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Top 10 : les Polonais de l’AJ Auxerre

Par Grégory Sokol
Top 10 : les Polonais de l’AJ Auxerre

En signant à l’AJ Auxerre, l’international polonais Ludovic Obraniak entretient une filière exploitée depuis les années 70. Voici ceux qui ont le plus marqué l’histoire du club icaunais, patronymes écorchés de rigueur.

10. Tomasz Kłos (1998-2000)

Tout auréolé d’un titre de champion de Pologne sous les couleurs du ŁKS Łódź, ce grand gaillard taillé dans du chêne signe à l’AJA pour former une charnière centrale plutôt Lost in translation avec le Chilien Pedro Reyes. Titulaire régulier durant deux saisons, Kłos ne laisse pas un souvenir impérissable et rejoint Miroslav Klose à Kaiserslautern. Pas mauvais, pas très bon non plus, spécialiste du ventre mou du classement lors de ses expériences hors-Pologne, la 10e place de ce classement lui est logiquement octroyée.


9. Zbigniew Kaczmarek (1990-1992)

Le moins que l’on puisse dire, c’est que Zbigniew Kaczmarek incarne à merveille le joueur polonais d’avant émancipation du joug communiste. « Là comme ça, je n’ai pas de souvenir précis de lui. Très professionnel et réservé » , avance vaguement l’un de ses ex-coéquipiers en se triturant les méninges. Recruté en 1990 en même temps qu’Enzo Scifo et Alain Roche en partie grâce à la vente de Basile Boli, l’international polonais prend part à la première belle aventure européenne auxerroise. Les Bourguignons sont stoppés net en quarts de Coupe de l’UEFA par la Fiorentina, mais terminent troisièmes en championnat. Kaczmarek reste deux saisons sur les bords de l’Yonne avant de signer à Guingamp. Incognito.


8. Henryk Wieczorek (1980-1982)

Sélectionné à dix-sept reprises avec les Biało-Czerwoni, Wieczorek débarque au royaume de Guy Roux pourvu de la délicate mission de stabiliser un secteur défensif friable. Ce sera chose faite. Malgré une position de relégable jusqu’à la 15e journée, l’AJA parvient à se maintenir pour ensuite s’installer durablement dans l’élite. Arrivé au même moment que le statut professionnel, il signe à l’US Melun après deux saisons de bons et loyaux services. Moche, d’autant que son amitié avec Szarmach a incité ce dernier à venir en terre bourguignonne.


7. Józef Klose (1978-1981)

Virevoltant ailier droit, Józef Klose est un élément-clé du premier grand onze ajaïste avant d’être relégué sur le banc de touche sitôt le club monté en D1. Pas rancunier pour un sou, le père du meilleur buteur de l’histoire de la Coupe du monde semble apprécier le terroir et boucle sa carrière par quatre ans dans le coin, à Chalon-sur-Saône, avant de continuer à fuir la Pologne comme la peste bubonique et poser ses valoches cette fois du côté de l’Allemagne. Dommage. À deux années près, le petit Miroslav, qui aura donc passé une bonne partie de son enfance en France, prenait sa première licence à l’AJA. Pour un tout autre destin.


6. Dariusz Dudka (2008-2012)

Le problème d’un joueur potable partout est de devenir indispensable nulle part. Dariusz Dudka l’a appris à ses dépens. Véritable couteau suisse, il dépanne pendant quatre saisons en défense centrale, sur les côtés, à la récupération ou sur le banc, au choix. Il s’en ira chercher un poste fixe à la fin de son contrat qui tombe à pic, puisque le club est alors relégué en L2. Il méritait cependant de figurer dans ce classement, pour services rendus sur la durée, une praline au Parc des Princes et avoir permis à Jeannot Fernandez de faire un selfie avec Mourinho en Ligue des champions.


5. Waldemar Matysik (1987-1990)

Milieu exclusivement défensif qui vomirait volontiers la mode du box to box, Matysik n’en savait pas moins allier agressivité et finesse. S’il n’inscrit qu’un seul petit but en plus de cent trente matchs, il demeure présent dans les mémoires des supporters auxerrois qui ne manquent jamais de le mentionner dans l’équipe type de l’histoire du club. Sélectionné 55 fois en équipe nationale et double demi-finaliste du Mondial, il ira ensuite apporter son intelligence de jeu à Hambourg.


