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Top 1000 : les meilleurs joueurs du championnat de France (320-311)

Par Quentin Ballue, Jérémie Baron, Adel Bentaha, Raphaël Brosse, Clément Gavard et Steven Oliveira, avec toute la rédaction de SF

Quel est le meilleur joueur de l'histoire du championnat de France depuis sa création en 1932 jusqu'à 2022 ? Statistiques, palmarès, trajectoires personnelles, classe, dégaine, empreinte laissée : autant de critères qui nous ont permis d'établir notre classement très subjectif des mille joueurs les plus marquants de Division 1 et de Ligue 1. Le credo d'un feuilleton qui va durer précisément 100 jours.

#320 - André Rey

André Rey
Strasbourg (1972-1974), Metz (1974-1980), Nice (1980-1982), Mulhouse (1982-1983)

Élevé à Strasbourg, André Rey est devenu une légende à Metz. Trois saisons au Racing – entrecoupées d’un prêt en D2 à Mulhouse – durant lesquelles le gardien de but ne sera jamais vraiment estimé à sa juste valeur. En 1974, il est ainsi récupéré par Carlo Molinari, qui en fera un cadre emblématique.

S’accumulent en effet six saisons et 225 matchs, le consacrant ultime rempart de Saint-Symphorien, mais surtout symbole grenat. « Metz c’est chez moi ! Je me souviens encore des heures d’entraînement supplémentaires que je me farcissais avec Michel Ettore et Stéphane D’Angelo, car il n’y avait pas d’entraîneur des gardiens. On assumait, on bossait pour nous, des vertus qu’il faut retrouver. Car à Metz, le président, les supporters, c’est du vrai, pas du pipeau. Les Lorrains sont des gens valeureux » , concédait-il pour le site du club. Une reconnaissance réciproque pour celui qui s’ouvrira également les portes de l’équipe de France, au terme d’un test réussi en amical face à l’Allemagne (dix capes entre 1977 et 1979). Nourri par la grisaille mosellane, le portier s’offrira tout de même un petit détour au soleil entre 1980 et 1982 à Nice, avant d’achever ce parcours de géants en rentrant à Mulhouse. Le Rey de Lorraine.

#319 - François Bracci

François Bracci
Marseille (1971-1979 et 1984-1985), Strasbourg (1979-1980), Bordeaux (1980-1983)

Sa carte d’identité est formelle, François Bracci ne mesure « que » 185 centimètres, ce qui est déjà grand pour un latéral gauche comparativement à Bixente Lizarazu ou Patrice Évra. Pourtant, les adversaires qui ont vu débouler celui qui était surnommé « Le Grand Tchoi » sur son côté gauche pensent tous qu’il mesure plus de deux mètres tant ses jambes étaient longues et son buste immense. Sans fioriture, l’international français (18 sélections) fait partie de ces joueurs qui ne font pas de bruit, qui travaillent dans l’ombre des stars pour qui ils sont prêts à aller à la bagarre. Bref, des joueurs qu’il faut avoir auprès de soi. Et à l’OM, avec qui il a remporté le championnat de France en 1972, et chez les Girondins de Bordeaux, tout le monde était heureux de pouvoir compter sur leur Grand Tchoi. À Tchoi bonsoir.

#318 - Gabriel De Michèle

Gabriel De Michèle
Nantes (1963-1975)

