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Top 1000 : les meilleurs joueurs du championnat de France (480-471)

Par Quentin Ballue, Jérémie Baron, Adel Bentaha, Raphaël Brosse, Clément Gavard et Steven Oliveira, avec toute la rédaction de SF

Quel est le meilleur joueur de l'histoire du championnat de France depuis sa création en 1932 jusqu'à 2022 ? Statistiques, palmarès, trajectoires personnelles, classe, dégaine, empreinte laissée : autant de critères qui nous ont permis d'établir notre classement très subjectif des mille joueurs les plus marquants de Division 1 et de Ligue 1. Le credo d'un feuilleton qui va durer précisément 100 jours.

#480 - François Remetter

François Remetter
Metz (1951-1954), Sochaux (1954-1957), Limoges (1959-1960), Strasbourg (1961-1964)

Quand on demande au légendaire Lev Yachine de citer les gardiens qui l’ont marqué, voici sa réponse : « Gyula Grosics, Lorenzo Buffon et François Remetter. » L’unique survivant de l’équipe de France ayant participé au Mondial 1954 – il est désormais âgé de 94 ans – se fait connaître au-delà des frontières grâce à ses prestations dans les bois bleus, où il est en concurrence avec René Vignal. Mais le Voltigeur brille aussi en D1, grâce à ses réflexes étonnants, sa sérénité bluffante et sa détente folle. Attaquant reconverti portier à force de servir de sparring-partner pendant ses jeunes années à Strasbourg, l’Alsacien profite d’ailleurs de son passage à Limoges pour disputer quelques rencontres de championnat en pointe. Une manière de prouver qu’en plus d’empêcher des buts, il peut en marquer.

#479 - Gérard Farison

Gérard Farison
Saint-Étienne (1967-1980)

L’âme des Verts, c’était lui. Dans une région industrielle, Gérard Farison est d’abord un « footballeur-travailleur » qui, en attendant de signer son premier contrat stagiaire, cumule matchs avec la réserve et heures de boulot dans une passementerie de Terrenoire, sa ville natale. Une fois devenu pro, celui que l’on surnomme Tachan (pour sa ressemblance physique avec le chanteur Henri Tachan) reste un parangon d’humilité, qui se pointe sur le parking de l’Étrat en 4L ou en Renault 5. Sur le terrain, le latéral gauche s’attire rapidement les faveurs de Robert Herbin, qui en fait un élément quasi inamovible de son onze de départ. Joueur dur au mal, il se distingue notamment par sa capacité à apporter des solutions offensives tout en restant intraitable en défense. « C’était l’époque de l’Ajax, du football total, et il était devenu, avant bien d’autres, le prototype même du latéral qui monte, se souvient Dominique Bathenay dans L’Équipe. Il avait une santé hors norme. Après les entraînements, ou les matchs, on suait sang et eau, mais pas lui. Il avait juste, par-ci, par-là, une petite tache de sueur sur son maillot. » Le Forézien effectue toute sa carrière en D1 avec l’ASSE, empilant cinq titres de champion national, trois Coupes de France et d’ineffaçables exploits continentaux. Affaibli par la maladie d’Alzheimer, il s’éteint le 9 septembre 2021, à 77 ans.

#478 - Bruno Rodriguez

Bruno Rodriguez
SC Bastia (1994-1996), Strasbourg (1996), Metz (1997-1998), PSG (1998-1999), Lens (2000 puis 2002 puis 2003), Guingamp (2000-2001), AC Ajaccio (2002-2003), Metz (2004)

Son triste destin après avoir raccroché les crampons – il a été amputé de la jambe droite en mars dernier pour stopper des douleurs incessantes – ne fera pas oublier la belle carrière du buteur dans l’élite, lui qui aura marqué dans le championnat avec huit écuries différentes, ayant particulièrement brillé avec Bastia (19 pions entre 1995 et 1997), le FC Metz (23 en 58 matchs entre décembre 1996 et décembre 1998 et un statut de vice-champion de France en 1998) ou l’EA Guingamp (12 réalisations en 29 matchs en 2000-2001), tout le long d’une carrière également gâchée par les pépins physiques, et qui entraînera sa descente aux enfers quelques années plus tard : « Quand je jouais, j’ai eu beaucoup d’entorses de la cheville à cause de tacles un petit peu appuyés qu’on ne voit plus maintenant parce que les joueurs sont mieux protégés, expliquait-il dans L’Équipe. J’avais tout le temps envie de jouer, donc on me faisait des infiltrations, et ça laisse des traces. » Au total, il aura inscrit 70 buts en 234 apparitions en D1, dont celui de la victoire du PSG dans les dernières minutes face à l’OM, le 4 mai 1999 au Parc des Princes. Ça méritait bien un hommage du virage Auteuil avec une banderole déployée lors de Bordeaux-PSG le 13 mars, après sa terrible opération.

