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Une saison de Frenchies en MLS

Par Régis Delanoë
Une saison de Frenchies en MLS

La saison régulière 2017 s’est achevée le week-end dernier et a mis au tapis le Los Angeles Galaxy, où un Romain Alessandrini pourtant très performant n’a rien pu faire pour sauver une formation californienne à l’agonie. Du côté des satisfactions, c’est à New York qu’il faut aller avec la saison de la confirmation pour Vieira sur le banc, même si le favori pour le titre sera à coup sûr le Toronto de Sebastian Giovinco et Benoît Cheyrou.

Au Galaxy, Alessandrini n’a pas suffi Pour la première fois depuis 2008, Los Angeles va manquer les play-offs. C’est un échec dans les grandes largeurs pour les Californiens, qui terminent avec le pire bilan de la MLS saison 2017, les deux conférences confondues. Plombés par une défense gruyère et un été cataclysmique (1 point pris entre fin juin et début septembre), les quintuples vainqueurs du championnat – la dernière fois en 2014 – ont coulé lentement, mais sûrement jusque dans les bas-fonds du classement. Le retour cet été sur le banc de l’expérimenté Sigi Schmid n’a pas servi à empêcher le naufrage des frères Dos Santos – Giovani et Jonathan –, de Jelle Van Damme et d’un Ashley Cole en fin de carrière. Sans compter le gardien franco-sénégalais Clément Diop, titulaire alternativement et devenu international sénégalais cette année, le Galaxy possède une imposante délégation tricolore : Bradley Diallo, qui a gagné sa place sur le flanc droit de la défense en fin de saison, Mickaël Ciani, arrivé sur le tard, mais lui aussi titulaire, et bien sûr Romain Alessandrini. L’ancien Marseillais a vécu une drôle de première saison en Amérique, difficile sur le plan collectif, mais étincelante au niveau personnel avec des statistiques très flatteuses : treize buts, douze passes décisives. Personne n’a fait mieux que lui en MLS cette saison. C’est autour de son Français que le Galaxy va devoir reconstruire, en essayant de digérer l’affront et en sachant qu’une nouvelle concurrence locale arrive avec la première saison en MLS du Los Angeles FC, une toute nouvelle franchise. Galaxy, Lakers, même combat : les temps sont durs en ce moment pour les historiques de la cité des anges.

New York City FC : Vieira prend ses aises sur le banc « La grande saucisse » , « les grands compas » et maintenant « le grand boss » . Patrick Vieira mérite bien ce troisième surnom en hissant son équipe pour la deuxième fois de suite en demi-finale de conférence, avec le deuxième meilleur bilan de la MLS (les deux premiers de chaque conférence sont qualifiés directement pour les demies, les quatre équipes suivantes disputent un match de barrage, ndlr). Avec l’ancien Gunner sur le banc, City s’impose comme une formation rugueuse, compacte et dure à manœuvrer. Un compatriote du coach est un titulaire régulier, le méconnu Frédéric Brillant (qui a fait toute sa carrière en Belgique avant de filer aux USA), mais c’est surtout ce bon vieux David Villa qui est le plus sous la lumière, avec ses 22 buts au compteur (deuxième du classement derrière Nikolić, l’attaquant de Chicago, et ses 24 buts). À 41 ans et pour sa deuxième saison seulement sur le banc d’une équipe première, Pat Vieira est tellement en vue qu’on parle de lui avec insistance pour succéder au démissionnaire Bruce Arena à la tête d’une sélection américaine traumatisée par sa non-qualification pour la prochaine Coupe du monde. Des rumeurs qu’il a balayées d’un revers de main, estimant que le poste n’était pas fait du tout pour lui. Est-ce pour mieux rester à l’affût d’une belle opportunité se présentant en Europe ?

Cheyrou, un rôle mineur au sein du rouleau compresseur Toronto Loin, très loin de la Californie et haut, bien plus haut au classement, les Canadiens du Toronto FC ont terminé en tête de la MLS, les deux conférences confondues, battant même un record du nombre de points marqués sur l’ensemble d’une saison régulière : 69 exactement. L’autre TFC a fini meilleure attaque, deuxième meilleure défense et peut encore compter sur les performances de sa star Sebastian Giovinco (16 buts, 6 passes), incontestablement le joueur le plus brillant qui évolue en ce moment dans le championnat nord-américain. On ne peut plus en dire autant de Benoît Cheyrou, même si le Français dépanne bien dans son équipe pour sa troisième saison en MLS. À 36 ans, le frangin du consultant beIN voit quand même son temps de jeu fortement diminuer… Ce n’est pas le cas de celui de Chris Mavinga, l’ancien Rennais (entre autres), arrivé dans l’Ontario en janvier dernier et qui est un titulaire indiscutable de cette formation de Toronto grande favorite pour le titre. L’an dernier, elle l’avait manqué de très peu en s’inclinant aux tirs au but en finale des play-offs contre les Sounders de Seattle.

New York Red Bulls : la discrète délégation tricolore En demi-finale de conférence Est, un derby de New York pourrait avoir lieu puisque City attend de savoir qui des Red Bulls ou de Chicago va passer le tour de barrage. Si Schweinsteiger et les siens venaient à être éliminés, ce serait par une formation des Red Bulls revenue des fastes de l’époque Thierry Henry, mais qui n’a pas manqué pour autant de garder une touche française. Ils sont actuellement trois au sein de l’effectif : Aurélien Collin, vétéran de la MLS dont la saison est malheureusement plombée par les blessures, Damien Perrinelle (ex-Créteil, Clermont, Boulogne et Istres) qui joue régulièrement en défense centrale, et Vincent Bezecourt, le dernier venu, qui gratte de plus en plus de temps de jeu. Le Landais débarque de la réserve et pourrait bientôt être rejoint par un autre jeune Français qui attend de faire ses preuves avec l’équipe A, Florian Valot.

Montréal : fin de cycle pour Camara and co Il n’y aura pas de troisièmes play-offs de suite pour Montréal, qui termine au neuvième rang seulement de la conférence Est, à l’issue d’une saison régulière longtemps pénible et même assez catastrophique sur la fin (9 défaites sur les 10 derniers matchs). Le Français Hassoun Camara, historique de l’effectif, a vu partir en retraite une légende du club et du football québécois : Patrice Bernier, formé à l’Impact, parti un temps mener une honnête carrière en Europe avant de revenir chez lui pour aider son club à s’installer dans l’élite du foot nord-américain. C’est un changement de cycle qui s’amorce à Montréal, car en plus du départ de Bernier, l’entraîneur Mauro Biello, autre figure de l’Impact, a été congédié. Le propriétaire Joey Saputo l’a annoncé il y a quelques jours, il désire lui trouver un successeur expérimenté qui pourrait bien venir d’Europe et pourquoi pas de France. Dans ce nouveau cycle qui se prépare, il y aura heureusement une figure tutélaire qui est assurée de rester : le maître à jouer Nacho Piatti, dont la prolongation de contrat a été officialisée.

Le programme des play-offs En demi-finales de conférence, New York City affrontera le vainqueur du match New York RB-Chicago Fire (26 octobre), Toronto FC le vainqueur de Columbus Crew-Atlanta Utd (27 octobre), Seattle Sounders le vainqueur de San Jose Earthquakes-Vancouver Whitecaps (26 octobre) et Portland Timbers le vainqueur de Sporting Kansas City-Houston Dynamo (27 octobre).

Par Régis Delanoë

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