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Top 10 : Ils ont joué à Dortmund et à Schalke
Le Revierderby est la rivalité la plus forte qui soit en Allemagne. Une rivalité exacerbée par des transferts de joueurs, qui passent directement ou indirectement d'un club à l'autre, provoquant la colère (ou la joie, c'est selon) des supporters. Voici les dix « traîtres » qui ont le plus marqué les fans du Borussia Dortmund et du FC Schalke 04.
Reinhard « Stan » Libuda (S04 : 1961-1965 ; BVB : 1965-1968 ; S04 : 1968-1972, 1973-1976)
Ailier droit de formation, Reinhard Libuda est surnommé « Stan » en l’honneur de Sir Stanley Matthews, dont il reproduit les gestes à la perfection sur le terrain. La légende veut même que parfois, il ait fait tomber des joueurs et attendait qu’ils se relèvent pour les redribbler ensuite. Figure emblématique de Schalke, le destin lui fera payer ses facéties. Au terme de la saison 64/65, le S04 finit 16e et dernier de Bundesliga. Pour pouvoir rester en Bundesliga (et dans cette Ruhr qu’il aime tant), Libuda décide de signer chez le rival Dortmund. Mais entretemps, le championnat passe de 16 à 18 équipes, et Schalke 04 est maintenu. Après trois ans chez l’ennemi (à qui il fait gagner la Coupe des coupes en 1966), « Stan » décide de revenir à son premier amour, qui lui donnera plus tard une place de choix dans son Hall of Fame, la « Ehrenkabine » (vestiaire d’honneur).
Rolf Rüssmann (S04 : 1969-1973, 1974-1980 ; BVB : 1980-1985)
« C’est le meilleur joueur de tête que j’ai jamais vu » , dira un jour de lui Klaus Fischer, son camarade de jeu à Gelsenkirchen. Durant les quatre premières années de sa carrière, « Rolli » Rüssmann fait le ménage dans les airs, il est tout simplement intestable. Mais une bêtise va freiner son ascension : le fameux scandale des matchs truqués. À cause de son implication dans cette affaire, Rüssmann se retrouve exilé pendant un bout de saison au FC Bruges, en 1973. Il reviendra très vite dans son club de cœur, pour lequel il jouera six saisons supplémentaires, pour un total de 304 matchs sous les couleurs bleu roi. Mais à la fin de la saison 79/80, Schalke 04 est de nouveau en galère. Financière, cette fois. Et se retrouve à vendre ses meilleurs éléments. Le Borussia Dortmund flaire la bonne affaire, et attire Rüssmann ainsi qu’Abramczik dans ses filets. Le premier formera un duo d’enfer avec Manfred Burgsmüller (96 buts à eux deux en trois saisons), le second finira capitaine du BVB. À sa mort en 2009, c’est toute la Ruhr qui a pleuré. Car Rolf Rüssmann était au-dessus de toutes les rivalités.
Ingo Anderbrügge (BVB : 1984-1988 ; S04 : 1988-1999)
Ingo Anderbrügge est un vrai gars de la Ruhr. Pas le plus talentueux des joueurs de sa génération, mais un vrai « Malocher » , un bosseur, à l’image des gens de la région. Après un début de carrière à Dortmund, Anderbrügge s’engage à Schalke en 1988. Il y connaîtra ses plus belles années, notamment en 1997, où il remportera notamment la C3 face à l’Inter Milan. Aujourd’hui, l’ « Eurofighter » dirige une école de football. Mais on ne sait pas s’il apprend aux enfants à être fans des Schwarzgelben ou des Königsblauen.
Toni Schumacher (S04 : 1987-1988 ; BVB : 1995-1996)
Au cours de sa carrière, le portier a connu quatre des plus grands clubs allemands : le 1.FC Cologne, le Bayern Munich, et les deux rivaux de la Ruhr. Mais l’Allemand préféré des Français n’a pas vraiment été en réussite dans la région industrielle : arrivé à Schalke en 1987 après s’être fait virer de Cologne pour son livre polémique Anpfiff, Schumacher encaissera 70 buts en 33 rencontres, et Schalke 04 finira par descendre en fin de saison. Après une expérience en Turquie (au Fenerbahçe) et un retour au pays via la Bavière, « Toni » s’engagera pour une saison au BVB. Il ne jouera qu’un match, mais finira quand même champion d’Allemagne. C’est déjà ça.
