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T’y es beau Silva

par Steven Oliveira
T’y es beau Silva

En dessous de son niveau la saison dernière, Thiago Silva est redevenu ce mur infranchissable depuis quelques mois. Une très bonne nouvelle pour le Paris Saint-Germain, qui espère simplement que son capitaine ne va pas le lâcher au dernier moment comme cela a été trop souvent le cas. En tout cas, ce n'est pas dans les plans du Brésilien de 34 ans.

25 novembre 2018. Quelques minutes après la victoire du Paris Saint-Germain face à Liverpool (2-1), quasiment synonyme de qualification en huitièmes de finale de C1, Thiago Silva s’avance au micro de RMC Sport les yeux rougis par l’émotion : « C’est chiant parce qu’avec toutes les blessures que j’ai eues avant les grands matchs de Ligue des champions, les gens sortaient que Thiago n’était pas prêt, qu’il était faible mentalement. Je vais pouvoir rentrer chez moi et dire à mon fils :« Papa il a gagné ! » » Il n’en fallait pas plus pour que les « spécialistes » du ballon rond fassent le parallèle avec ses larmes lors du Mondial 2014.

C’est notamment le cas de Vincent Moscato qui, dans son émission de radio Moscato Show sur RMC, va même jusqu’à balancer « On en a marre de O Chialo ! Comment tu veux aller à la guerre avec l’autre qui a une larme lorsqu’il gagne un match ? » On n’avait pas besoin de cette analyse pour savoir que Vincent Moscato n’était pas le plus grand spécialiste de football de l’Hexagone, mais cette remarque prouve que dans l’imaginaire collectif, Thiago Silva reste encore ce joueur émotif qui se blesse lors des grands rendez-vous et qui n’a jamais disputé une demi-finale de Ligue des champions. Ce foutu imaginaire collectif qui s’acharne à croire que c’est de la faute du capitaine du PSG si le Brésil a pris une rouste en demi-finales de Coupe du monde 2014 face à l’Allemagne (7-1) alors que le pauvre Thiago était suspendu ce soir-là…

La cicatrice du Napoli

Pour comprendre l’émotion de Thiago Silva, il faut remonter deux semaines plus tôt et au déplacement du Paris Saint-Germain à Naples (1-1). Une rencontre durant laquelle le défenseur central parisien a longtemps paru infranchissable jusqu’à cette 61e minute de jeu et cet enchaînement contrôle manqué-prise en sandwich de José Callejón pour offrir le penalty égalisateur à Lorenzo Insigne. À ce moment-là, Paris ne fait pas le fier avec ses cinq points en quatre rencontres. Et Thiago Silva encore moins, lui qui avait déjà été moyen lors de la défaite à Liverpool (3-2) et qui avait manqué la manche aller face au Napoli sur blessure (2-2) : « C’est une erreur personnelle. J’ai gardé le ballon trop près de moi et, ensuite, il a rebondi vers Gigi. Mais c’est une erreur qui me fait mal, parce que je suis un mec qui essaie toujours de faire le plus possible pour l’équipe. Mais il faut continuer, relever la tête. » Et c’est exactement ce que Thiago Silva a fait. Impérial défensivement, impeccable à la relance – à l’image de son caviar pour Ángel Di María lors de la victoire du PSG face à Rennes (4-1) le 19 janvier dernier –, le Brésilien est redevenu ce mur infranchissable. Loin, bien loin de celui qui avait été mis sur le banc par Unai Emery le 14 février 2018 lors du huitième de finale aller de Ligue des champions face au Real Madrid (3-1). Un an jour pour jour après avoir manqué le 4-0 face au Barça en raison d’une blessure. Encore une.

Tuchel a réveillé la bête

Si Thiago Silva peut de nouveau mériter son surnom d’O Monstro, c’est en grande partie grâce à Thomas Tuchel. C’est en tout cas l’avis du principal intéressé qui en profite pour glisser un tacle à son ancien coach lors d’une interview à Téléfoot : « Avant la Coupe du monde, je parlais avec l’entraîneur, Tuchel, il m’a donné beaucoup de confiance. Et ça, ça a fait la différence, il m’a dit « c’est toi mon capitaine. » Ce n’est pas que je n’ai pas tout donné pour Unai, mais je crois que la relation n’était pas la même. » Il faut dire que Thiago, il faut le caresser dans le sens du poil pour qu’il se sente en confiance. Et ça, l’entraîneur allemand sait très bien le faire et n’hésite pas à jeter des fleurs à son capitaine dès qu’on agite un micro sous son nez : « C’est un capitaine incroyable, il pense toujours à l’équipe, il pense toujours au vestiaire. Il est chaque jour top professionnel, dans un bon état d’esprit. Il est le meilleur joueur de chaque entraînement. »

En même temps, comment Thomas Tuchel pourrait faire autrement puisque Thiago Silva semble ne plus avoir perdu un duel depuis ce contrôle manqué face au Napoli. Mieux, le Brésilien embellit ses coéquipiers de défense. Que ce soit Marquinhos, qui ne tarit pas d’éloges sur « l’exemple Thiago Silva » , ou Presnel Kimpembe, qui avait confié à Téléfoot l’importance de son capitaine pour sa propre carrière : « Le fait de côtoyer de grands joueurs comme lui, ça m’a fait grandir. Si j’étais ailleurs, je ne pense pas que j’aurais grandi aussi rapidement. » Sauf que Thiago Silva a tellement fait grandir ses « petits » qu’ils viennent accaparer la lumière à sa place. À l’image du match aller à Manchester où Marquinhos a rayonné en numéro 6 et Presnel Kimpembe a claqué le premier but de sa carrière. Faisant alors presque oublier le match XXL de Thiago Silva. À moins que ce soit tout simplement devenu une telle habitude que plus personne ne le remarque.

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