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Top 50 : Transferts avortés (de 40 à 31)

Par Andrea Chazy, Clément Gavard et Adrien Hémard

Chaque période de mercato est une belle occasion d'assister à la naissance d'histoires rocambolesques. Entre les beaux coups et les flops annoncés, une autre catégorie mérite le coup d'œil. Voici une sélection de 50 transferts qui ont capoté au XXIe siècle. Au menu : des fax de dernière minute, des trahisons et des grosses colères.

#40 - Luís Fabiano à l'OM

Champion de France, l’OM de Didier Deschamps avance avec appétit sur le mercato estival 2010. Et pour cause : les Olympiens doivent combler le départ de Mamadou Niang, capitaine et meilleur buteur du championnat la saison passée, qui file à Fenerbahçe après cinq années passées sur le Vieux-Port. Pour le remplacer, DD a coché un nom : Luís Fabiano. Titulaire en pointe de la Seleção, le Brésilien sort d’un bon Mondial qui l’a vu inscrire trois buts. Le Sévillan a la cote, et la Canebière s’enflamme à l’idée de le voir évoluer au Vélodrome. On dit le joueur séduit par le projet de l’OM, l’agent confirme les négociations et tout semble réglé. Mais Séville veut 18 millions d’euros que Marseille ne donnera pas, en plus des exigences salariales du joueur. L’histoire capote. L’OM jette finalement son dévolu sur Gignac et Loïc Rémy pour plus de 30 millions de pépettes. Marqué par cet épisode, Luís Fabiano rentre au pays au printemps suivant, chargé de regrets : « J’ai eu des propositions du Real Madrid, de l’AC Milan et de l’Olympique de Marseille. Le président de Séville les a toutes refusées. Je suis triste de n’avoir pu jouer dans un grand club européen. » AH

#39 - Yannis Salibur à Hull City et Saint-Étienne

Au royaume des transferts avortés, l’année 2017 est celle du règne de Yannis Salibur. En six mois, l’attaquant a pensé quitter Guingamp à deux reprises, en vain. Dans les dernières heures du mercato hivernal, l’EAG croit décrocher une vente record en voyant Hull City signer un chèque de dix millions d’euros pour s’offrir Salibur. Seulement, le club anglais tarde à transmettre la paperasse nécessaire à la validation du transfert, refusé par la FIFA une semaine plus tard, ce qui pousse la LFP à requalifier le contrat du principal intéressé. Un mal pour un bien, Hull City étant relégué en Championship en fin de saison. Et Salibur ? Il joue toujours le jeu dans les Côtes d’Armor, avant d’entrevoir une nouvelle porte de sortie pendant l’été. Le 31 août, Guingamp trouve un accord avec Saint-Étienne pour un transfert de huit millions d’euros, mais les négociations patinent au niveau du salaire : Salibur reste finalement en Bretagne. « On s’est fait chier toute la journée à discuter, grognera Roland Romeyer après cet échec. Je ne comprends pas, on lui donnait beaucoup plus que ce qu’il a à Guingamp. Il ne faut pas le regretter vu son comportement. » Pas de rancune : les Verts finiront par accueillir Salibur les bras ouverts pour un prêt finalisé… le 31 août 2018. Décidément. CG

#38 - David de Gea au Real Madrid

Ah, la fameuse histoire d’amour impossible entre le Real Madrid et David de Gea. Formé chez le rival colchonero, le portier espagnol et le club madrilène ont longtemps flirté, comme si le mariage entre les deux était inéluctable. Les vœux auraient dû être prononcés à l’été 2015, mais les Merengues n’ont finalement jamais pu passer la bague au doigt au gardien. À l’époque, ce dernier s’attend à faire son retour dans la capitale espagnole après quatre années passées à Manchester United, où son contrat devait prendre fin en 2016. Le feuilleton aura quasiment duré tout l’été, avec cette quasi-certitude que le transfert allait finir par se réaliser. Raté. Le 31 août, un accord est trouvé entre les deux clubs, le Real étant prêt à débourser 30 millions d’euros pour s’attacher les services de De Gea tout en laissant filer Keylor Navas chez les Red Devils contre une somme estimée entre 10 et 15 millions d’euros. L’Espagnol pense avoir obtenu gain de cause, mais le Real dit avoir reçu les documents signés à 00h02 et comprend que le transfert ne pourra pas être homologué par la Ligue. Résultat, les deux camps se rejettent la faute l’un sur l’autre, et De Gea finit par prolonger son bail mancunien dix jours plus tard. Ce qui n’empêchera pas Florentino Pérez de continuer à le draguer de temps en temps. CG

