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Top 10 : les pralines de Paolo Rossi

Par Gad Messika
Top 10 : les pralines de Paolo Rossi

Paolo Rossi s'est éteint aujourd’hui, à 64 ans. Tout au long de sa carrière, le buteur de Vicenza, la Juventus et de la Squadra Azzurra a enfilé les buts comme des perles. Retour sur les dix buts qui ont fait la légende du Ballon d'or 1982.

10. Atalanta-Vicenza

Aux côtés de l’immense Roberto Bettega, Pablito Rossi a dû mal à se frayer une place sur le front de l’attaque bianconera. Souvent blessé au genou et en manque de temps de jeu à la Juventus, il est repéré par Giovan Battista Fabbri, coach de Vicenza, alors en Serie B. La parenthèse à Côme (6 matchs, 0 but) ne mérite même pas d’être évoquée. Fabbri repositionne l’ailier Rossi en attaquant de pointe. Le début d’une frénésie offensive. Il ponctue la saison 76-77 par 21 pions, une promotion en Serie A et un titre de meilleur buteur de D2. Quelques mois plus tard, c’est face à l’Atalanta qu’il claque son doublé devenu un classique. Un coup de casque dans la surface et un penalty. Le début d’une longue histoire.

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9. Lazio-Vicenza

Lors de la saison 77-78, l’attaquant biancorosso traumatise les défenses sur les conseils avisés de son père spirituel, GiBi Fabbri. Rossi dégoûte le gardien de la Lazio, Claudio Garella, en ce 12 mars 1978. Deux têtes et un but de raccroc pour une victoire 1-3 face au club romain. Le n°9 brille par son sens du but et son sang-froid. Là encore, il éblouit le pays en étant le premier joueur élu capocannoniere de Serie A (24 buts) et de Serie B sur deux années consécutives. Ils ne sont que deux à avoir réalisé cet exploit. Lui et Alessandro Del Piero (lors des saisons 2007 et 2008). Le défunt commentateur Giorgio Tosatti avait trouvé la formule juste pour définir Rossi : « La grâce d’un danseur et la froideur impitoyable du toréador. »


8. France-Italie

À la suite de cette formidable saison, il est appelé par Enzo Bearzot pour jouer le Mondial 78. Avant cela, Rossi n’a connu la Squadra Azzurra que par deux fois. Des amicaux face à la Belgique et l’Espagne. Il a alors vingt et un ans et toutes ses dents pour croquer dans ce mondial argentin. Premier match et déjà un choc : France-Italie. Alors que Nanard Lacombe plante dès la 47e seconde, Rossi n’attend pas plus de trente minutes pour lui répondre et inscrire son premier but pour la Nazionale. Sans doute son pion le plus insolite. Une partie de billard sonnant la révolte des Italiens qui finiront par l’emporter grâce à Zaccarelli. Une défaite que Thierry Roland ne digérera pas suite aux erreurs de l’arbitre. Ce dernier « repartira avec des étrennes » , alors que Rossi détient, déjà si jeune, la chance des grands buteurs.


7. Italie-Autriche

Quand l’Italie et l’Autriche se retrouvent au Monumental, ce n’est pas pour discuter ski alpin. Les deux pays frontaliers s’affrontent lors de la seconde phase de groupes du Mondial 78. Tombeurs de la Suède et de l’Espagne durant les poules, les Autrichiens font jeu égal avec la bande de Claudio Gentile jusqu’à la quatorzième minute. Profitant d’un joli relais avec Franco Causio, Pablito se faufile dans la surface adverse pour claquer l’unique but de la rencontre. Pour les coéquipiers d’Hubert Baumgartner, la chute est douloureuse. L’Italie, quant à elle, finira quatrième de la compétition après une défaite dans le match de la troisième place contre le Brésil. La Botte s’en tape, elle vient de trouver son chouchou.