#477 - Yvon Pouliquen

Yvon Pouliquen
Brest (1982-1987), Laval (1987-1989), Saint-Étienne (1989-1991), Strasbourg (1992-1996)

Entraîneur puis agent, Yvon Pouliquen a aussi été un brillant et travailleur milieu défensif ayant fait partie des piliers dans tous les clubs où il est passé, du Brest Armorique au RC Strasbourg (avec qui il a été capitaine et finaliste de la Coupe de France en 1995) en passant par le Stade lavallois ou l’AS Saint-Étienne. Breton pur jus, mais alsacien d’adoption, il compile 423 apparitions en D1.

#476 - Richard Krawczyk

Richard Krawczyk
Lens (1963-1968 puis 1976-1978), Metz (1968-1970), Reims (1970-1976)

Celui qui voudra effacer Richard Krawczyk des tablettes aura intérêt à se lever tôt. En marquant à Angers le 8 septembre 1963, le milieu de terrain lensois est devenu le plus jeune buteur de l’histoire de la D1 à 16 ans, 3 mois et 15 jours. Plus précoce que Laurent Roussey (16 ans, 3 mois et 25 jours), Neal Maupay (16 ans, 4 mois et 1 jour) ou encore M’Baye Niang (16 ans, 4 mois et 18 jours). Bien qu’il ait commencé sa carrière sans disputer les matchs à l’extérieur, en raison de ses études, Krawczyk affiche plus de 400 rencontres dans l’élite. Si l’international français a quitté le Nord en 1968 pour passer deux saisons à Metz et six à Reims, il reste irrémédiablement lié aux Sang et Or, chez qui il est revenu en 1976, notamment pour aller chercher une belle deuxième place en 1977. « Zébulon » a bouclé une carrière longue de presque vingt ans juste à côté, en D2, avec Nœux-les-Mines. Les derniers tours d’un Manège évidemment enchanté.

#475 - Kim Källström

Kim Källström
Rennes (2003-2006), Lyon (2006-2012)

Quand il quitte la Suède et Djurgårdens pour la Bretagne lors du mercato d’hiver 2003-2004, Kim Källström est un illustre inconnu pour le public français. Près de vingt ans plus tard, personne n’a oublié l’élégant et indispensable milieu de terrain aux 281 matchs de Ligue 1. Il faut dire que le double K n’aura pas mis longtemps à être adopté à Rennes, où il est rapidement devenu l’un des hommes forts de László Bölöni au sein d’une équipe où il fait le lien entre le milieu et l’attaque rennaise. C’est d’ailleurs peut-être en marquant un but somptueux contre l’OL qu’il tape dans l’œil du club quadruple champion de France, qui le recrute en lâchant un chèque de huit millions d’euros. Rebelote : Källström entre dans le cœur des Gones, remportant deux titres de champion et enchaînant les belles prestations. Avec sa bonne bouille et son franc-parler, il régale autant devant les micros que sur les terrains. Un joueur adorable et incontournable.

#474 - Gervinho

Gervinho
Le Mans (2007-2009), Lille (2009-2011)

Dans l’attaque du Lille champion de France 2011 il y avait le buteur Moussa Sow, le chef d’orchestre Eden Hazard et celui qui combinait les talents de buteur de l’un et de passeur de l’autre : Gervinho. L’international ivoirien, qui a terminé cet exercice en double-double (15 buts et 10 passes décisives), a fait ce qu’il sait faire de mieux : cavaler sur son côté, dreadlocks plaqués et front au vent. Soit ce qu’il faisait déjà au Mans avant son arrivée dans le Nord. Pour le plus grand malheur des défenseurs adverses qui n’ont jamais trouvé le remède pour arrêter l’Étoile d’or France Football 2010, capable de les éliminer sur un dribble ou une pointe de vitesse. Le tout, toujours avec le sourire. Avant de quitter l’Hexagone pour humilier les défenseurs des autres championnats. Petit Gervais, c’est parti pour bien grandir.

#473 - Jean Lechantre

Jean Lechantre
Lille (1941-1952), Roubaix (1952-1955)

Jean Lechantre est assurément la première vedette du football nordiste. Né à Taintignies, en Belgique, l’attaquant a effectivement traversé la frontière durant sa petite enfance, pour grandir et initier l’histoire d’amour qui liera Lille au ballon rond. Le « Petit Belge » commence ainsi sa carrière en 1941, à l’Olympique lillois, avant que ce dernier ne fusionne avec le SC Fives en 1944, pour former le Lille Olympique Sporting Club.

Le LOSC désormais formé, Lechantre, le plus souvent positionné comme ailier gauche, détonne. Sa vitesse, peu habituelle pour l’époque, lui permettra de faire souvent la différence, notamment à l’occasion d’une saison 1945-1946 d’anthologie. Les Dogues réalisent en effet le doublé Coupe-championnat (les deux premiers titres de l’histoire du club) avec un « Petit Belge » prépondérant, auteur de neuf buts, aux côtés de René Bihel et Jean Baratte, à qui il distillera de nombreuses offrandes. Une campagne pleine, à laquelle s’ajouteront deux autres Coupes de France en 1947 et 1948, mais surtout trois capes en équipe de France. Jusqu’en 1952, Jean Lechantre a ainsi empilé 225 rencontres et 81 réalisations avec son club de toujours, avant de déménager tout près, à Roubaix et de passer le flambeau à son fils, Pierre.