#37 - Malcom à la Roma

« Yes, no, maybe, I don’t know. » Les vrais auront déjà reconnu les premiers mots du générique de la mythique série Malcolm, mais à l’été 2018, c’est bien le Brésilien des Girondins de Bordeaux qui se réapproprie ces paroles. À 21 ans, Malcom sort d’une saison pleine sous le maillot au scapulaire et affole logiquement l’Europe. Fin juillet, l’AS Roma sort du bois avec une offre à 36 millions d’euros. Par deux fois, un accord est trouvé entre toutes les entités. Les Bordelais officialisent même le transfert imminent. À deux pas de l’avion pour Rome, Malcom se ravise au dernier moment, alors que le FC Barcelone entre dans la danse en surenchérissant. Sur le gong, les Catalans raflent la mise le lendemain. Quelques jours plus tard, les deux équipes se retrouvent pour un match amical à Dallas, et la Roma efface littéralement le nom du Brésilien dans la composition de départ barcelonaise. Un an plus tard, la pilule ne passe toujours pas pour la Louve, qui tacle encore le Brésilien à son départ pour le Zénith. AH


#36 - Jimmy Briand à Monaco

À l’hiver 2013, l’Olympique lyonnais est en pleine opération dégraissage. Du haut de son seul but en dix matchs de Ligue 1, à 27 ans, Jimmy Briand fait partie des priorités dans le sens des départs. Pas franchement motivé à l’idée de quitter le Rhône, l’ancien Rennais trouve finalement un terrain d’entente avec l’AS Monaco. Briand se rend même sur le Rocher pour passer sa visite médicale le 31 janvier 2013. Mais à la Turbie, le buteur prend peur. Son agent, Jean-Pierre Bernès, raconte quelques jours plus tard pourquoi dans les colonnes du Progrès : « Jimmy n’a jamais voulu quitter Lyon. Mais devant l’insistance du club, on a discuté avec Monaco et il a accepté de passer la visite médicale. Durant cette journée, il n’a vu aucun dirigeant monégasque, et pas davantage l’entraîneur. Le seul qu’il a vu, c’est Jean-Luc Buisine, le responsable de la cellule recrutement. De mon côté, je n’ai jamais reçu la moindre proposition écrite et Monaco a manqué de sérieux. Je n’avais encore jamais vu ça. » AC

#35 - Fabrice Fiorèse à Strasbourg

Indésirable à Marseille avant même son arrivée à l’OM dans le dernier quart d’heure du mercato estival 2004, Fabrice Fiorèse cherche à quitter le navire dès le mois de janvier qui suit. « Quelques mois avant de signer à Marseille, quand j’étais à Paris, j’avais marqué à la dernière minute contre l’OM (1-0, le 30 novembre 2003) un soir où, sincèrement, on aurait dû en prendre cinq. Ensuite, j’ai mis plus de deux mois avant de marquer mon premier but sous mes nouvelles couleurs (à l’OM), j’avais pris aussi le numéro 11 de Drogba… Tout ça a fait que c’était invivable » , racontait-il en 2020. Le transfuge du PSG se retrouve donc à passer sa soirée du 31 janvier à Orly, entre Pape Diouf et Marc Keller qui négocient un prêt du joueur à Strasbourg. Mais les 100 000 euros mensuels de Fiorèse bloquent les négociations et l’attaquant reprend finalement la direction des Bouches-du-Rhône. Le début de la fin : « L’OM a flingué ma carrière. » AH

#34 - Jimmy Floyd Hasselbaink au Barça

L’année 2003 est celle du dernier vol du Concorde avec Air France, du sixième titre de champion du monde de Michael Schumacher en F1 et aurait pu être celle du transfert de Jimmy Floyd Hasselbaink au FC Barcelone. L’un des patronymes les plus élégants du football moderne était même à un pas de revêtir le maillot blaugrana, au mois de janvier, comme il le racontait pour le podcast du mercato de Sky Sports en 2019 : « Il y avait même un accord sur le prix du transfert, c’était un vendredi, racontait alors Hasselbaink. Louis van Gaal était à Barcelone, il me voulait là-bas, car il voulait de la concurrence pour Patrick Kluivert. » Avec Chelsea, Hasselbaink convainc Claudio Ranieri de le laisser jouer face à Manchester United avant de s’envoler pour la Catalogne. Ce jour-là, l’homme aux 81 buts en 169 rencontres chez les Blues se blesse à la cheville à cause d’un coup porté par Phil Neville. Mais ce n’est pas cette sortie précoce qui va faire capoter l’affaire. Hasselbaink n’y est même pour rien. Il raconte : « Dans le même temps, Barcelone a été battu quelque chose comme 3-1 par Valence à domicile (4-2, en réalité, NDLR) et le matin suivant, Louis van Gaal était viré. Le transfert n’était donc plus d’actualité. » AC

