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Top 10 : Haute trahison

Par Julien Duez et Florian Lefèvre
Top 10 : Haute trahison

C’est le nouveau rebondissement de la campagne présidentielle 2017. Après s’être engagé sur l’honneur à soutenir le vainqueur de la primaire du PS et ses alliés, Manuel Valls a officiellement lâché Benoît Hamon, en se rangeant derrière les pas d’Emmanuel Macron. Une traîtrise en bonne et due forme. Mais la politique n’a pas le monopole des cœurs brisés. La preuve par dix.

Mo Johnston

C’est un peu le gars qui aurait mieux fait de se taire. Voire de ne rien faire du tout. En 1989, alors qu’il joue au FC Nantes, le natif de Glasgow annonce avec joie son retour dans son club formateur, le Celtic. Sauf qu’à la surprise générale, il signe finalement en faveur des Rangers. Résultat : aimé nulle part, détesté partout. L’international écossais était conspué au Celtic Park, en raison de la couleur bleue de sa veste retournée, comme à Ibrox, à cause de sa confession catholique.

Coefficient Judas : 75%. À l’image d’Éric Besson qui quitte le bateau PS en 2007, sachant qu’une victoire de Ségolène Royal à la présidentielle le priverait d’un quelconque ministère pour cause de divergences internes. Pas une raison suffisante pour gagner le cœur des partisans de Nicolas Sarkozy, futur vainqueur de l’épreuve.


Mario Götze

En confirmant son transfert au Bayern Munich la veille de la demi-finale de Ligue des champions contre le Real Madrid en 2013, Mario Götze venait de briser la traduction de son nom de famille : idole. Après douze ans passés dans la Ruhr, le jeune prodige allemand fend le cœur de ses fans de la pire des manières en signant chez son plus grand rival sportif de ces dernières années. L’aventure bavaroise débute somme toute correctement, mais l’arrivée de Guardiola sur le banc de l’Étoile du Sud fait exploser Götze en plein vol. La queue entre les jambes, il retourne au bercail en provoquant un sentiment mitigé : si la direction est ravie de retrouver son fils prodigue, le public, lui, est beaucoup plus sceptique.

Coefficient Judas : 50%. Comme si Bernard Kouchner, passé à droite en 2007 à la faveur de l’ « ouverture » du gouvernement Fillon, décidait aujourd’hui de revenir à ses premiers amours sociaux-démocrates. Peu crédible.


Emmanuel Adebayor

C’est le cent mètres le plus rapide de sa vie. 12 septembre 2009, City of Manchester Stadium. Emmanuel Adebayor vient de marquer de la tête en faveur des Citizens. Il traverse la pelouse, slalome entre ses coéquipiers. Mais où va s’arrêter l’attaquant togolais ? À l’autre bout du terrain. En glissant sur dix mètres face au parcage visiteurs, devant les supporters des Gunners, qui avaient passé la rencontre à l’insulter, à cause de son départ d’Arsenal, quelques mois plus tôt. Pour l’une des meilleures célébrations de l’histoire du foot. Évidemment, l’ancien Messin n’aura aucun scrupule à signer ensuite chez les Spurs. Indétrônable dans le troll game.

Coefficient Judas : 66,6%. Jean-Luc Mélenchon pour lui. Il a passé sa carrière au PS, mais a toujours su que l’avenir ne s’inscrirait pas dans l’équipe de la Rose pour pouvoir aller au bout de ses ambitions.


Michael Laudrup

Des passes délicieuses et une vision du jeu de génie. Le Danois Michael Laudrup a régalé la planète foot dans les années 80 et 90, sur les terrains de Serie A, puis en Liga. Pierre angulaire de la dream team menée par Cruyff au Barça, le meneur de jeu se fait ensuite pousser sur le banc par Romário et signe au Real Madrid à l’été 94. Pour sa dernière saison en Catalogne, le Barça déglingue le Real 5-0 au Camp Nou. L’année suivante, pour son premier Clásicosous le maillot merengue, Madrid colle à son tour un 5-0 au Barça. À chaque fois, Laudrup est lumineux. Et à chaque fois, il remporte le championnat d’Espagne.

Coefficient Judas : XCVIII%. Un homme qui sait se positionner dans l’histoire. Il a tué le père : c’est Brutus, l’assassin de Jules César.


Luís Figo

Il y a des objets en tout genre, dont une bouteille de whisky, qui volent sur la pelouse. Quand Luís Figo revient au Camp Nou, à l’automne 2002, le public catalan ne lui a rien pardonné de son départ chez l’ennemi madrilène deux ans plus tôt (l’année où il remporte le Ballon d’or). Symbole de ce déversement de haine : une tête de porc balancé devant le Portugais, au poteau de corner. Quelques années plus tôt, Luís Figo affichait son attachement au maillot blaugrana en allant jusqu’à traiter les Merengues de « pleureuses » .

Coefficient Judas : 50%. C’est Emmanuelle Cosse, habituée des manifs de l’association Droit au logement et habile à flinguer le duo Hollande-Valls sur Twitter en tant que secrétaire générale d’EELV, avant d’accepter un poste de ministre du Logement dans le gouvernement Valls.