6. Napoli-Vicenza

À son retour au pays, Rossi a totalement changé de statut. Mais l’exercice 78-79 s’annonce compliqué. Après trois défaites, deux nuls et une victoire sur les cinq premiers matchs de championnat, Vicenza est mal en point. Pire, son n°9 se blesse au genou lors d’une rencontre européenne face aux Tchécoslovaques du Dukla Prague. Le natif de Prato (Toscane) joue quand même, marque 17 pions, mais ne peut empêcher la descente de son club en Serie B. Son but face au Napoli est anecdotique. Ce même Napoli qui essaiera de le signer quelques mois plus tard, mais Paolo refuse l’offre et s’expliquera plus tard : « Giorgio Vitali, le directeur sportif, a tout fait pour me convaincre, mais non merci. Pour moi vient d’abord ma vie et ensuite mon travail, le football. Si je dois inverser les rôles, il faudrait que j’y pense non pas une fois, mais cent. »

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5. Napoli-Pérouse

Justement, durant l’été 79, Paolo affole l’Italie du foot. Bien que la Juventus et Pérouse essaient d’enrôler l’attaquant, le club de Vicenza et son président Giuseppe Farina exigent deux milliards de lires des Turinois. Farina déclarera même : « Le sport, c’est comme l’art, et Paolo, c’est la Mona Lisa de notre football. » Ce sera par bulletin, soi-disant secret, que le transfert se concrétise. Finalement, ce sera Pérouse. Et comme à son habitude, Pablito ne se fait pas prier pour être décisif. Dès la troisième journée, il couche l’Udinese grâce, encore une fois, à un doublé but de raccroc/penalty. Elle savait mettre des penaltys, la Joconde ?

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4. Italie-Brésil

L’affaire du « totonero » en mars 80 écarte Paolo de tout terrain durant deux ans. Cela fait les affaires d’une Juventus maligne qui signe Rossi juste avant la fin de sa suspension et le début du Mondial 82 en Espagne. L’aventure italienne se veut compliquée en début de tournoi pour Paolo qui reste muet durant les trois premières rencontres. Ensuite, la Squadra Azzurra se retrouve, lors de la deuxième phase de poules face à l’Argentine et au Brésil. Après une courte victoire contre l’Argentine de Passarella, les coéquipiers de Pablito doivent affronter l’ogre brésilien. L’accomplissement de toute une carrière. Contre Zico, Sócrates et consorts, Rossi sort le match parfait en inscrivant un triplé dans son style qui le caractérise si bien. Un chef-d’œuvre permettant à l’Italie de valider sa place pour les demi-finales. Plus qu’un triplé, c’est son nom qui s’inscrit dans la légende.


3. Italie-Pologne

Dans un Camp Nou plein à craquer, Italiens et Polonais s’affrontent pour un ticket en finale de ce Mondial espagnol. Pablito n’est plus qu’à deux rencontres du titre ultime. Alors, comme d’habitude, il s’exécute dans la pure tradition des buteurs d’exception. Tout d’abord suite à un centre de Cabrini, il dévie délicatement le ballon pour inscrire son quatrième but de la compétition. Le cinquième viendra cinquante minutes plus tard lorsque le n°20 catapulte le ballon après un beau mouvement italien. Rossi est allongé là, dans la surface, et il le sait. Le plus gros du chemin est fait. Ne reste plus qu’à tendre les bras pour attraper le trophée Jules Rimet.

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2. Italie-Allemagne de l’Ouest

Lorsque retentit Le Chant des Italiens, il se passe quelque chose au stade Santiago-Bernabéu. Le monde entier a les yeux braqués sur Rossi et ses potes. Alors quand Cabrini loupe son penalty, on se dit que la chance des Italiens est passée. Eh bien non. Paolo Rossi en a décidé autrement. Alors quand un coup franc est joué rapidement, il se positionne devant la cage d’Harald Schumacher et coupe la trajectoire du centre fuyant venu de la droite. Derrière, l’Italie déroule et mènera même par trois buts d’avance avant que Paul Breitner ne réduise l’écart. M. Coelho siffle la fin du match et le début des larmes de joie italiennes. La vraie fête commence lorsque Dino Zoff soulève le trophée en tribune officielle. L’Italie vient de remporter la Coupe du monde et sait que si elle doit n’en remercier qu’un, il s’agit de celui qui porte les mêmes initiales que Pierre Richard.


1. Juventus-Pise

Le mercato estival de l’été 82 sonne le début de la période all stars de la Juventus. Platoche rejoint Turin en compagnie de Boniek. Fraîchement couronné de son succès mondial, Rossi trouve des compères avec qui partager les devants de l’attaque bianconera. Il n’est plus aussi étincelant, mais toujours aussi décisif. Alors quand les Turinois reçoivent Pise au stadio Comunale pour le compte de la 9e journée de Serie A, c’est tout un symbole. Platini inscrit le premier but, Pablito le second sur penalty et Bettega se charge du troisième (3-2). Un mois plus tard, Paolo Rossi reçoit le Ballon d’or.

Paolo Rossi entre Vicenza et la Juve : un jeu de bluff et d’enveloppes
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