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« Tu m’aimes bien ou pas, je m’en fiche »

Propos recueillis par Ronan Boscher et Émilien Hofman
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Avant de devenir « directeur du football » du PSG cet été, Patrick Kluivert s'est confié en profondeur sur son parcours. Épisode 2 : Médias, homicide involontaire et beauté féminine.

À l’Ajax, vous aviez l’habitude dans le bus de jouer à un jeu auquel les frères De Boer détestaient perdre. C’était comment ?C’était un jeu de cartes néerlandais avec des points positifs et négatifs qui s’appelle Double King. Et comme les frères De Boer sont très compétitifs, ils se mettent donc vite en colère quand ils perdent… C’était vraiment un bon moment, ce jeu de cartes dans le bus. Et puis c’était un plaisir de voir les De Boer ainsi, parce que quand ils sont fâchés, ils sont vraiment fâchés.

Et ils se ressemblent dans ces cas-là ?(Rires) Oui, on peut dire qu’ils sont à peu près les mêmes…

Si Ronaldo avait signé à l’Ajax, auriez-vous joué la finale de la Ligue des champions 1995 ?Je ne pense pas. Si un jeune joueur vient du Brésil dans votre club, ce sera plus difficile pour un jeune de prendre sa place, la route sera plus longue. C’est donc une bonne chose qu’il ait choisi le PSV… peut-être parce qu’il y avait plus de Brésiliens.

Vous saviez qu’il pouvait signer à l’Ajax ?Oui, je le savais, mais je ne me tracassais pas. Je savais qui c’était, mais j’étais un jeune joueur et je devais tenir ma place et accepter la concurrence avec n’importe qui. J’avoue cependant que ça aurait été plus difficile avec lui, heureusement que je n’ai pas dû penser à ça.

Il semblerait qu’un expert vaudou ait prédit votre but en finale contre l’AC Milan…Un expert vaudou ? Nooon, je n’ai jamais eu recours à ça ! Mais je vois de quoi vous parlez : c’est un homme qui est apparu avec un costume vert à la fin de la rencontre. Je ne le connaissais pas et il y a eu cette fameuse photo où on le voit avec moi. En revanche, ma maman a dit que j’allais marquer, ce soir-là.

C’est ce soir-là que Louis van Gaal nous a gratifiés de sa terrible prise de karaté. Où étiez-vous à ce moment-là ?Sur le banc. Mais ça a été très vite parce que j’étais concentré sur le jeu. Il y avait un coup franc et je regardais Marcel Desailly. C’est après la rencontre que j’ai vu les meilleurs moments et cette fameuse scène du coach.

C’était probablement la première fois que l’on buvait autant. J’avais dix-huit ans, allez : gagner la Ligue des champions… On a vraiment bu de tout ce soir-là.

Elle était comment la fête de fin de match ? On a lu qu’il n’y avait plus de Bacardi dans toute la ville…Je ne sais pas. (Rires) C’était probablement la première fois que l’on buvait autant. J’avais dix-huit ans, allez : gagner la Ligue des champions, c’était une grosse fête pour quelque chose qui n’était jamais arrivé et qui, d’après moi, n’arrivera plus. On a vraiment bu de tout ce soir-là à l’hôtel.

Comment avez-vous vécu l’époque où les médias ont couvert votre accident (en 1997, il a commis un homicide involontaire lors d’un accident de voiture, ndlr) ?C’était difficile parce que j’étais un jeune de dix-huit ans et ce n’est pas facile de faire face à un tel événement, vous devez être droit dans vos chaussures. Ma famille et mes amis étaient avec moi, mais ça n’a quand même pas été une chouette période à vivre. Ce sont des choses que l’on ne peut pas prévoir et qui peuvent arriver à tout le monde, mais pour les médias, avoir ces photos, c’est du pain béni.

On parle encore de cette affaire aux Pays-Bas ?Parfois, quand les médias veulent en reparler, alors que c’était il y a vingt ans. Même si je réponds aux questions, je n’aime pas aborder ce sujet, mais c’est encore pire pour ceux qui ont souffert de la situation. On en a déjà tellement parlé, basta !

Comment décrire le moment où vous avez rencontré Nicole et Henny Putman (la fille et la femme de la victime, ndlr) ? C’était inattendu ? Au début, elles ne voulaient pas d’une rencontre. Cela s’est finalement fait (en 2006) dans un hôtel d’Amsterdam, ce qui a été une bonne chose. C’est une situation difficile, beaucoup de choses avaient été dites sur cette affaire…

Reparlons football. Votre déclic, c’est votre rencontre contre l’Irlande durant laquelle vous qualifiez votre pays pour l’Euro 96 ?C’était un match extrêmement important pour nous et quand vous pouvez inscrire deux buts dans un tel contexte, c’est incroyable. Cela donne un sentiment fantastique, c’est de l’adrénaline… Ça, j’aime en parler.

