernière, le néo-Hammer causait immobilier pour expliquer la période de résurrection qu’il traverse depuis sa mutation dans la capitale. Quelques jours plus tard, plus précisément ce dimanche, il signait une nouvelle démonstration contre le troisième de Premier League, Leicester (3-2), avec un doublé dans un intervalle de quinze minutes. Sans compter son travail déterminant sur le 3-0 et sa presque passe décisive pour Issa Diop, en début de deuxième période. Des images routinières, depuis quelque temps.

Moyes séduit, Southgate aussi

Au placard pendant six mois à Manchester United après une cuvée 2019-2020 cataclysmique sportivement et personnellement parlant, le milieu offensif anglais n’a débarqué chez les Jambons de l’Ouest qu’à la fin du mois de janvier. Mais il signe d’ores et déjà le plus bel exercice de sa carrière après neuf petites apparitions sous ses nouvelles couleurs, ou quasiment : huit caramels (dont deux doublés, avec celui enregistré contre Aston Villa pour ses débuts), soit son meilleur total à égalité avec la saison entière 2017-2018, quatre offrandes, une qualité de percussion retrouvée, un statut de pièce essentielle du système de David Moyes et un rayonnement dans le jeu qui scotche toute la Premier League.

« Je suis revenu parmi les plus forts et les plus en forme(à United)après le confinement, et je n’ai pas eu ma chance. Mais pendant tout ce temps sans jouer, je faisais des entraînements supplémentaires et je me maintenais au top de ma forme pour le moment venu », lâchait-il, en février. À tel point que le natif de Warrington (dans le Cheshire), après deux ans ou presque sans avoir l’occasion de servir son pays, a retrouvé la sélection d’Angleterre – avec laquelle il avait notamment brillé, lors du Mondial russe – au mois de mars en signant au passage une passe décisive pour Dominic Calvert-Lewin lors de sa titularisation contre Saint-Marin (5-0). Parfait, à deux mois de l’Euro.

Objectif C1, et pas avec MU

Avec le renfort de cette bête en fin d’hibernation, la troupe de Mark Noble fait sensation outre-Manche : actuellement, le vainqueur de la C2 1965 (un autre temps, effectivement) marche sur l’eau en sortant pourtant d’une saison bouclée à une dangereuse seizième position. Après avoir pris la succession de Manuel Pellegrini fin décembre 2019 pour assurer le maintien en mai dernier, Moyes est tout simplement en train de regagner le respect du royaume : l’ancien coach d’Everton et MU a su faire des choix forts (exit Jack Wilshere, Sébastien Haller ou Robert Snodgrass ; placard pour Manuel Lanzini et Felipe Anderson) et tirer profit de son groupe ainsi que de ses récents renforts (comme Souček, Vladimír Coufal, Jarrod Bowen ou encore Saïd Benrahma) pour que son écurie tienne le rythme à sept journées du terme avec l’espoir de plus en plus grand d’accrocher un strapontin pour la Ligue des champions. Ce qui serait une première, pour le club anciennement pensionnaire de Boleyn Ground.

Évoluant depuis 2016 au London Olympic Stadium, l’escouade londonienne s’y sent visiblement bien. En témoignent les 31 points sur 48 possibles enregistrés à domicile cette saison, meilleur total à la maison derrière celui de l’ogre Manchester City. Une autre stat, encore plus folle, pour laquelle West Ham talonne l’écurie de Pep Guardiola : en 2021, l’équipe que l’on surnomme désormais « band of brothers » est allée chercher dix succès en quinze rencontres avec 32 unités engrangées sur 45 possibles. Même sans les poumons Declan Rice et Michail Antonio, envoyés à l’infirmerie, les Marteaux continuent de frapper sur tout ce qui bouge (malgré, il est vrai, une incapacité à conserver un score). Et qu’il y ait la C1 au bout ou non, ces derniers espèrent bien conserver Jesse Lingard au-delà de sa pige d’un semestre. Pour qu’il n’ait plus jamais à descendre dans son bunker de Cottonopolis.

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Par Jérémie Baron

Propos de Lingard tirés de beIN SPORTS et BT Sport.

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