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Tuchel et la peur du Ney’bouché
En phase de reprise et pour le moment écarté du groupe, Neymar n’est pas à la disposition de Thomas Tuchel ce dimanche soir à Rennes (21h). Un manque considérable dans le jeu offensif parisien que l’entraîneur allemand doit combler sans savoir s'il pourra compter ou non sur son meneur de jeu cette saison.
Thomas Tuchel est un homme qui compte les jours. En se levant ce dimanche, à quelques heures d’affronter le Stade rennais pour le compte de la 2e journée de Ligue 1, il sait qu’il lui en reste désormais quinze. Quinze jours qui le séparent de la fin du mercato, pour pouvoir enfin dormir sur ses deux oreilles. Et surtout être fixé sur ce qui va composer la totalité de son effectif, et notamment sur un homme qui est au centre de toutes les attentions depuis plusieurs semaines : Neymar. Le Brésilien, récemment appelé par Tite pour les matchs du Brésil programmés en septembre, ne sait toujours pas de quoi son avenir sera fait. Barcelone ? Madrid ? Paris, où sa présence fait plus que débat chez certains supporters, mais où un contrat le lie encore trois ans au club ? Lui aussi fait partie de ce groupe d’hommes qui comptent les jours. Tout comme l’état-major du PSG, qui ne sait pas encore s’il va devoir lui trouver un remplaçant. Un grand bazar, qui affecte forcément Thomas Tuchel alors que la saison parisienne est déjà bien lancée. Et que les jours passent vite, que la Ligue des champions approche.
Tuchel-Neymar, l’amour est sur le pré
Forcément, pour Tuchel plus que n’importe qui d’autre, savoir si Neymar sera là ou non est une obsession. À chaque point presse, lorsqu’il est lancé sur le sujet, l’entraîneur parisien ne manque pas de le répéter et d’être interrogé sur le sujet. Déjà, après Nîmes lors de la 1re journée, Tuchel s’était montré clair : « Pour le moment, c’est toujours mon joueur et je dois le protéger. Je peux comprendre que tout le monde n’ait pas aimé ce qu’il a dit ou fait. Il a manqué ce soir oui, car il sait faire des choses que seul lui sait faire. Des accélérations dans les petits espaces, notamment en première mi-temps. La meilleure option pour moi, c’est que Mbappé et Neymar jouent ensemble. Pas que l’un remplace l’autre. »
Rebelote ce samedi, en conférence de presse d’avant-match, où le coach parisien s’est cette fois encore plus épanché sur le sujet : « Il est mon joueur, dans mon vestiaire et quand je pense à une équipe forte, je pense à une équipe avec Ney, mais Ney dans un bon état d’esprit, avec agressivité, avec des courses et des dribbles, libre et totalement fit. Si je pense à une équipe du PSG forte, je pense à une équipe avec Ney, toujours. Aujourd’hui, on n’a pas de solution de sortie du club, donc rien n’a changé. Quant à notre relation, c’est la même, car c’est une chose entre lui et le club. S’il n’y a pas de solution, il restera avec nous. C’est un joueur avec trois ans de contrat, donc rien n’a changé. » Que Tuchel tente de protéger son joueur, chahuté par le public parisien le week-end passé, il n’y a rien d’étonnant. Et pas seulement du seul point de vue où, faute d’un acheteur fortuné et prestigieux prêt à mettre une grosse somme d’argent sur la table des dirigeants parisiens, Neymar serait contraint de rester à Paris. L’équation serait trop facile à résoudre.
Un rôle essentiel dans l’animation offensive parisienne
Tuchel le sait, et il n’est pas le seul à l’avoir perçu : les qualités de Neymar sont essentielles dans le jeu qu’il cherche à mettre en place depuis plus d’un an maintenant. Face aux blocs regroupés, communs en Ligue 1, les qualités de percussion du Ney’ permettent au PSG de créer les décalages et de faire ce liant entre le milieu et l’attaque. Du coup, sans lui, Paris doit se reposer davantage sur les qualités de jeu long de Marquinhos et Verratti ou bien même directement sur les exploits individuels de Mbappé ou Di María.
Un constat qui s’est vérifié une première fois lors de la reprise de la Ligue 1 face aux Crocos. L’absence de Neymar s’est fait sentir dans les vingt-cinq derniers mètres jusqu’à ce que l’équipe de Bernard Blaquart ne prenne l’eau de tous les côtés face à la vitesse de Mbappé. L’absence de l’homme qui a marqué 34 buts et délivré 21 passes décisives en 37 matchs de Ligue 1 a révélé ce manque de liant, l’absence de cette qualité technique hors norme pas toujours essentielle en Ligue 1, mais dont Paris a besoin pour performer en Europe. Et puis, peut-être que cette fois, Tuchel a envie de pouvoir disposer de son maître à jouer en février. Là où Paris est attendu, là où le PSG « joue sa saison » . Là où, finalement, son avenir se joue aussi lorsqu’on voit les raisons pour lesquelles ses prédécesseurs ont été évincés. Mais en attendant, Thomas Tuchel doit faire sans et surtout sans savoir.
Par Andrea Chazy