4. Ireneusz Jeleń (2006-2011)

Révélé au Wisła Płock, club d’une ville jumelée avec Auxerre, Jeleń ne pouvait qu’effectuer un crochet par l’Abbé-Deschamps qui, de toute manière, était bien plus sympa que Novopolatsk en Biélorussie. Entre autres. Parmi ses cinquante-neuf buts, Jelen en plante un à plusieurs millions d’euros contre le Zénith, en barrages de Ligue des champions. Perturbé par les blessures tout au long de son aventure bourguignonne, son sens du placement et son jeu en profondeur sont un atout majeur de l’équipe lorsqu’il est sur pied. Une nouvelle fois blessé, aucune prolongation ne sera offerte au joueur à l’issue de son contrat de cinq ans. S’il se considère alors traité comme un déchet, c’est l’AJA qui atterrit à la benne la saison d’après. En D2, où elle végète toujours aujourd’hui.


3- Paweł Janas (1982-1986)

Un défenseur central polonais peut en cacher un autre. Lorsque Wieczorek quitte le club, Janas le remplace. Encore plus athlétique, il s’érige en tour de contrôle de la défense auxerroise. Mais le grand bonhomme sait aussi se faire tout petit lorsqu’il s’agit de crapoter une cigarette pour ne pas se faire choper par Gargamel Roux. Mené par ses deux Polonais de calibre international – l’autre étant bien sûr Szarmach –, Auxerre finit sur le podium pour la première fois de son histoire en 1984. Janas est élu meilleur joueur étranger du championnat de France en 1986, puis sera plébiscité dans l’équipe type de l’histoire de l’AJA dans un sondage réalisé par L’Yonne Républicaine. Bien mieux qu’une troisième place au Mundial 82.


2- Marian Szeja (1974-1980)

Champion olympique 1972 sans jouer, la carrière de Marian Szeja possède un petit goût d’inachevé. Avec ce gardien réputé placide quand tout le monde pète les plombs, l’AJA, en D2 et toujours amateur, atteint sa première finale de Coupe de France en 1979 après avoir sorti en demi-finales le RC Strasbourg, futur champion de France. Pionnier de cette filière polonaise à pas cher, il reste la première pierre d’un édifice destiné à s’élever jusqu’en Première Division. Une sphère à laquelle il ne goûtera pas, mettant un terme à sa carrière une fois l’accession assurée, à trente-neuf ans. Il ne délaisse pas le club pour autant, jouant un grand rôle dans la formation de Bruno Martini et Lionel Charbonnier, puis rentre en Pologne. Pour son dernier voyage, il retrouve en 2015 Patrick Dewaere, son coéquipier à l’AS Trincamp la durée d’un tournage.


1. Andrzej Szarmach (1980-1985)

Il avait ce petit truc en plus qu’ont les grands joueurs : savoir quoi faire du ballon avant même qu’il n’arrive. Szeja out, Szarmach in, négocié à grands coups de chablis dans une Pologne communiste où il faut avoir trente ans et l’aval du ministre des Sports pour quitter le pays. Attaquant racé et complet, l’homme à l’inoubliable moustache joue un rôle essentiel dans le maintien de l’AJA pour sa première saison parmi l’élite. Altruiste malgré lui, il permet, de par le fait que les défenseurs soient focalisés sur lui, à Patrice Garande de finir meilleur buteur en 1983/1984. « C’est le plus grand attaquant avec qui j’ai joué » , s’enthousiasme Daniel Dutuel, ancien coéquipier qui a pourtant côtoyé Sonny Anderson ou Rudi Völler. Double demi-finaliste de Coupe du monde comme Matysik, il reste à ce jour le meilleur buteur de l’histoire du club avec cent buts toutes compétitions confondues. Brawo !

Et aussi : Andrzej Zgutczyński, Marcin Kuzba, Zbigniew Szlykowicz et Piotr Wlodarczyk.

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