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Top 1000 : les meilleurs joueurs du championnat de France (800-791)

Par Quentin Ballue, Jérémie Baron, Adel Bentaha, Raphaël Brosse, Clément Gavard et Steven Oliveira, avec toute la rédaction de SF

Quel est le meilleur joueur de l'histoire du championnat de France depuis sa création en 1932 jusqu'à 2022 ? Statistiques, palmarès, trajectoires personnelles, classe, dégaine, empreinte laissée : autant de critères qui nous ont permis d'établir notre classement très subjectif des mille joueurs les plus marquants de Division 1 et de Ligue 1. Le credo d'un feuilleton qui va durer précisément 100 jours.

#800 - Olivier Kapo

Olivier Kapo
Auxerre (1998-2004), Monaco (2005-2006), Auxerre (2012)

Pour toute la France, le carré magique désigne le quatuor Michel Platini-Jean Tigana-Alain Giresse-Bernard Genghini-Luis Fernandez. Sauf pour Auxerre où le carré magique désigne le quatuor Boumsong-Mexès-Cissé-Kapo qui a fait rêver l’AJA entre 2000 et 2004, date à laquelle les quatre hommes ont été vendus à l’étranger. Et si les deux premiers s’occupaient de repousser l’ennemi et que Djibril marquait les buts, Olivier Kapo, lui, était à la passe. Si Cissé a planté autant de pions, c’est que son compère de cheveux peroxydés savait exactement où mettre le cuir pour le mettre dans une bonne situation. Il faut dire que les quatre fantastiques se connaissaient par cœur puisqu’ils étaient inséparables, comme le confiait Kapo dans une interview à So Foot : « On avait la chance d’être célibataires, donc on se voyait tout le temps. Le midi, on mangeait ensemble après l’entraînement, le soir, on traînait chez l’un ou chez l’autre… Je crois que c’est de cette complicité, de cette fraternité même, qu’est née l’expression carré magique. » Sans ses comparses, Olivier Kapo n’était tout simplement plus le même joueur, comme il l’a montré lors de son passage en prêt à Monaco ou de son retour à Auxerre en fin de carrière où il n’a pas pu empêcher son club formateur de descendre en Ligue 2.

La réaction d’Olivier Kapo : « Vu le nombre de joueurs du championnat de France depuis les années 1930 (plusieurs milliers je suppose ), je suis fier d’être classé dans les 1000 premiers, même si au fond de moi, je pense que mon classement aurait pu être dans les 500 premiers. Merci à votre journal pour cette étude sur les joueurs du championnat de France et vive l’AJ Auxerre. »

#799 - Franck Beria

Franck Beria
Metz (2001-2007), Lille (2007-2017)

Du LOSC, Franck Béria est assurément l’un des visages les plus emblématiques de cette dernière décennie. Défenseur ultra-polyvalent, joueur de devoir à défaut de fulgurances techniques, le Franco-Malgache a ainsi éclos au FC Metz, avant de s’affirmer en leader incontestable du LOSC champion et vainqueur de la Coupe de France en 2011. Interrogé par So Foot, en 2015, sur cette faculté de couteau suisse, l’intéressé s’était par ailleurs montré lucide : « Ça m’a peut-être desservi à certains moments, notamment dans une progression technique, parce qu’on n’est jamais meilleur que quand on arrive à enchaîner les matchs au même poste. Mais ça m’a aussi permis de jouer à des moments où la concurrence m’aurait cantonné au banc. T’as toujours une sorte de rotation, une sélection naturelle, de par les performances, les blessures, les suspensions… Donc t’as une rentabilité très intéressante pour un club, pour un entraîneur, quand t’arrives à jouer plusieurs rôles. »

