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Tu deviens quoi, le MMArena ?

Par Eric Carpentier
Tu deviens quoi, le MMArena ?

Ce soir, les espoirs français affrontent les gamins brésiliens au MMArena du Mans, un stade qui n'a pas l'occasion de voir beaucoup de football. Comment occupe-t-on son temps lorsque l'existence devient une éternelle trêve internationale ?

Il espérait marcher sur les traces glorieuses de l’Emirates Stadium de Londres, du Philips Stadion d’Eindhoven ou de la Mercedes-Benz Arena de Stuttgart. Las, le MMArena du Mans a connu quelques tracas. Son club résident a, en changeant de nom, perdu son identité. La descente aux enfers du tout nouveau Le Mans FC – patronyme considéré comme plus vendeur que le traditionnel MUC72 – commence en mai 2011, lorsqu’en 3 minutes et 2 buts, Vannes prive Le Mans de la remontée en Ligue 1. Fraîchement installé dans sa nouvelle et onéreuse demeure, Le Mans FC ne se relèvera pas de ce double coup de fusil. Sportivement relégué en National deux ans plus tard, ses finances l’envoient directement en Division d’Honneur de la Ligue du Maine. Le club pro est mort, le stade a perdu son locataire, une nouvelle vie commence pour lui.

De l’équitation au foot US

48 matchs de Ligue 2, c’est peu pour un stade à plus de 100 millions d’euros. Pour la collectivité sarthoise, pour le concessionnaire Vinci, pour le sponsor MMA, le stade doit héberger du foot. Alors il s’arrange, accueillant des rencontres diverses : ici deux matchs de Caen en 2014 (le stade d’Ornano étant pris par… les Jeux équestres mondiaux), là un éliminatoire de Coupe du monde féminine et le plaisir infini de voir les Bleues en rentrer 14 à la Bulgarie. Reste que le processus est long et complexe selon Inès Rambure Mirigay, directeur général du MMArena : « Pour les one shot, chaque match est le résultat d’une prospection, d’une candidature, c’est une démarche qui peut prendre des mois. Et des dossiers comme ça, on en a plus d’une vingtaine par an. On présente des candidatures spontanées auprès de grands clubs, de fédérations ou de ligues. Mais on est sur une situation concurrentielle, nous ne sommes pas le seul stade en France capable d’accueillir des manifestations sportives. On doit montrer la pluridisciplinarité du MMArena, sa modernité, sa conception… »

Une stratégie payante. Le stade de 25 000 places a vu défiler du rugby, du foot américain, un départ d’étape du Tour de France, et toutes les compétitions nationales en foot. Pour de belles réussites, ainsi les plus de 20 000 spectateurs présents pour le 32e de finale de Coupe de France entre La Suze-sur-Sarthe et Lyon. Mais aussi quelques ratés – forcément, lorsqu’on manque de pratique. En janvier 2015, Le Mans FC joue Tours en Coupe. 6 000 personnes se bougent, mais, devant le prix des places affiché à l’entrée, certaines commencent à gueuler. Puis finissent par forcer les tourniquets, et 500 personnes d’assister à l’œil à la défaite du club cher à François Fillon. Pour ce mardi soir en revanche, tout devrait bien se passer. Le match des Bleuets est le 3e de l’année au MMArena : « On a une relation excellente avec la FFF. Il y avait un accord pour accueillir 3 matchs en 2015. On essaie de leur montrer ce qu’on sait faire. » De là à accueillir une nouvelle fois les A, après le doublé de Benzema contre l’Estonie en 2012 ? « Non, clairement, les A, compte tenu de l’affluence qu’ils font, on sait qu’ils vont jouer dans des stades qui ont une jauge beaucoup plus importante. » Dommage pour RimK, Rihanna ne serait sûrement pas restée insensible aux charmes de la cité sang et or.

J’irai dormir au stade

Mais au-delà des stars, il y a une population à reconquérir, elle qui peste et paye les erreurs passées. Pour Inès Rambure Mirigay, c’est même une priorité : « Il faut des matchs, car la MMArena est un stade qui a besoin de vivre. Mais il lui faut aussi un public, et il doit s’approprier son stade malgré son histoire récente, qu’il soit réconcilié. Donc on accueille des opérations associatives. En avril, on a fait une chasse aux œufs de Pâques géante. Ou encore Hand en herbe, avec 1 500 scolaires qui ont joué au handball sur une journée et demie. Et récemment, un concert gratuit de France Bleu Maine pour promouvoir les artistes locaux. On fait ces opérations pour protéger l’image du MMArena, pour que le public considère que le stade est utile à tout le monde. C’est un axe très, très important. Il nous permet d’avoir un public au rendez-vous pour les grands matchs. »

Et des grands matchs pour faire venir les entreprises : « Elles attachent beaucoup d’importance aux valeurs du sport, qui sont utiles au business, au monde économique. Il faut montrer que le MMArena peut être au niveau dans ce domaine. Car les événements d’entreprise sont notre troisième axe d’activité, avec le sportif et l’associatif. En 2014, on en a eu 50 qui ont réuni 13 000 participants, voyez l’importance de l’activité. » Pour cela, le MMArena peut aussi compter sur le circuit mythique du Mans. En 2014, à l’occasion des 24 heures, Nissan a privatisé le stade pour le transformer… en hôtel, avec 365 chambres éphémères disséminées des loges aux vestiaires. Reste plus qu’à trouver une équipe pour camper sur le terrain.

Par Eric Carpentier

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