Jens Lehmann (S04 : 1988-1998 ; BVB : 1999-2003)
Après dix ans passés au FC Schalke 04, le natif de Essen décide d’aller tenter sa chance à l’étranger. Au Milan AC, Lehmann est barré par Sebastiano Rossi. Au bout de six mois, il décide de rentrer au pays, et signe… au Borussia Dortmund, où il ne sera jamais vraiment accepté par les fans. À Gelsenkirchen non plus, on ne comprendra jamais cette décision. Mais les supporters des Knappen auront toujours une place pour lui dans leurs cœurs, pour ce but inscrit à Dortmund dans les arrêts de jeu en décembre 1997, dans un match aux allures de Supercoupe d’Europe (Dortmund ayant gagné la C1 cette année-là, Schalke la C3). Un but qui permettra à Schalke de repartir avec le point du match nul (2-2 score final). Le premier but dans l’histoire de la Bundesliga d’un gardien dans le jeu.
Andreas Möller (BVB : 1988-1990, 1994-2000 ; S04 : 2000-2003)
« Milan ou Madrid, l’essentiel, c’est d’aller en Italie. » Même s’il nie avoir déclaré cette phrase, Andreas Möller trompera quand même son monde, puisqu’en 1992, il finira par signer… à la Juventus. Après cette escapade italienne, il reviendra au Borussia Dortmund (club qu’il avait connu entre 88 et 90), avant de s’engager tranquillement pour le FC Schalke 04. Choqués, les supporters de Dortmund ne sauront jamais comment l’accueillir. Mais ce qui est sûr, c’est qu’en leur for intérieur, ils ont dû se marrer quand, en 2001, Schalke a perdu le titre à la dernière minute.
Steffen Freund (S04 : 1991-1993 ; BVB : 1993-1998)
Steffen Freund fait partie des premiers joueurs à avoir signé à l’Ouest une fois le Mur de Berlin tombé. Après deux ans à Schalke, le milieu de terrain se retrouve sur le marché, le club de Gelsenkirchen une nouvelle fois en proie à des difficultés financières. Le BVB flaire une fois de plus la bonne affaire, et le signe. L’actuel adjoint à Tottenham passera cinq belles années à Dortmund, ponctuées par deux titres de champion d’Allemagne (95, 96) et la fameuse C1 (1997). Une chose que les supporters de Schalke ne digéreront jamais. La preuve, cette bannière à son effigie lors d’un derby : « Stefan Feind, geb. Freund » .
Christoph Metzelder (BVB : 2000-2007 ; S04 : 2010-2013)
Un coup de poignard dans le cœur. Voilà comment les fans du BVB ont vécu la signature de Christoph Metzelder au FC Schalke 04, après trois ans au Real Madrid. Le défenseur central, qui a tout connu avec les Schwarzgelben (le titre en 2002, la quasi-faillite du club en 2005) et qui vendait des T-shirts « Anti-Schalke » en 2007 sur son site internet a trahi tout un peuple. En réaction à cette acte de traîtrise, le « Christoph Metzelder FC » , fan-club reconnu par le BVB, s’est dissous.
Felipe Santana (BVB : 2008-2013 ; S04 : 2013-…)
Porté aux nues par le peuple de Dortmund suite à son but victorieux (et surtout hors-jeu) lors des dernières secondes face à Málaga en quarts de finale de la LDC 12/13, Felipe Santana a ruiné tout son crédit en quelques jours. Barré par la paire Hummels-Subotić, le Brésilien décide de signer à Schalke 04, en vue d’avoir une place de titulaire, pour espérer faire partie du groupe brésilien qui disputera la Coupe du monde à domicile. Mais bien sûr. Felipe Santana. Et pourquoi pas une place dans l’équipe type de la FIFA, tant qu’on y est ?
(La folie de Norbert Dickel, ancien joueur du BVB et actuel speaker du stade, qui commente pour la radio du club)
Kevin-Prince Boateng (BVB : 2009 ; S04 : 2013-…)
Pas vraiment en réussite du côté de Tottenham, Kevin-Prince Boateng se fait prêter une demi-saison à Dortmund. Son principal fait d’armes ? Un kick dans la tête de Makoto Hasebe lors d’un BVB-Wolfsburg, pour lequel il sera suspendu quatre mois. Néanmoins, le joueur a séduit Jürgen Klopp, qui ne pourra malgré tout pas le retenir, KPB coûtant (à l’époque) trop cher pour le club. C’est pour cette raison que « Kloppo » ne comprendra pas pourquoi Boateng signera à Schalke par la suite. « Schalke ???????? Pourquoi ? » enverra-t-il par SMS. Ce à quoi le « Bad Boy » ne répondra jamais vraiment.
Par Ali Farhat