Focus sur le terrain, celui qui a passé six saisons en grenat (55 matchs de Ligue 1 entre 2001 et 2007) a donc, par la suite, endossé le rôle de grand frère dans le Nord. Au point de distribuer quelques gifles salvatrices au (trop) fougueux Eden Hazard : « J’ai entendu une sacrée baffe, je vais dans le vestiaire, je vois Eden avec la joue rouge, narrait Adil Rami, son ancien coéquipier, à la RTBF. Eden, ce n’était pas un fouteur de merde, tout le monde l’aimait. À côté, je vois Franck Béria qui était tendu. Puis j’entends qu’Eden avait chambré Béria sur sa coiffure. Problème, la femme de Béria était également présente. Quand Eden a tendu la main pour lui dire bonjour, il a pris un retour de flamme. » Un geste évitable, qui aurait cependant eu quelques « bienfaits » sur le comportement du Belge. L’illustration directe de ce que représentait Béria dans le vestiaire lillois, sans fantaisie, mais avec beaucoup de volonté, le tout durant ses dix ans écoulés chez les Dogues (250 rencontres). Largement suffisant pour ramasser les deux trophées les plus prestigieux de l’Hexagone : « Bien sûr, je me sens lillois. Mon fils est né à Lille, mes premiers gros frissons sur la scène internationale, je les ai connus avec Lille, c’est un peu normal de se sentir lillois, le contraire serait étonnant, ça voudrait dire que je triche. Et je n’ai jamais triché sur le terrain, ni avec le maillot que j’ai porté. » Une baffe vaut mille mots.

#798 - Marvin Martin

Marvin Martin
Sochaux (2008-2012), Lille (2012-2016), Dijon (2016-2017), Reims (2018-2019)

Comme de nombreux joueurs des années 2000, Marvin Martin a été surnommé le « Nouveau Zidane » . Il faut dire que le Parisien de naissance cochait de nombreuses cases : un poste de meneur de jeu, un combo prénom-nom avec la même première lettre, un doublé pour sa première sélection en équipe de France. Et surtout un don pour la passe comme il l’a prouvé avec Sochaux lors de la saison 2010-2011 où il a réalisé 17 offrandes en championnat – le record de Rothen et de Di María étant à 18 en Ligue 1 -, seuls Messi et Nani faisaient mieux cette année-là en Europe. Sauf que MM n’avait pas Rooney, Berbatov ou David Villa en attaque, mais Modibo Maïga et Brown Ideye. Malgré l’énorme frisson de cette saison-là aux côtés de Riyad Boudebouz, Marvin Martin a fait comme tous les « nouveaux Zidane » , à savoir perdre de sa superbe et enchaîner les blessures du côté du LOSC, de Dijon et de Reims. Il a pourtant poussé la comparaison jusqu’au bout en faisant une apparition dans le film Fonzy avec José Garcia, rappelant les grandes heures de Zizou dans Astérix aux Jeux olympiques.

#797 - José Souto

José Souto
Metz (1977-1981), Laval (1981-1984), Strasbourg (1984-1986), Lens (1987-1988)

Passé par Metz, Strasbourg ou Lens dans l’élite, trois clubs où il a connu plus de moments difficiles qu’heureux, José Souto a surtout vécu les plus belles années de sa carrière à Laval. Le milieu offensif d’origine espagnole a joué trois saisons en Mayenne, contribuant à la courte période dorée des Tangos avec les fameuses deux 5es places d’affilée. 245 rencontres de D1, 25 buts, mais le plus important, le plus marquant, c’est bien celui qu’il a inscrit contre le Dynamo Kiev en Coupe d’Europe, un pion synonyme de qualification inattendue pour les Lavallois. « José Souto était un créatif, il avait une très bonne vision du jeu. Mais il savait aussi mettre le bleu de chauffe, comme on dit… Il savait se montrer combatif. Il ne lâchait rien, se remémorait son ancien coéquipier Thierry Goudet pour So Foot au moment de sa disparition. Je conserve l’image d’un mec sympathique. C’était quelqu’un qui savait aussi mettre l’ambiance. Je me souviens qu’on avait l’habitude, après les matchs, d’aller manger tous ensemble avec nos femmes et nos enfants dans une pizzeria du centre de Laval. C’était une belle époque. » Assurément.

