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Wagner, la leçon d’allemand d’Huddersfield

Par Maxime Brigand
Wagner, la leçon d’allemand d’Huddersfield

C'est la nouvelle tête qui dépasse en Championship. L'homme qui intrigue par son passé à Dortmund, mais aussi pour sa philosophie de jeu partagée avec l'un de ses meilleurs amis, Jürgen Klopp. Il y a deux mois, David Wagner a refusé de suivre son pote à Liverpool pour sauver Huddersfield Town. Pour se faire un nom.

Dès sa première prise de parole, il a posé les bases de son travail. « On souhaite importer en Angleterre notre influence allemande. Tout le monde ici sait d’où l’on vient, ce que l’on a proposé avant et ce que l’on veut apporter. C’est exactement ce que l’on veut mettre en place ici, à Huddersfield. » Derrière son costume, sa barbe grise finement taillée, David Wagner sait ce qu’il veut. Nous sommes le 9 novembre 2015, et l’homme vient d’accéder à son premier poste chez les pros après quatre ans passés à diriger la réserve du Borussia Dortmund. C’est là-bas qu’il a travaillé sa philosophie autour d’un football de possession basé sur les contre-attaques rapides. Il évoque, lui aussi, ce balancier, cette solidité défensive et cette folie offensive. David Wagner a appris aux côtés de l’un de ses meilleurs amis. C’est avec lui qu’il a construit son idéal tactique, la base de son football. C’est avec Jürgen Klopp, parti en Angleterre, à Liverpool, un mois avant lui. Cette fois, il veut prouver. Sans lui, à Huddersfield Town, en deuxième division anglaise.

Quand David prend la place de Jürgen

Aujourd’hui, David Wagner veut passer à autre chose, arracher cette étiquette d’éternel second derrière Klopp. Il veut montrer que lui aussi est capable de diriger un groupe, créer son football et le faire réussir. Au point d’avoir refusé de suivre son ami à Liverpool où un poste d’adjoint lui était proposé. Lors sa présentation à la presse, Wagner a refusé d’évoquer le sujet pour se concentrer directement sur le jeu : « Je ne pense pas que c’est le jour pour parler de Liverpool. On voudrait parler d’Huddersfield, de notre vision et de notre plan de jeu. Tout le monde sait que l’on est très amis avec Jürgen. Je lui souhaite toute la réussite possible dans son travail et je sais qu’il souhaite que je réussisse aussi ici. Donc au travail. » Reste que pour comprendre Wagner, il faut connaître Jürgen. Les deux hommes ont été coéquipiers, attaquants tous les deux, à Mayence, au début des années 90. Ils ont même été concurrents avant de devenir potes. Wagner : « Quand on s’est rencontrés pour la première fois à Mayence, j’étais buteur et il l’était aussi. Il était titulaire quand je suis arrivé de Francfort en 1991. Progressivement, j’ai pris sa place et il a été sur le banc. C’est là que tout a commencé, d’autant qu’il a été replacé défenseur ensuite, ce qui a été plus simple pour nous. »

Klopp et Wagner ont la même idée du foot. Un foot qui va vite, qui attaque et qui dicte le tempo à l’adversaire. L’idée se résume, selon Wagner, en un « football électrique » . Sur le papier, ça a de la gueule, surtout ramené en l’Angleterre où l’aspect tactique du jeu reste bien souvent minime. Mais les deux hommes ont également développé une relation humaine très forte, au-delà du foot. Au point que David Wagner aura l’honneur de faire un discours au mariage de Klopp. « C’est assez flou dans ma mémoire, car j’étais bourré et je ne me rappelle pas ce que j’ai dit. C’était dans un restaurant de Mayence. Dans cette situation, c’est important de boire avant de parler. Je pense que j’ai dit un truc banal comme « Bonne chance, sois heureux dans ta vie et avec ta femme » » , se rappelait Wagner dans un entretien au Guardian le mois dernier. Lorsqu’il est arrivé à Huddersfield, le club était vingt-deuxième de Championship. Aujourd’hui, il est dix-huitième, mais son travail commence enfin à se faire sentir avec trois victoires lors des cinq derniers matchs.

Une touche européenne

De ses premières apparitions sur le bord du terrain, David Wagner a montré un caractère explosif, capable de gesticuler à la Klopp pendant 90 minutes. Wagner le reconnaît, c’est un sanguin. Face à la presse, l’homme ne sourit pas. C’est pour ce caractère que le propriétaire des Terriers, Dean Hoyle, a souhaité ramener l’ancien international américain (8 sélections) au John Smith’s Stadium. L’objectif était alors de tourner la page anglaise du rudimentaire Chris Powell pour apporter une nouvelle touche européenne, moins stéréotypée et plus ouverte. Hoyle veut « de la prise de risque » , lui qui a fondé Card Factory, une entreprise de cartes de vœux. L’an passé, le propriétaire du club avait affirmé sa volonté de sortir de nouveaux gamins, d’axer sa politique sur la formation dans une ville qui a fait sortir Denis Law. C’est aussi l’autre mission de David Wagner, ce qu’il a fait sans grande réussite à Dortmund dans un club qui a construit sa réussite avec de jolis coups sur le terrain des transferts. Pour le moment, Huddersfield devrait aussi grandir comme ça.

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