L’arrière gauche n’est pas celui dont on se souvient le plus au Panthéon du football nantais, mais « Gaby » est pourtant une véritable figure du club (lui le natif de Saint-Étienne, rival des Canaris), où il est resté de 1962 à 1975 et a passé l’entièreté de sa carrière professionnelle, sous les ordres du mage José Arribas et au sein d’une équipe irrésistible, aux prémices du jeu à la nantaise. Comptant parmi les joueurs les plus capés de l’histoire du FCN (autour des 400 apparitions), l’éphémère international français – il était du voyage en Angleterre pour le Mondial 1966 – compte trois titres de champion (1965, 1966, 1973) et trois finales de Coupe de France (1966, 1970, 1973) au palmarès. Rien que ça. « C’était vraiment incroyable pour moi de me retrouver à 21 ans dans un club de première division, car j’ai commencé à jouer au football seulement à 16 ans, racontait-il en janvier pour le site La Maison jaune. Mon père ne voulait pas que je joue, car pour lui, ma carrière, c’était de travailler à la mine, comme mon grand-père, lui et mes quatre frères. […] [José Arribas] m’a immédiatement mis dans le bain. J’avais conscience de la chance qui était la mienne. Je me souviens d’un de nos premiers échanges : « Avec toi, je vais avoir du travail, mais je pense que l’on peut y arriver. Je préfère avoir un bourrin et le transformer en technicien, plutôt que l’inverse. » Il est vrai qu’à l’époque, j’étais un joueur qui ne se posait pas trop de questions. Je jouais à l’instinct. J’étais, en France, l’un des premiers latéraux qui montaient autant à l’attaque et qui étaient capables de créer le surnombre. En règle générale, un défenseur ne dépassait pas la ligne médiane. […] J’étais avant tout un joueur physique, rapide et résistant. À l’entraînement, ce qu’il demandait faisait appel à d’autres qualités. Ce qu’il nous demandait de faire, avec ou sans ballon, c’était compliqué. Au début, j’étais perdu, je ne comprenais plus rien au football. J’avais le sentiment qu’il fallait être ingénieur pour saisir les subtilités du jeu à deux, trois ou quatre. »

#317 - Jacques Foix

Jacques Foix
Racing Paris (1951-1953), Saint-Étienne (1953-1956 puis 1963-1964), Nice (1956-1961), Toulouse (1961-1962)

Il était un Foix… Grand monsieur du championnat de France, Jacques Foix a marqué les années 1950 et 1960 de son empreinte. Auteur de 15 buts dès sa première saison en D1 avec le Racing Paris, l’attaquant est vite recruté par l’AS Saint-Étienne. « Il y aura sans doute beaucoup de joueurs de sa valeur dans notre football, mais des hommes de sa qualité, pas beaucoup » , disait l’ancien directeur sportif des Verts Pierre Garonnaire. En 1955-1956, Foix réalise la meilleure saison statistique de sa carrière avec 20 buts en D1. Il fait presque aussi bien en 1958-1959, exercice où il est le meilleur artificier de l’OGC Nice (18 buts), qui remporte le championnat avec un petit point d’avance sur Lens. Une ligne de plus à un palmarès qui affiche déjà des titres en pelote basque, en rugby ou en canoë-kayak. Revenu dans le Forez en 1962, l’international français participe à la remontée de l’ASSE dans l’élite et remporte le deuxième titre de champion de France de sa carrière l’année suivante, qui plus est en portant le brassard de capitaine. Une sortie à la hauteur du joueur, auteur de 132 buts en D1. Le Landais volant.

#316 - Didier Six

Didier Six
Valenciennes (1972-1973, 1975-1977), Lens (1977-1978), OM (1978-1980), Strasbourg (1980-1981), Metz (1985-1986)

Resté tristement célèbre pour son tir au but raté lors de l’épilogue de France-RFA 1982, Didier Six – avec sa longue chevelure – a connu les championnats français, allemand, belge, anglais et même turc. Dans l’Hexagone, ce virevoltant ailier gauche globe-trotter a surtout brillé à Valenciennes, son club formateur, avec qui il a fait deux fois l’ascenseur dans les années 1970 (avec un titre de champion de D2 en 1972). Il a également enchaîné deux saisons à treize réalisations dans l’élite avec VA (1976-1977), puis le RC Lens (1977-1978). Et il n’a pas fini de barouder, en témoigne sa carrière d’entraîneur.

