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Vous vouliez la VAR ? Alors faites-la fonctionner…

par Steven Oliveira
Vous vouliez la VAR ? Alors faites-la fonctionner…

Comme lors de quatre des six premiers huitièmes de finale de Ligue des champions, cette rencontre entre Barcelone et Lyon (5-1) se termine avec une polémique autour de la VAR et son utilisation ou non-utilisation. Il est donc temps que tout ceci fonctionne, sinon, ça ne sert strictement à rien.

Un coup de sifflet, le bras tendu vers le point de penalty, Szymon Marciniak, l’arbitre de ce huitième de finale retour de Ligue des champions entre le Barça et Lyon, est sûr de lui : Jason Denayer a fauché Luis Suárez dans la surface de réparation. Devant son écran de télévision, à vitesse réelle, l’amateur de ballon rond ne peut qu’être d’accord avec la décision arbitrale tant la faute semble évidente. Sauf qu’entre deux bugs, RMC Sport offre un ralenti sur lequel le téléspectateur comprend que c’est en réalité l’Uruguayen qui marche sur le pied du défenseur lyonnais, avant de se jeter en l’air et non l’inverse. Heureusement, la VAR est arrivée en C1 depuis les huitièmes de finale et l’arbitre présent dans le car-régie voit, lui aussi, cette image flagrante. Il va donc, logiquement, faire annuler ce penalty en demandant à Szymon Marciniak d’aller voir l’image. Alors ? Alors pas du tout. L’arbitre ne va pas du tout visionner les images, confirme sa décision initiale et laisse Lionel Messi ouvrir le score d’une panenka. Sans que l’on sache si l’arbitre du car-régie lui a affirmé qu’il y avait faute, ou si la VAR a connu un problème technique.

Cinq huitièmes de C1 terminés avec une polémique

Un cas qui rappelle bien évidemment celui arrivé 24 heures plus tôt à Turin lors du huitième de finale entre la Juventus et l’Atlético (3-0). Que ce soit sur le penalty accordé à la Vieille Dame sur une poussette d’Ángel Correa sur Federico Bernardeschi, ou sur un bon gros coup d’épaule de Giorgio Chiellini sur ce même Correa quelques minutes plus tard. Deux situations que l’arbitre de la rencontre n’est, là encore, pas allé regarder sur le bord de la touche. Pourquoi ? Pourquoi ne pas aller au moins vérifier ?

Mais ce n’est pas tout, puisqu’il y une semaine, pour la première partie des huitièmes de finale, la VAR avait déjà fait hurler le PSG (sur la main de Presnel Kimpembe dans les dernières minutes), l’AS Roma (là aussi, une poussette dans la surface à la 120e minute que l’arbitre n’est pas allé re-visionner), et agacé légèrement le Real Madrid. Ce qui porte tout de même le total à cinq utilisations de la VAR qui font débat en huit rencontres de Ligue des champions. Cela fait beaucoup alors que l’arbitrage vidéo était censé venir gommer les erreurs d’arbitrage et éviter ainsi les polémiques. Aller visionner des images sur une action où il n’y avait a priori aucun litige (celle de Kimpembe) pour finalement concéder un penalty discutable, ne pas aller les visionner sur des actions litigieuses (celle de la Roma, de la Juve et de Lyon) : vraiment, on n’y comprend rien. Et ça agace plus que cela n’apaise.

Une interprétation humaine

Au vrai, pas une journée de Ligue 1, de Liga ou de Serie A ne se termine sans qu’un joueur ou un entraîneur ne vienne hurler contre l’arbitrage vidéo. De Rudi Garcia à Thierry Henry en passant par Nordin Amrabat et son fameux « VAR is bullshit ! » après le match nul du Maroc face à l’Espagne (2-2) durant la Coupe du monde 2018. Et pourtant, Pascal Garibian, le directeur technique de l’arbitrage, s’était montré enthousiaste en février dernier : « La VAR a permis de corriger 55 erreurs sur les 82 recensées depuis le début de la saison. Grâce à son utilisation, on a corrigé et divisé par trois le nombre d’erreurs. » Mais pas le nombre de polémiques. Bien au contraire, puisque désormais chacun – joueurs, entraîneurs, supporters – vit avec l’idée que les erreurs d’arbitrage vont disparaître grâce à la VAR. Or, une faute reste souvent une interprétation humaine, et un mauvais arbitre restera mauvais avec la vidéo. Comme cela a été le cas ce soir avec le penalty de Suárez.

Il faut partir d’ici maintenant

Finalement, ces huitièmes de finale de Ligue des champions ont rappelé ce que tout amateur de foot savait déjà au fond de lui : la VAR n’a rien à faire là. Du moins pas comme ça. Les erreurs d’arbitrage – qui font partie intégrante du football – et les polémiques sont toujours aussi nombreuses. Deux autres choses n’ont rien à faire dans le ballon rond : les temps morts de trois minutes alors qu’il n’y a pas de blessé et les célébrations où le stress d’une éventuelle annulation prend le pas sur la joie spontanée. À l’image du but de Lucas Tousart face à Barcelone, que le Lyonnais a d’abord célébré en levant le poing en l’air, avant de se ronger les ongles pendant près de trois minutes en attendant de savoir si la VAR – qui visiblement fonctionnait de nouveau – accordait ou non son but pour un potentiel hors-jeu. Bref, la VAR peut certes aider les arbitres à prendre de meilleures décisions, mais son utilisation doit être simplifiée, ajustée et expliquée clairement à tous. Car pour le moment, à l’image de ces huitièmes de finale de C1, elle ne règle aucun problème. Pire, elle en crée d’autres.

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