#796 - Lucien Laurent

Lucien Laurent
Club français (1932-1933), CA Paris (1933-1934), Mulhouse (1934-1935), Sochaux (1935-1936), Rennes (1936-1937), Strasbourg (1937-1939)

Lucien Laurent, c’est avant tout l’auteur du premier but de l’histoire de la Coupe du monde. Le 13 juillet 1930, à Montevideo, c’est en effet lui qui ouvre le score pour les Bleus face au Mexique (4-1). Au-delà de ce fait d’armes, l’ailier droit d’1,62 mètre mène une carrière tout à fait honnête dans l’Hexagone. En 1932-1933, il prend part à la première édition du championnat professionnel français – encore un moment d’histoire -, sous les couleurs du Club français. Par la suite, l’ancien ouvrier des usines Peugeot change fréquemment d’équipe, passe trois ans dans un camp de travail allemand pendant la guerre et raccroche en 1950, à Besançon, où il ouvre une brasserie et mène une existence paisible. Jusqu’à ce que subitement, à l’approche du Mondial 1998, les médias ne se souviennent que le premier buteur de la compétition est français…

#795 - Achille Emana

Achille Emana
Toulouse (2003-2008)

Subtil alliage de puissance et de technique, Achille Emana n’est encore qu’un diamant brut lorsqu’il participe, avec les autres Pitchounes, à l’opération remontée du TFC dans l’élite. Un diamant poli au fil des années, pétri de talent certes, mais qui garde ses aspérités et une certaine irrégularité. Un diamant, surtout, qui brille de mille feux en 2006-2007, quand Élie Baup le repositionne dans l’axe, en soutien de Johan Elmander. Cette saison-là, l’international camerounais se distingue notamment en mystifiant le Rennais Simon Pouplin d’un lob expédié depuis le rond central. Les Violets terminent troisièmes et, un an plus tard, le Lion indomptable fait ses adieux à Toulouse et à la Ligue 1. Désormais, il doit être ravi de voir son cousin, Nathan Ngoumou, faire à son tour vibrer le public haut-garonnais.

#794 - Andy Delort

Andy Delort
AC Ajaccio (2011-2013), Caen (2015-2016), Toulouse (2017-2018), Montpellier (2018-2021), Nice (depuis 2021)

Il cite volontiers Jean-Pierre Papin comme modèle, et c’est vrai que certains de ses plus beaux buts évoquent les fameuses papinades. Néanmoins, on aurait plutôt envie d’assimiler Andy Delort à l’un de ses contemporains, à savoir André-Pierre Gignac. Comme l’idole des Tigres, l’actuel Aiglon est un attaquant doté d’une large palette, qui va de la frappe de mule au lob tout en finesse, en passant par le retourné acrobatique. C’est surtout un joueur qui fonctionne à l’affect, avec un besoin évident de se sentir aimé pour être en confiance et planter. De l’amour, il y en a eu beaucoup à Montpellier (40 réalisations et 21 passées décisives en 95 matchs de championnat). Il y en a aussi à Nice, où un tournoi de pétanque porte son nom. Si ce n’est pas une preuve d’amour, ça…

#793 - Louis Pinat

Louis Pinat
Rennes (1949-1953 puis 1956-1957)

Solidement installé dans la cage à partir de 1951-1952, Louis Pinat dispute près d’une centaine de matchs dans l’élite avec le Stade rennais. Un gardien emblématique dans l’histoire du club breton. Le premier portier à passer la barre des 200 matchs sous le maillot rouge et noir (seuls Pierrick Hiard et Benoît Costil le rejoindront ensuite). International en équipe de France B, Pinat se distingue notamment par son jeu au pied, cultivé en alternant les postes de gardien, de défenseur et d’ailier pendant ses jeunes années à Saint-Malo. Khennane Mahi le citait justement au site Rouge Mémoire comme le portier l’ayant le plus impressionné : « Pourtant, il avait une réputation de fêtard et de ne pas être trop sérieux… C’était un grand gardien avec un super dégagement. » Déroutant, et pas que pour les attaquants.