#315 - Nenê

Nenê
Monaco (2007-2008 et 2009-2010), PSG (2010-2013)

Parlons d’abord des choses qui fâchent. Nenê a beau avoir claqué 11 passes décisives en Ligue 1 lors de sa dernière saison complète au PSG, le Brésilien était ce que l’on peut appeler un crevard. À l’image de ses corners qu’il tentait souvent direct ou de cette 32e journée de Ligue 1 à Auxerre en 2012 où il oublie Kevin Gameiro pour la jouer solo, alors que le score était de 1-0 pour Paris. Résultat, l’AJA égalise, puis Paris perd deux points qui vont faire le bonheur de Montpellier dans la lutte pour le titre. Mais à Paris, personne n’en a jamais voulu à Nenê. Déjà parce que cette saison-là, il termine à 21 buts (comeilleur buteur de Ligue 1 avec Olivier Giroud). Mais surtout parce que l’homme au pansement sur les narines s’était mis tout le public du Parc des Princes dans la poche avec son pied gauche magique. Comment l’inverse aurait été possible tant le meilleur Brésilien de l’histoire à ne pas avoir connu la sélection savait faire lever les foules avec un crochet ou une frappe en lucarne comme face à Valenciennes en décembre 2010.

Un talent qu’il avait déjà montré du côté de Monaco avant de le multiplier par cinq une fois arrivé dans la capitale. C’est bien simple, quand Nenê débarque au PSG, le club n’a jamais fait mieux qu’une sixième place depuis 2004 et sort d’une anonyme 13e position en 2010. Dès sa première année, le Brésilien aide alors le PSG à se rapprocher du podium (4e), avant l’arrivée des Qataris lors de l’été 2011. Et malgré le talent et la classe de Javier Pastore, Nenê reste encore le meilleur joueur et le patron de ce PSG, avant un été 2012 qui verra débarquer Zlatan Ibrahimović. Six mois plus tard, Nenê n’était plus là et avait laissé son numéro 10 au Suédois. Vu sa longévité – il jouait encore à 40 ans -, il y a fort à parier que si le Qatar n’avait jamais mis la main sur Paris, Nenê aurait dépassé Pedro Miguel Pauleta pour devenir le meilleur buteur de l’histoire du club. Et l’une des plus grandes légendes du club.

#314 - Jean-Guy Wallemme

Jean-Guy Wallemme
Lens (1986-1989 puis 1991-1998 et 2001-2002), Sochaux (1998-1999), Saint-Étienne (1999-2001)

Au Nord, c’était les corons. Et les Sang et Or, c’était Jean-Guy Wallemme. Troisième homme le plus capé de l’histoire du club, le défenseur maubeugeois « s’est taillé une réputation de joueur dur au mal et combatif, mais c’était compter sans la finesse de son jeu au pied » , loue le site du Racing. En 1995, année où Lens retrouve le top 5 de l’élite, Wallemme reçoit même l’Étoile d’or France Football. Trois saisons plus tard, c’est avec le brassard de capitaine qu’il devient champion de France. La plus belle ligne au palmarès de l’homme, et du club. « La saison du titre, le grand (Daniel) Leclercq me chope dans le couloir de l’ancien stade Bonal, se rappelait-il dans les colonnes de L’Équipe. La veille, j’avais dit dans La Voix du Nord que notre équipe commençait à être mature. Mais on se fait balader à Sochaux, alors en D2, il y a 1-0 à la mi-temps (en quarts de finale de Coupe de la Ligue, NDLR) et il m’attrape : « C’est ça, ton équipe qui a du caractère ? » Il m’en met plein la pipe. J’entre dans le vestiaire, j’explose tout le monde. On gagne le match, on se qualifie, derrière on enchaîne et on finit champions. » Tellement leader qu’il sera pendant un temps joueur-entraîneur de l’ASSE. Vous en voulez encore ? Ne vous faites pas prier pour déguster l’entretien qu’il nous avait accordé l’an dernier.

#313 - Carlos Curbelo

Carlos Curbelo
Nancy (1972-1974 puis 1975-1980), Nice (1980-1982 puis 1985-1988)

