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Unai, merci et bon vent

Par Nicolas Jucha
Unai, merci et bon vent

Unai Emery a dirigé le PSG pour la dernière fois au Parc des Princes samedi soir. Une fin amère sur le terrain avec la défaite contre Rennes (0-2), mais plus savoureuse durant la fête d'après-match, pendant laquelle le technicien a hurlé son amour du club. Un geste fort de la part d'une personnalité qui pourrait bientôt nous manquer.

La scène a surpris tout le monde, tranchant avec le protocole feutré d’après PSG-Rennes. Invité à prendre le micro pour faire ses adieux au public parisien, Unai Emery a choisi d’exploser ses cordes vocales : « ALLEZ, ALLEZ, ALLEZ PSG !!! » Aux côtés de la présidente de la LFP, Nathalie Boy de la Tour, Nasser Al-Khelaïfi était presque gêné, avant de se sentir obligé de donner l’accolade à celui qu’il ne va pas conserver. Le cri du cœur n’est pas anodin. Arrivé à Paris il y a deux ans, auréolé du statut de triple vainqueur de la Ligue Europa avec le FC Séville, l’entraîneur ibérique devait permettre à Paris de franchir le cap européen des quarts de finale. Deux huitièmes et une remontada plus tard, il a perdu une partie significative de son crédit et va quitter la capitale. Sans le gros chèque perçu en 2016 par Laurent Blanc, mais avec toujours un CV sous le coude très apprécié en Espagne. Selon des tabloïds britanniques, Emery serait aussi dans la short list de West Ham et surtout d’Arsenal, pour succéder à Arsène Wenger.

Si proche de réussir, et pourtant si loin

Alors, Unai Emery aurait-il pu mieux faire au PSG ? Probablement. D’ailleurs, il le concède lui-même. Quand un journaliste lui a demandé de noter son passage au PSG après les célébrations du titre, le Basque s’est octroyé un 7/10. Mention bien, pas plus. Le technicien laissera à Paris et en Ligue 1 une marque spéciale : de la dignité, face aux échecs et à sa situation personnelle, et de la passion, tant dans ses propos en interviews, son attitude exaltée aux abords de son banc de touche, que dans son ultime performance vocale. Sur le plan sportif, il ne faudra pas oublier qu’il était proche de réussir dans la mission fixée : en mars 2017, le match retour contre le FC Barcelone avait quelque chose d’irrationnel et a anéanti l’œuvre d’art de l’aller, qui était le match du PSG le plus accompli depuis deux décennies ; un an plus tard, le PSG a regardé le Real Madrid dans les yeux pendant 80 minutes au Bernabéu. Entre les appels téléphoniques directs Thiago Silva à Nasser Al-Khelaïfi et les caprices de Neymar, ces parasitages lui ont savonné la planche.

Emery est plus fort que d’être aimé

Des problèmes « institutionnels » qui avaient fait le malheur de Laurent Blanc avant lui, ou poussé Carlo Ancelotti à claquer la porte encore plus tôt. Dans ce contexte compliqué cependant, Unai Emery a démontré une qualité que les supporters parisiens pourraient regretter prochainement : le respect, si ce n’est l’amour du PSG. Car ce cri rageur qui restera comme le dernier échange entre Unai Emery et ses supporters signifie qu’il souhaite le meilleur à un club qui ne lui a pas forcément rendu en retour. Unai Emery n’avait plus rien à gagner samedi, ni crédit ni nouveau contrat. Il aurait été compréhensible qu’il trace sa route discrètement avec son solde de tout compte. Mais à l’image d’Edinson Cavani, qui a été longtemps décrié avant de conquérir les cœurs, l’entraîneur espagnol n’a pas pensé aux critiques et aux échecs, il a choisi de se concentrer sur le meilleur de son expérience parisienne au moment de dire au revoir. Une sortie qui mérite d’être saluée car elle contribue – même légèrement – à faire du PSG plus qu’un simple club de nouveaux riches. Alors, à l’heure où le nom de son successeur ne devrait plus tarder à être officialisé, Unai, merci et bon vent.

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