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Top 50 : Chants de supporters mythiques (de 30 à 21)

Par Julien Duez, Florian Lefèvre et Valentin Lutz

Les supporters nous manquent. Les Argentins, les Britanniques et tous les autres. À l'heure où le football se joue dans des stades vides, voilà une sélection de 50 chants de supporters qui hérissent le poil.

#30 - On est là !

On est là ! (RC Lens)

On est là ! on est là !
Même si vous le méritez pas
Nous, on est là !
Pour l’amour du maillot que vous portez sur le dos
Même si vous le méritez pas
Nous, on est là !

Sur cette vidéo qui date d’octobre 2012, à l’époque où le RC Lens galère en bas de tableau de Ligue 2, les supporters sang et or sont dépités, et ils le font savoir aux joueurs par un chant rageur. « Il faut qu’ils nous entendent ! Y en a ras le cul » , s’époumone le capo, dans un mélange de colère, de désespoir et de force. Quelques années plus tard, les mêmes sentiments habiteront les Gilets jaunes, qui reprendront ce chant sur les ronds-points : « On est là ! On est là ! Même si Macron ne veut pas / Nous, on est là / Pour l’honneur des travailleurs et pour un monde meilleur / Même si Macron ne veut pas / Nous, on est là… » Depuis que le Racing a lui repris des couleurs sur le terrain, en tribune, le chant été remixé par les supporters lensois : « On est là ! On est là ! / Dans le malheur ou la gloire / Nous, on est là ! »

#29 - Auf geht’s Schalke schießt ein Tor

Auf geht’s Schalke schießt ein Tor – Schalke 04

Auf geht’s, Schalke schießt ein Tor
Schießt ein Tor
Schießt ein Toooor

En avant, Schalke marque un but
Marque un but
Marque un buuuut

Schalke pourrait être remplacé dans les paroles par n’importe quel nom de club de Buli, tant ce chant est le plus repris dans les stades allemands. Pas un match où on ne l’entend résonner au moins une fois, que ce soit à Brême, à Hambourg, à Berlin, à Stuttgart ou à Munich. Principal avantage, les paroles sont excessivement simples à retenir : parfait donc, pour participer à l’ambiance quand on n’est pas germanophone. On notera également que l’ancienne actrice porno Scarlet Young (Melanie Müller dans le civil), reconvertie depuis dans la chanson schlager, en a effectué une reprise destinée à soutenir l’Allemagne lors du Mondial 2014. Et on parie que vous n’avez jamais vu des gens faire aussi mal semblant de jouer d’un instrument de musique.

Vidéo

#28 - Po Zimi, Kisi, Suncu, Snegu

Po Zimi, Kisi, Suncu, Snegu (Étoile rouge de Belgrade)

Po zimi, kiši, suncu, snegu ili košavi
Mi bodrimo te uvek Zvezdo ma gde bila ti
Pravi delija veran je ko pas
Uvek Zvezdo računaj na nas !

En hiver, par vent, soleil, neige ou pluie
Nous vous encourageons toujours, l’Étoile, où que tu sois
Les vrais Delije sont fidèles comme des chiens
Compte toujours sur nous, l’Étoile !

C’est bien connu, le chien est le plus fidèle ami de l’homme. De là à se considérer soi-même comme un chien fidèle à son maître, il y a un pas. Un fossé même, que les supporters de l’Étoile Rouge de Belgrade ont pourtant allègrement franchi dans leur chant Po Zimi, Kisi, Suncu, Snegu. Il faut dire qu’en termes de loyauté, les Delije s’y connaissent, tant ils mettent le feu à chaque match à domicile au stade Rajko Mitić, aka Marakana. Et ce, que le soleil brille sur Belgrade ou qu’il fasse un temps de chien.

