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Un homme, un stade : Michel d’Ornano

Par Florian Lefèvre
Un homme, un stade : Michel d’Ornano

C'est l'histoire d'une figure politique qui n'aurait sans doute pas donné son nom au stade caennais si la mort n'était pas passée par là. C'est l'histoire de Michel d'Ornano, qui fut le bras droit de Valéry Giscard d'Estaing.

Le naming, c’est niet. En février dernier, le Stade Malherbe de Caen a signé un contrat avec la ville lui permettant d’être le gestionnaire du stade pour les douze prochaines années. Et le président du club, Jean-François Fortin, a précisé que le nom de Michel d’Ornano continuera d’être associé au stade de la cité normande. « Je ne suis pas homme à oublier le passé, et il me semble que le nom D’Ornano fait partie de l’identité de ce stade, et que c’est très bien ainsi  » , a fait savoir Jean-François Fortin dans les colonnes de Ouest-France. Car Michel d’Ornano a été député du Calvados pendant pas moins de vingt-quatre ans, de 1967 à sa mort en 1991. L’homme politique, qui était aussi président du conseil général du département, a justement mis sur les rails le projet de construction du stade caennais.

Descendant d’un cousin de Napoléon Ier et maréchal de France

Avant d’ériger son fief en Normandie, Michel d’Ornano a grandi dans la capitale. Quand il naît à Paris en 1924, son père, Guillaume, est maire d’un petit village de l’Indre. La politique au berceau, donc. Quelques années plus tard, son père participe au lancement des parfums Lancôme (1935), dans le secteur commercial. Il faut dire que les D’Ornano descendent de Philippe Antoine d’Ornano (1784-1864), cousin éloigné de Napoléon Ier, qui sera consacré maréchal de France par Napoléon III (1861). Après de courtes études, le comte Michel d’Ornano fait son chemin dans l’industrie du parfum. Il tente sa chance aux élections législatives, mais rate son coup par deux fois. Qu’importe, l’homme se présente à la mairie de Deauville, en 1962. La cité balnéaire où ses parents avaient l’habitude de l’emmener, durant les vacances estivales. Bingo, Michel d’Ornano reçoit l’écharpe tricolore. Maire, député, ministre, président du conseil général du Calvados et du conseil régional de Basse-Normandie… les mandats s’enchaînent et les fonctions s’empilent. L’homme politique s’affirme comme le bras droit de Valéry Giscard d’Estaing.

Si Michel d’Ornano avait été un footballeur, son physique assez fin aurait pu lui permettre de se faufiler entre les défenses. Mais toujours en position d’attaquant central, cela va sans dire. Dans le sillage du troisième président de la Ve République, le Normand d’adoption est à l’origine de la fondation des Républicains indépendants (1966), puis l’UDF (1978). En réalité, le football n’a jamais été sa passion. Pas du genre à débarquer dans le vestiaire pour taper la discussion avec les joueurs caennais. Michel d’Ornano se déplace au stade de Venoix seulement pour les grands matchs. D’ailleurs, lorsque le club est promu en Division 1 à l’issue de l’exercice 1987-1988, le stade de Venoix paraît bien trop exigu. Il s’agit de se doter d’une nouvelle enceinte, avec une capacité supérieure à 10 000 places en Basse-Normandie (20 000 pour le coup), capable d’accueillir également les équipes des divisions inférieures pour les gros matchs de Coupe de France.

Destin tragique

Reconstruire sur le stade de Venoix ou monter le projet sur un nouveau site ? La deuxième solution est retenue. Le conseil général du Calvados, avec à sa tête Michel d’Ornano, se charge d’un tiers du financement. Le nom n’est pas encore trouvé, mais on l’appelle déjà le « Grand stade régional » . Le 8 mars 1991, onze jours à peine avant le début des travaux, c’est le drame. Michel d’Ornano meurt à l’âge de soixante-six ans, à Saint-Cloud, dans la petite couronne parisienne. Renversé à la sortie d’un café par une camionnette. Destin tragique pour un homme qui ne buvait jamais d’alcool. Le 19 mars, les premiers coups de pioche sont donnés sur le lieu du grand stade. Que le sénateur-maire de Caen Jean-Marie Girault propose de rebaptiser « stade Michel-d’Ornano » .

Quel autre nom aurait pu avoir le stade Michel-d’Ornano ?

Le stade Claude Mercier, le capitaine de la valeureuse équipe caennaise, évoluant en CFA, en 1953, qui a réussi l’exploit de battre… le grand Stade de Reims. Le stade de Mme de Sévigné, qui voyait en Caen, « la plus jolie ville, la plus avenante, la plus gaie, la mieux située, les plus belles rues, les plus beaux bâtiments, les plus belles églises ; des prairies, des promenades, et enfin la source de tous nos beaux esprits. » Le stade Malherbe, tout simplement – du nom du lycée caennais où étudiaient les jeunes étudiants qui furent aux prémices de la fondation du club, en 1892. Le stade Orelsan, rien d’plus qu’un gros poisson dans une petite mare. Le stade Stéphane Paille. Meilleur buteur de l’histoire du club en Coupe d’Europe avec… deux réalisations. Lors de la seule participation du club à la C3 en 92-93, avec une défaite dès le premier tour contre le Real Saragosse. Le stade Malika Ménard, l’hôtesse de D’Ornano devenue Miss France 2010. Le stade Nicolas Seube, l’emblème du club, fidèle à la maison rouge et bleu depuis 2001. Le dernier Viking.
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Par Florian Lefèvre

Sources : wearemalherbe et nostlagie14info

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