#792 - Camel Meriem

Camel Meriem
Sochaux (1998-1999 puis 2001-2002), Bordeaux (2002-2003 puis 2004-2005), Marseille (2003-2004), Monaco (2005-2009), Arles-Avignon (2010-2011), Nice (2011-2013)

Un garçon d’origine kabyle, meneur de jeu et à l’aise avec le ballon, discret et timide dans la vie de tous les jours… Toutes les caractéristiques étaient réunies pour que le jeune Camel Meriem soit comparé à son aîné Zinédine Zidane au croisement des années 1990 et 2000. Il est peut-être même l’un des premiers à être surnommés « le nouveau Zidane » dans les médias, bien avant Marvin Martin, lui aussi présent dans cette fournée. Meriem n’a pas eu la carrière du champion du monde, entre les blessures et les longs creux, mais il a beaucoup vadrouillé sur les terrains de l’Hexagone. Il s’est révélé à Sochaux, a déçu à Bordeaux et à Monaco, tout en rappelant entre ces deux parenthèses qu’il avait un certain talent en retrouvant un niveau beaucoup plus correct à l’OM. À Arles-Avignon comme à Nice, dans des contextes bien différents, le numéro 10 abonné aux vannes liées à la marque de clopes au chameau a pu distiller quelques passes décisives, en laissant une pointe de déception à ceux qui l’imaginaient aller bien plus haut. Et qui seront sans doute comblés d’apprendre que Meriem a remporté la Coupe de France de… footgolf en 2021, une discipline dans laquelle il est là aussi international. Un talent tout terrain.

#791 - Viorel Moldovan

Viorel Moldovan
Nantes (2000-2003 puis 2004)

Dans les travées de la Beaujoire, 21 ans après le sacre des Canaris au tout début de ce siècle, il n’est pas rare, encore aujourd’hui, de croiser le mythique maillot Synergie trop large, cuvée 2000-2001, floqué du numéro 9 de l’attaquant roumain. Arrivé de Fenerbahçe (où il a empilé les caramels) pour 30 millions de francs (soit entre cinq ou sept millions d’euros) – transfert le plus cher de l’histoire du FCN à l’époque – dans une période où les supporters nantais voyaient surtout défiler les clowns au poste d’avant-centre (Roman Kosecki, Mirza Mešić, Sérgio Comba, Diego Bustos, Gaetano Giallanza, Javier Mazzoni…), le Transylvanien est annoncé à court de forme et pense atterrir dans un groupe de gringalets prêts à se faire rouler dessus : « Je me suis demandé si c’était l’équipe junior ou senior, la première fois, dans le vestiaire, explique-t-il dans L’Équipe. À part Fabbri, Gillet, Delhommeau, les autres avaient un physique de gamin. Ils n’avaient ni la taille, ni les kilos. Et puis, quand l’entraînement a commencé, quand j’ai vu la circulation de balle, à quelle vitesse ça allait, la précision des passes, j’ai changé d’avis. » Après un mois dans l’ombre à se retaper, il entre en piste le 19 août 2000, à la 71e minute de jeu contre l’OM, et offre la victoire à sa nouvelle équipe à la 93e, d’une tête sur corner.

Annonciateur d’une saison de haut vol – au sein d’un collectif au sommet de son art – pour celui que l’on surnommait « Dracula goal » au Dinamo Bucarest : buteur 22 fois – dont 11 en championnat – pour son premier exercice en France, il permet à Nantes d’offrir cette saison-là une terrible force de frappe – avec ses compères Olivier Monterrubio et Marama Vahirua – et compte parmi les grands artisans du huitième titre de champion du club du 44. Redoutable joueur de tête, technicien de surface hors pair, il sera ensuite plombé par les blessures – et orphelin du football de Raynald Denoueix -, mais son bilan dans la cité des ducs de Bretagne ferait rêver n’importe quel attaquant passé chez les Canaris depuis : 50 pions en 94 matchs (dont 31 en 69 rencontres de Ligue 1), des coups d’éclat réguliers en coupes d’Europe, un quadruplé (en Coupe de France), deux triplés et quatre doublés sous la tunique jaune et vert. Parti aux Émirats à l’été 2003 puis revenu sur les rives de l’Erdre pour un dernier baroud d’honneur sensationnel en 2004 (seize buts toutes compétitions confondues en trois mois), il pliera définitivement bagage cette année-là, poussé dehors par un club adepte de l’autosabotage. Et à part Filip Djordjevic, Randal Kolo Muani et Emiliano Sala, très peu seront arrivés à sa cheville depuis, dans les rangs de l’octuple champion de France.

Par Quentin Ballue, Jérémie Baron, Adel Bentaha, Raphaël Brosse, Clément Gavard et Steven Oliveira, avec toute la rédaction de SF

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