#27 - Olé olé olé

Olé olé olé (River Plate)

Olé olé olé, olé olé olé ola
Olé olé olé, jugando bien o jugando mal
Ooooh yo te quiero
No me importa nada
Te vengo a alentar

Olé olé olé, olé olé olé ola
Olé olé olé, que vous jouiez bien ou mal
Ooooh je t’aime
Je n’en ai rien à faire
Je viens t’encourager

De l’amour, rien que de l’amour. Sur un refrain entraînant, qui s’est diffusé dans bon nombre de stades européens, les supporters de River Plate déclarent leur flamme à leur équipe, qu’importe la prestation des Gallinas sur le terrains. À chanter en faisant tourner son maillot au-dessus de sa tête, et en y mettant l’accent argentin : « Ooooh cho te quiero ! »

#26 - Just can't get enough

Just can’t get enough (Celtic)

When I see you, Celtic, I go outta my head
I just can’t get enough, I just can’t get enough
All the things you do to me and all the things you said
I just can’t get enough, I just can’t get enough
We slip and slide as we fall in love
And I just can’t seem to get enough of’ you
Doo, doo, doo, doo, doo…

Quand je te vois, Celtic, je perds la tête
Je n’en ai jamais assez, je n’en ai jamais assez
Toutes les choses que tu me fais et tout ce que tu as dit
Je n’en ai jamais assez, je n’en ai jamais assez
Nous dérapons et glissons au moment où nous tombons, amoureux
Et je ne peux juste pas me passer de toi
Doo, doo, doo, doo, doo…

Depeche Mode a fait le tour du monde, mais dans l’univers du football, c’est encore en revenant chez lui, au Royaume-Uni, que le groupe de rock alternatif britannique est le plus repris. À Liverpool, par exemple, quand les Reds chantent à la gloire de Luis Suárez, mais surtout à Glasgow, où les fans du Celtic ont adopté une reprise jouissive de Just can’t get enough, dont les paroles, calquées sur l’originale, racontent une passion sans limite. Extatique même, lorsque les tribunes entrent en fusion au rythme d’un tube qu’il est impossible de se sortir de la tête. Comme le Celtic, apparemment.

#25 - Seven Nation Army

Seven Nation Army (Club Bruges)

A quoi ça tient de voir un de ses morceaux passer du statut de single plutôt correct à celui d’hymne sportif international ? Pas grand chose, ont dû se dire Meg et Jack White le 22 octobre 2003. Ce soir-là, le Club Bruges est allé gagner 1-0 à San Siro face à l’AC Milan lors des poules de la C1. Avant le match, la Blue Army du club belge boit tranquillement des canons dans un bistrot, quand Seven Nation Army résonne par hasard dans les baffles. C’est alors que la clique reprend le refrain d’un « Po-polo-popo-pooo-pooo » qui les accompagnera jusqu’à la fin de la soirée… avant de revenir en Belgique pour s’imposer comme un chant cultissime. À tel point que lorsque la Roma se déplace au Stade Jan Breydel deux ans plus tard, les Romains défient les locaux avec leur propre gimmick… qui deviendra celui des Azzurri au Mondial 2006.

#24 - Cosa importa se ora sei fallito

Cosa importa se ora sei fallito (Palerme)

Cosa importa se ora sei fallito
Noi restiamo insieme noi ci siamo ancora, questo è garantito
Perché non hanno ucciso la voglia che ho di tifare
Vedere il Palermo segnare
Mentre aspetto un gol, dalla curva Nord, vedo solo gente
Che salta che salta che salta
Vedo solo gente
Che canta che canta che canta

Qu’importe si l’on descend
Nous restons ensemble, nous sommes toujours là, c’est garanti
Parce qu’ils n’ont pas tué l’envie que j’ai d’applaudir
De voir le match de Palerme
Alors que j’attends un but depuis la Curva Nord, je ne vois que des gens
Qui sautent, qui sautent, qui sautent, qui sautent
Tout ce que je vois, ce sont des gens
Qui chantent, qui chantent, qui chantent, qui chantent

La Sicile, les galères, la ferveur. Ce triptyque est celui des tifosi de Palerme, qui malgré la descente en Serie B, suivie d’une liquidation judiciaire synonyme de rétrogradation en quatrième division en 2019, n’ont jamais cessé de sauter, de chanter, de sauter, de chanter, et de soutenir leur club (promu cette saison en Serie C). Dans la même veine, le « Che importa se è arrivata la retrocessione !? » chanté dans les tribunes de Salernitana, représente parfaitement cette fidélité à la vie à la mort.