François Clerc

Avec l’Olympique lyonnais, François Clerc a remporté le championnat de France à trois reprises en 2006, 2007 et 2008, mais aussi une Coupe de France en 2008, deux Trophées des champions, en 2006 et 2007. Rajoutez à ce palmarès un quart de finale de Ligue des champions face au Milan, une victoire face au Real Madrid ou encore un succès décisif à Ibrox Park. Mais tout ça ne vaut pas grand-chose comparé à une Coupe de la Ligue sous le maillot de l’AS Saint-Étienne, en 2013. « S’il y a un peu plus de piment à Saint-Étienne ? Forcément » , déclare le latéral droit, formé à Lyon, après la victoire 1-0 des Verts en finale face au Stade rennais.

Coefficient Judas : 99%. C’est Robert Ménard qui lâche Reporters sans frontières pour poser ses fesses à la mairie de Béziers, en dérapant toujours plus loin sur la piste de la xénophobie.


Frédéric Sammaritano

En 2015, le Mathieu Valbuena de Ligue 2 passe du rôle de fidèle lieutenant de l’AJ Auxerre à celui de requin opportuniste au Dijon Football Côte d’Or. Cette année-là, les Auxerrois parviennent en finale de la Coupe de France face au PSG (défaite 1-0) et Sammaritano est le dernier de l’effectif à avoir connu la Ligue 1. C’est donc logiquement sur lui que l’on compte la saison suivante pour remonter les Bleu et Blanc vers l’élite. Mais entre-temps, « quelque chose s’était brisé » et le petit bonhomme rejoint sans surprise le rival dijonnais, plus ambitieux cette année-là. Un choix payant, les pensionnaires de Gaston-Gérard réussissent le pari de la montée, tandis que l’AJA s’englue davantage plus dans le marais du purgatoire.

Coefficient Judas : 21%. À l’image de l’ensemble des soutiens d’Alain Juppé qui se mettent à brosser François Fillon dans le sens du poil. À leur place, tout le monde ferait pareil.


Gonzalo Higuaín

Après tout, le choix sportif est logique. L’été dernier, Gonzalo Higuaín a quitté le Napoli pour s’engager avec la Juventus, avec en ligne de mire la possibilité de remporter la Serie A avec la meilleure équipe de la Botte, capable aussi d’aller au bout en Ligue des champions. Sauf que Pipita était vénéré par le San Paolo, qui s’égosillait pour répondre à l’appel de Decibel Bellini, et l’attaquant argentin assurait en retour son amour de la cité partenopea, entretenant ainsi la comparaison avec le dieu Maradona.

Coefficient Judas : 80%. C’est François Mitterrand qui entame sa carrière à droite, avant de basculer à gauche pour décrocher le Graal.


Steven Defour

Lorsqu’il était à Genk, Steven Defour déclarait qu’il ne pourrait jamais jouer dans un autre club belge… et tient parole avec son accord de principe qui l’envoie à l’Ajax Amsterdam en 2006. Mais le transfert capote et le milieu de terrain belge renie sa parole en signant au Standard de Liège. À Liège, il affirme qu’il ne faisait qu’un avec les supporters du Standard, ce qui lui interdit moralement de signer avec Anderlecht… qui le fait signer pour cinq ans en 2014 après un passage en demi-teinte au FC Porto et lui vaut l’un des plus célèbres tifos de l’histoire de la Jupiler Pro League. Chapeau l’artiste !

Coefficient Judas : 99%, pour avoir presque réussi à tenir parole dans sa transition Genk-Standard. Comme Jean-Pierre Soisson, qui refusait d’être un « homme de l’affrontement « en passant successivement du gouvernement Barre à ceux de Rocard, Cresson et Bérégovoy, avant de revenir à droite en qualité de député de l’Yonne sous les couleurs de l’UMP en 2007.


Fabrice Fiorèse & Frédéric Déhu

Gabriel Heinze, Lorik Cana, Modeste M’Bami, Jérôme Leroy, Édouard Cissé, etc. La liste des joueurs du PSG ayant ensuite porté le maillot de l’OM est infinie. Mais s’il y a bien un mercato qui reste en travers de la gorge des supporters parisiens, c’est celui de l’été 2004. Après avoir soulevé la Coupe de France, en larmes, sous les huées de son propre public, le capitaine parisien Frédéric Déhu rejoint l’OM comme attendu. Quelques semaines plus tard, dans les dernières heures du mercato, c’est son grand pote et chouchou du Parc Fabrice Fiorèse qui prend son sillage. Cette fois, la surprise est totale. « J’ai vomi » , lâche alors coach Vahid, qui dira, cependant, des années plus tard, que c’est la direction du club qui a poussé Fiorèse vers l’OM. Banderoles d’insultes, sifflets à chaque balle touchée et tacle atroce de Sylvain Armand : le retour de Fiorèse à Paris devient un enfer.

Coefficient Judas : 100 %. Manuel Valls

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