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Top 50 : Trios magiques (1er) : Di Stéfano – Gento – Puskás

Par Steven Oliveira

Élu par la FIFA plus grand club du XXe siècle, le Real Madrid doit notamment cette récompense au réalisme d'Alfredo Di Stéfano – qui marque lors de ses cinq finales de C1 remportées –, mais aussi à ses deux compères d'attaque, Paco Gento et Ferenc Puskás, avec qui il a formé entre 1958 et 1964 le plus beau trio de l'histoire et donc de ce classement. Alors que le Real s'apprête à disputer samedi une nouvelle finale de C1, ces trois-là rappellent qu'à une époque, une dream team madrilène pouvait être aussi belle que faillible. Peut-être ce qui fait tout son charme.

#1 - Di Stéfano – Gento – Puskás

  • Di Stéfano – Gento – Puskás, Real Madrid, 1958-1964
  • « Je cours, je cours, je cours sur l’aile et d’un seul coup, je centre en retrait. » Ce que Paco Gento oublie de préciser au moment de décrire son action favorite, c’est que son centre en retrait d’une précision remarquable terminait dans les pieds ou sur la tête de ses compères Alfredo Di Stéfano et Ferenc Puskás, qui ne tremblaient pas pour renvoyer le cuir au fond des filets adverses. Une action que les 127 621 spectateurs présents au Hampden Park le 18 mai 1960 ont pu admirer à plusieurs reprises, le Real Madrid écrasant l’Eintracht Francfort 7-3 pour s’adjuger sa cinquième C1. Une rencontre durant laquelle l’Hispano-Argentin s’est offert un triplé, tandis que l’attaquant hongrois, lui, a claqué un quadruplé. Ou comment la triplette madrilène est entré dans la légende en offrant à l’Europe une partition sans la moindre fausse note.

    Vidéo

    Puskás fait oublier Kopa

    Finalement, cette victoire face à Francfort restera la seule finale de C1 remportée par le trio Di Stéfano-Gento-Puskás, l’attaquant hongrois ayant vu son visa refusé par le gouvernement allemand au moment de disputer celle de 1959 face à Reims. Si ce refus n’a pas empêché les Merengues de s’imposer sereinement 2 à 0, notamment grâce à un but de Di Stéfano, il a eu le mérite d’offrir un dernier tour de piste à un trio déjà remarquable avec Raymond Kopa qui s’occupait du flanc droit. Un trio qui aura remporté trois coupes des clubs champions européens en trois ans, avant que l’attaquant français ne retourne faire vibrer les supporters du Stade de Reims et ne laisse sa place dans le trio magique à Ferenc Puskás. Positionné en meneur de jeu, le Major galopant réussira, par sa grâce, sa technique, sa classe, sa vista et son sens du but (238 pions en 260 rencontres) à faire oublier aux supporters leur ancienne triplette.

    La défaite en C1, le succès en Liga

    Et pourtant, si la DGP régale les amateurs de ballon rond à chaque sortie, elle reste à l’image d’un Real Madrid qui perd ses finales de C1. Puisqu’après le succès face à Francfort, les trois lascars se sont effondrés en 1962 face au Benfica Lisbonne d’Eusébio (5-3) – malgré un triplé de Puskás –, avant de s’incliner à nouveau deux ans plus tard face à l’Inter (3-1). Ses jambes devenues trop lourdes, l’attaquant hongrois n’est pas présent sur la pelouse du Heysel pour assister à la victoire des Merengues face au Partizan Belgrade (2-1). Un succès que Paco Gento est parti chercher sans ses deux compères afin de pouvoir encore aujourd’hui se la péter avec cette jolie phrase : « Le palmarès de la C1 est mené par le Real Madrid avec douze titres, l’AC Milan avec sept, et Gento avec six. »

    Suffisant pour faire de Ferenc Puskás le chat noir du Real Madrid ? Pas vraiment puisque, s’il a perdu 66,6% de ses finales de C1, le Magyar aux pieds d’argent n’a en revanche que très peu connu la défaite en championnat où il a remporté cinq Liga en huit tentatives. Dont quatre avec ses deux compères Alfredo Di Stéfano et Paco Gento. Des succès qui permettent alors au Real Madrid de détrôner le FC Barcelone et devenir le club le plus titré d’Espagne. Première place que les Merengues n’ont dès lors plus jamais quitté. De quoi faire dire des années plus tard au Major galopant : « Nous nous amusions énormément, nous jouions au football pour mettre des buts, pas pour gagner des prix. Le fait que j’ai pu faire les deux à mon époque était un bonus. » Tout simplement.

    Les premier Galactiques

    Mais, plus que sur le terrain où les défenseurs adverses ne pouvaient pas faire grand-chose pour empêcher Paco Gento de cavaler sur son côté, Ferenc Puskás de voler et Di Stéfano de planter, c’est sur le plan marketing que le trio s’est fait une place au sommet de l’histoire du Real Madrid en devenant en quelque sorte les premiers Galactiques. Car, si Paco Gento est un Espagnol arrivé à la Maison-Blanche à l’âge de 19 ans, ses deux compères, eux, ont déjà brillé de mille feux – notamment Puskás qui enfilait les buts du côté du Budapest Honvéd et qui avait volé sur le Mondial 1954 – avant de débarquer dans la capitale espagnole en pleine maturité.

    Ses deux signatures de joueurs étrangers – naturalisés espagnols par la suite – vont alors marquer un tournant dans l’ère du Real Madrid qui fera des transferts de stars étrangères sa marque de fabrique au début des années 1990, synonyme de retour au sommet des Merengues. Le début d’un livre d’or dont tout le monde au club connaît la genèse, à l’image du milieu de terrain allemand interrogé par AS Uli Stielike, passé par le Real entre 1977 et 1985 : « Des joueurs comme Di Stéfano, Puskás et Gento sont ceux qui ont construit la maison. Personne ne doit l’oublier. Même si Cristiano est actuellement le patron du Real Madrid, cette maison a été construite par Di Stéfano, Puskás et Gento. » Et ce, même si lui remporte toutes ses finales de Ligue des champions.

    Par Steven Oliveira

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