#472 - Sébastien Squillaci

Sébastien Squillaci
AS Monaco (1998-2006), Olympique lyonnais (2006-2008), SC Bastia (2013-2017)

Dans ses souvenirs à l’AS Monaco, Sébastien Squillaci n’a pas connu que les années fastes avec la finale de Ligue des champions en 2004 vécue les larmes aux yeux. Bien avant cela, l’originaire de Ghisonaccia était un espoir parmi les autres sur le Rocher. « On demande tellement aux jeunes d’être prêts rapidement aujourd’hui, raconte-t-il pour Oh My Goal. Moi, j’avais besoin de cette étape à Ajaccio. Rolland Courbis voulait me garder, mais quand tu as Didier Deschamps qui t’appelle et te dit : « Je fais la reprise avec Monaco, tu ne pars pas dans la peau d’un titulaire, mais tu seras mon troisième stoppeur, car je compte faire jouer les jeunes », je ne me suis pas posé la question très longtemps. » En concurrence avec Rafa Márquez, José-Karl Pierre-Fanfan, mais aussi les membres de la nouvelle vague comme Julien Rodriguez ou Gaël Givet, Squillaci a compté 117 matchs en Ligue 1 en quatre saisons sous le maillot asémiste, s’offrant le premier trophée de sa carrière professionnelle avec une Coupe de la Ligue en 2003.

Désireux de chercher une nouvelle dynamique sportive à l’été 2006 et progressivement désenchanté par le départ du mentor Deschamps, « Toto » s’engage avec l’OL, référence du championnat de France dans les années 2000. Venu pour concurrencer la paire Caçapa-Cris, Squillaci soulève l’Hexagoal pour la première fois en 2007, puis réalise le doublé coupe-championnat l’année suivante. « À cette époque-là, tu rentres dans un groupe qui sait gagner, poursuit l’intéressé. Aux entraînements, tout le monde se poussait vers le haut. Si tu en avais un qui ne voulait pas gagner au tennis-ballon, ça se tirait les oreilles ! Il y avait un vrai mental de compétiteurs. » Après avoir remporté tous les titres possibles en France, le défenseur central découvre l’étranger avec le FC Séville et Arsenal. International français (21 sélections), le Toulonnais de naissance s’est offert quatre nouvelles saisons en Ligue 1 sur l’Île de Beauté pour accumuler 276 apparitions en Ligue 1 dans sa carrière. Terminé les « décrassages sur la plage » après la sieste, il y a pire comme point final.

#471 - Sacha Zavarov

Sacha Zavarov
AS Nancy-Lorraine (1990-1995)

Aux côtés d’Oleg Blokhin, il est l’une des premières vedettes du football ukrainien. Aux côtés d’une cinquantaine d’autres génies, il est l’un des plus grands footballeurs soviétiques de l’histoire. Son nom : Oleksandr « Sasha » Zavarov. Et pour le plus grand bonheur des Lorrains, il aura récité une bonne partie de ses partitions à l’AS Nancy.

Poli au Zorya Louhansk, le meneur de jeu explose, comme beaucoup, au Dynamo Kiev, au milieu des années 1980. Technique et intelligent balle au pied, celui que Valeri Lobanovski décrira comme « l’égal européen de Diego Maradona » , ne faillira que rarement dans ses prestations, décorant le Dynamo d’une Coupe des coupes en 1986 (il ouvrira le score en finale face à l’Atlético, 0-3) et glanant, individuellement, une sixième place au Ballon d’or cette même année. Pourtant, malgré les comparaisons avec le monument argentin, il prendra surtout comme modèle Michel Platini. Tout un symbole. En 1988, il succède ainsi à son mentor à la Juventus, pour franchir le cap ultime. Le Français lui remet d’ailleurs personnellement son maillot floqué du numéro 10, en guise de passation. Pour « Sasha » , incapable de réitérer ses exploits de Kiev (il abandonnera d’ailleurs le numéro 10, trop lourd à porter, pour prendre le 9), la marche juventina sera cependant trop haute.

À la recherche d’un point de relance, il demandera alors conseil à Platoche, qui lui ouvrira la route de Nancy, à l’été 1990. Deux hommes aux trajectoires similaires, mais au parcours inversé. Âgé de 30 ans et le physique bien rondelet, l’Ukrainien s’offrait un ultime tour de piste du côté de Marcel-Picot, au sein d’une écurie jouant son maintien régulier en D1. Jusqu’en 1995 s’accumulent 142 rencontres pour seulement 25 buts, et surtout, des fulgurances en masse afin de régaler supporters et coéquipiers. Oleksandr Zavarov assistera ainsi à l’éclosion de Tony Vairelles, David Zitelli, Éric Rabésandratana ou Mustapha Hadji, mais également au crépuscule d’Alfred Schöne, Jean-Louis Zanon et Carmelo Micchiche. Le tour d’horizon complet d’un garçon resté fidèle au Chardon, même après sa relégation.

Par Quentin Ballue, Jérémie Baron, Adel Bentaha, Raphaël Brosse, Clément Gavard et Steven Oliveira, avec toute la rédaction de SF

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