#33 - Patrik Schick à la Juventus

Quatre ans avant d’inscrire le plus beau but de l’Euro 2021, Patrik Schick aurait pu faire trembler les filets de la Botte sous les couleurs de la Juventus. Nous sommes alors en 2017, c’est l’été, et l’attaquant international tchèque de 21 ans sort d’une première saison canon avec la Samp (13 buts en 35 matchs toutes compétitions confondues). L’opération est ficelée, la Vieille Dame prépare un chèque de 30 millions d’euros pour le club de Gênes et Patrik Schick, lui, est photographié avec le survêt du club pendant la visite médicale. Problème : les médecins turinois auraient détecté une anomalie cardiaque au cours de celle-ci. Schick n’ira donc pas à Turin, et cela fait doucement rire le désormais ex-président de la Samp, Massimo Ferrero : « C’est une blague. Il est en parfaite santé, ce qu’ils lui ont trouvé (lors de la visite médicale) équivaut à un rhume. Si la Juventus n’en veut pas, nous pouvons le vendre à quatre clubs qui sont prêts à le recruter. » Aussitôt dit, aussitôt fait : c’est à la Roma qu’échoue Schick quelques jours plus tard pour 38 millions d’euros. Pour le succès qu’on lui connaît… AC

#32 - Mathieu Debuchy à Nice

Après une saison blanche à Arsenal, Mathieu Debuchy souhaite absolument tourner sa page londonienne. Dès le mois de juillet 2017, le latéral droit est tout proche de faire son retour en Ligue 1 et de poser ses valises à Nice, qui est à la recherche d’un défenseur expérimenté à l’approche de son tour préliminaire de Ligue des champions. « J’avais rencontré Julien Fournier au mois de juin à Monaco, racontera-t-il plus tard à L’Équipe. On a discuté de tout, de Nice, de moi, pour savoir où j’en étais. Ensuite, il m’a demandé de rencontrer le coach, ce que j’ai accepté, forcément. J’ai même accepté de faire des tests physiques, ils ont été positifs, mais derrière, je n’ai plus eu de nouvelles. » En vérité, il apprendra « comme tout le monde, dans la presse » , que le Gym lui a préféré Christophe Jallet, libéré de son contrat par l’OL. Debuchy, encore : « Je me suis dit qu’ils m’avaient mis une carotte. J’en ai voulu à Fournier parce qu’il aurait au moins pu m’envoyer un message, m’avertir que finalement, je n’étais pas leur choix. Ça aurait été… juste normal. (…) Il y a des choses dans le foot qui me dépassent. » Si l’actuel directeur du football des Aiglons a fini par admettre ses torts dans cette affaire, Debuchy, lui, est resté cinq mois de plus au placard chez les Gunners avant de filer en prêt l’hiver suivant chez les Verts. CG

#31 - Gervinho à Al-Jazira

Des exigences jugées « obscènes » . C’est ainsi qu’ont été qualifiées les prétendues demandes de Gervinho pour signer à Al-Jazira, aux Émirats arabes unis, en juin 2015. Selon des informations de la Gazzetta dello Sport, l’international ivoirien voulait « un hélicoptère, une plage privée, un logement élargi pour sa famille ou encore un nombre inconnu de billets pour la Côte d’Ivoire » . Tant pis pour le transfert estimé à 13 millions d’euros et les quatre années de contrat promises, Gervinho n’ira pas aux EAU. Dans un tweet, l’ancien joueur du LOSC se défendra en expliquant qu’il « ne commente normalement pas les rumeurs de transfert, mais là certaines personnes sont allées trop loin. Je démens toutes les informations relatives à un quelconque transfert. » Ce ne sera qu’en 2016 que Gervinho quittera la Ville éternelle pour rejoindre la Chine. AC

Par Andrea Chazy, Clément Gavard et Adrien Hémard

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