#23 - La Grande Évasion

La Grande Évasion – Urawa Red Diamonds

Here we go, we are the reds, La La La…
Here we go, we want a goal, La La La…
Urawa Reds !

On y va, nous sommes les rouges, La La La…
On y va, nous voulons un but, La La La…
Urawa Reds !

Les supporters japonais ne sont pas seulement de gentilles personnes qui nettoient les stades où leur équipe va jouer. Non, il ont aussi une capacité dingue à former une chorale percutante ! Il suffit pour s’en convaincre de jeter un œil au boucan que les fans des Urawa Red Diamonds se permettent de mettre dans les tribunes du Stade Saitama 2002. Une ambiance qui pourrait faire pâlir d’envie bon nombre de supporters plus réputés. Et quand, en plus, cela se fait au rythme de la mélodie du film La Grande Évasion, c’est encore plus beau.

#22 - Oh when the Saints

Oh when the Saints (Liverpool, Southampton, Tottenham…)

Oh when the Reds/Saints/Spurs
Oh when the Reds/Saints/Spurs
Go marching in
Go marching in
Oh when the Reds/Saints/Spurs go marching in,
I wanna be in that number,
Oh when the Reds/Saints/Spurs go marching in!

Oh quand les (…)
Oh quand les (…)
Se mettent en marche
Se mettent en marche
Oh quand les (…) se mettent en marche,
Je veux faire partie de ce groupe,
Oh quand les (…) se mettent en marche !

Le mode d’emploi n’est pas compliqué : il suffit d’insérer le nom ou la couleur de son équipe aux endroits opportuns et le tour est joué. Issu du répertoire folk et jazz (et interprété notamment par Louis Armstrong ou Elvis Presley), Oh when the Saints est l’archétype du chant simple et entraînant, qui a traversé les frontières et les sports. Depuis son introduction par les fans de Liverpool dès les années 60, désireux de célébrer leur joueur Ian St John, une grande partie des supporters des clubs anglo-saxon l’ont repris, en particulier Tottenham et Southampton, ainsi que des formations de rugby ou des franchises de hockey ou de foot américain. Et pour cause, peu de chants sont capables de fédérer aussi facilement les foules.

#21 - Un Giorno del improvisa

Un Giorno del improvisa (Genoa/Napoli)

Un giorno all’improvviso,
Mi innamorai di te
Il cuore mi batteva
Non chiedermi il perché
Di tempo ne è passato
Ma sono ancora qua
E oggi come allora
Difendo la città
Ale ale ale ale ale ale

Un jour à l’improviste
Je suis tombé amoureux de toi
Mon cœur battait fort
Ne me demande pas pourquoi
De l’eau a coulé
Mais je suis encore là
Et aujourd’hui comme au premier jour
Je défends la ville
Allez allez allez allez allez allez

Au petit jeu du tour du monde des stades, Un Giorno del improvvisa est un excellent candidat. Lancé il y a quelques années dans les tribunes du Genoa, puis popularisé en Europe par les ultras du Napoli, le chant a été repris dans une multitude de stades, jusqu’à Liverpool. L’année dernière, les fans des Reds ont fait résonner la mélodie toute la journée dans le centre-ville de Madrid avant la finale de la Ligue des champions. Enfin, les ultras de l’ASSE en ont fait une interprétation cocasse en l’honneur des jardiniers de Geoffroy Guichard. La palme de la reprise, pour eux.

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