Il paraît que vous aviez un « père blanc » , le chanteur André Hazes… Quand je jouais à Barcelone, on était beaucoup de joueurs néerlandais et on nous a tous proposé de faire une grosse interview-rencontre avec un chanteur. C’est lui qui m’a choisi en disant que j’étais son fils noir. Du coup, j’ai répondu qu’il était mon père blanc, mais l’initiative vient plus de lui que de moi. Pourtant, par la suite, ma famille a eu beaucoup de bons contacts avec celle des Hazes, qui était un célèbre chanteur aux Pays-Bas jusqu’à son décès il y a onze ans. Nos sentiments étaient vraiment intenses en privé, plus qu’en concert d’ailleurs…

Jeune, vous héritiez toujours des grands rôles comme chanteur ou danseur lors des fêtes d’école. C’est vous qui décidiez ?J’aime bien passer de bons moments, et si je pouvais le faire à l’école en fin d’année, j’aimais autant faire de belles choses en faisant rire les gens, par exemple. Mais pas au point de devenir un artiste professionnel, c’était juste des petites choses marrantes…

Vous souriez tout le temps, vous aimez bien les fêtes… Quelle est votre philosophie de vie, « always look on the bright side of life » ? Be happy ! Always look on the bright side of life, oui. Faire les choses que tu aimes et pas celles que les autres veulent que tu fasses. Être soi-même, réel, c’est très important pour moi.

On parle souvent de l’hypocrisie du football, ça n’a pas été difficile pour vous d’évoluer dans ce monde ?Non non non, ce n’était pas difficile parce que j’ai toujours été moi-même. Je ne me comportais pas comme les gens auraient pu vouloir que je sois. Si tu dois tout le temps te dire : « Ho non, pas comme ça, qu’est-ce que les gens vont dire ? » , ça n’ira pas. Je suis moi-même et tu m’aimes bien ou pas, je m’en fiche.

J’avais une très bonne relation avec Ronaldinho, mais ce n’était pas comme si on sortait toutes les semaines. La plupart du temps, c’était d’ailleurs à la maison.

Au final, qui de Ronaldinho ou de Craig Bellamy était le meilleur partenaire de sortie ?Vous savez, les gens disent beaucoup de choses à propos d’autres et de leurs soirées ou sorties. J’avais une très bonne relation avec Ronaldinho, mais ce n’était pas comme si on sortait toutes les semaines. La plupart du temps, c’était d’ailleurs à la maison. Il faut toujours être concentré sur ce que l’on fait, mais il faut aussi pouvoir se relaxer au bon moment, c’est ce qu’on faisait.

C’est pour cela que vous avez ouvert votre bar, le Carpe Diem ? Je prenais vraiment beaucoup de plaisir à Barcelone, donc je voulais lancer mon propre restaurant. On l’a lancé en 1999, je pense, et ça a été un gros succès : beaucoup de joueurs venaient y manger et parfois, c’était même toute l’équipe qui venait prendre un repas ensemble. D’ailleurs, c’est toujours un gros succès, mais je l’ai revendu au moment de quitter Barcelone.

Vous avez déjà dit que vous aviez trop bu durant la saison 2003-2004…Non non non, je ne sais pas qui a sorti cette phrase, mais ce n’est pas la vérité. Pour moi, ce n’était pas une année difficile : c’est vrai que je savais que mon contrat n’allait pas être prolongé, mais j’ai vécu une année paisible parce que je venais de passer six ans dans ce grand club, c’était le plus important pour moi.

 Au moment d’écrire le bouquin, j’étais à moitié un jeune homme, j’étais célibataire, je n’étais pas gay et j’aimais les belles personnes. 

Dans votre biographie, il est écrit que quand vous étiez petit, vous n’aviez pas d’autres hobbys que le football… sauf la beauté féminine.(Rires) Je ne vois pas pourquoi vous prenez uniquement ces choses-là dans mon livre… Mais c’est sûr ! Puis au moment d’écrire le bouquin, j’étais à moitié un jeune homme, j’étais célibataire, je n’étais pas gay et j’aimais les belles personnes. Si vous n’avez pas de copine et que vous n’êtes pas gay, vous aimez voir les jolies filles, c’est vrai.

Quand vous rencontrez des gens, est-ce que la séduction est importante ? Vous avez besoin d’être séduit par les gens – homme ou femme – pour avoir une bonne relation avec eux ?Non, pas spécialement.

En parlant de séduction, il y a une étrange histoire qui vous est arrivée quand vous étiez à Barcelone. Les médias espagnols vous avaient inclus dans un groupe de joueurs ayant fait une orgie sexuelle dans un hôtel alors que la chambre qu’ils désignaient était occupée par un vieil homme…(Longue hésitation) Je ne vois pas de quoi vous parlez… Qui vous a parlé de cette histoire ?

C’est dans les médias de l’époque.Je pense que c’est de nouveau une histoire qui a été publiée pour distraire les gens. Si j’avais été là, je l’aurais su…

C’était difficile pour vous de gérer toutes ces histoires ?Si ce n’était pas vrai, c’est très facile de gérer. Quand on annonce de telles choses, il faut les prouver. Ne dites pas des choses non prouvées pour créer des histoires à partir de rien. Prouvez-le ! Parfois, c’est vrai que c’est difficile de voir que certaines personnes écrivent ce genre de choses dans les journaux. Ce n’est pas pour ça que je boycottais la presse parce que quand on l’évite, on se met la tête dans le sol. Revenons sur le côté foot, car ce sont des choses stupides. Je sais que vous devez les poser, mais je dois y répondre également.

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Propos recueillis par Ronan Boscher et Émilien Hofman

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