Carlos Curbelo n’a même pas 18 ans quand il quitte son Uruguay natal pour atterrir au beau milieu de la Meurthe-et-Moselle. Le changement radical d’environnement et la barrière de la langue sont autant d’obstacles à surmonter pour ce milieu offensif de formation, reconverti libéro sous les ordres de Claude Cuny. À son nouveau poste, le gamin de San José de Mayo devient vite une pièce maîtresse de l’ASNL, où sa capacité à se projeter vers l’avant lui permet de trouver le chemin des filets plusieurs fois par saison. Avec Jean-Michel Moutier, Michel Platini, Olivier Rouyer et consorts, il vit une période faste et s’offre même la Coupe de France, en 1978. Le défenseur à l’imposante moustache rejoint ensuite Nice, où il reste pendant huit ans malgré un passage en D2. « En 2018, j’avais été contacté par le club pour venir recevoir le trophée des anciens Aiglons, se remémore celui qui a été capitaine des Azuréens à l’époque. Je n’ai pas donné suite parce que je me suis dit que j’avais déjà été honoré lors du centenaire du club, en 2004. Une fois, ça suffit ! On n’a pas été champions, on n’a rien gagné… On ne mérite pas autant d’honneur… Dommage qu’on n’ait pas pu faire mieux… Je m’en excuse. J’aurais tant aimé gagner un titre avec le Gym. »

#312 - Marcel Artelesa

Marcel Artelesa
Troyes (1960-1961), Monaco (1961-1966), OM (1966-1969), Nice (1968-1969)

Surnommé « le Maçon » en raison du métier auquel il se destinait, Marcel Artelesa a bâti sa carrière brique après brique. Formé à l’AS Troyes, le défenseur aubois y a évolué en D2 puis en D1. Avant de s’envoler pour Monaco, où il devient champion de France et international en 1963. Joueur français de l’année en 1964, Artelesa sera même le capitaine des Bleus lors de la Coupe du monde deux ans plus tard. Un complexe sportif et un salon de la tribune Vitoux du stade de l’Aube portent son nom. Suffisamment incontournable pour que Football The Story sorte la machine à éloges : « Artelesa n’était pas un « monstre », mais un gabarit moyen : 1,73m pour 70 kilos seulement. Il n’entrait donc pas dans les poncifs de l’époque pour jouer en tant que défenseur. Mais il savait compenser ce manque relatif de taille et de poids par une agressivité de tous les instants, un placement hors pair et une vision panoramique du jeu. Il était considéré comme la tour de contrôle de toutes les défenses qu’il a eues sous son commandement. C’était un patron, même s’il n’en avait pas la taille. Il était la pierre angulaire, et les autres défenseurs le suivaient sans un mot à dire. » Suivez le guide.

#311 - Yves Boutet

Yves Boutet
Rennes (1956-1957 puis 1958-1967)

Qui a dit que les attaquants étaient rois ? Pas Yves Boutet, en tout cas. En plus d’être le joueur le plus capé de l’histoire du Stade rennais, il aura été un défenseur intraitable et incontournable en première division. « Je voulais être à tout prix sculpteur ébéniste. Mon grand-père était charpentier, j’adorais le bois. Mes parents m’ont alors dit qu’ils allaient me trouver du boulot. Un jour, mon père arrive et me dit : « Mon petit bonhomme, dans le bois aujourd’hui, c’est la catastrophe, il n’y a plus de débouchés, on ne parle plus que de béton, de ferraille, il n’est pas question que tu ailles dans le bois. Je t’ai trouvé un boulot : tu vas rentrer comme typographe », expliquait-il à Rouge Mémoire. Moi, je me demandais ce que c’était que ça. C’était l’imprimerie, et je suis rentré comme apprenti dans une boîte rennaise. »

Boutet a été de la première Coupe de France du club breton, et aura respecté son rôle de défenseur à merveille jusqu’à ne marquer qu’un seul but tout au long de sa carrière : « Il paraît, oui, mais je ne me le rappelle même pas. Non, ce n’est pas un regret. À l’époque, les arrières restaient derrière. On ne montait pas. Il y avait deux milieux de terrain, deux demis, deux inters, ils étaient à quatre au milieu de terrain et deux attaquants, et nous derrière on ne bougeait pas. À Nantes en 1964 (le 22 novembre 1964, Nantes – Rennes, 2-3, NDLR), j’ai quand même failli marquer. En seconde mi-temps, je me retrouve seul et je vais vers le gardien de but, mais je n’avais pas l’habitude, donc je rate. » Peu importe, ce n’est pas ce que l’on demandait à Yves Boutet.

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