Top 10 : À la recherche de la Nouvelle Star

Joël Bats – Soli Solitude
Malgré une vie de footballeur bien remplie, récompensée par une Coupe d’Europe en 1984 en gardant les bois de la France, Joël Bats est un grand mélancolique. Poète à ses heures perdues, le portier couchera sur papier ses vers pour en tirer un album, Solitude, sorti en 1986. Sa chanson pour les enfants L’escargot est restée culte, mais c’est bien Soli Solitude qui retranscrit fabuleusement la… solitude du gardien de but.

Basile Boli et Chris Waddle – We’ve got a feeling
En 1987, alors joueur de Tottenham, Chris Waddle atteint la douzième place des charts anglais avec Diamond Lights, en duo avec Glenn Hoddle. Quatre ans plus tard, sûr de ses forces, la mulette la plus célèbre de l’OM embarque son pote Basile Boli et reproduit le même schéma avec We’ve got a feeling. Bide retentissant, justifié par une musique et des paroles indigestes qui surfent sur le succès du Saga Africa de Yannick Noah. Un sacré feeling… de plagiat.

Johan Cruyff – Oei, oei, oei
En 1974, au sortir d’un Mondial ouest-allemand où il atteindra la finale et obtiendra le titre de meilleur joueur, Johan Cruyff est en effervescence. Du footballeur total, il pense pouvoir passer à l’artiste total assez facilement. Résultat, la chansonOei, oei, oei (Das Wat Me Weer Een Loei) – Aïe, aïe, aïe – Encore un petit coup ! en français – qui narre les mésaventures d’un boxeur cogné par tous ceux qui l’entourent. La légende veut que Cruyff ait enregistré ce morceau saoul, alors qu’il n’avait jamais bu une goutte d’alcool. D’où une voix chancelante et une ambiance fête à la kroket.

Paul Gascoigne – Fog on the Tyne
Lorsque le groupe folk de Newcastle Lindisfarne remake son tube en morceau vaguement hip-hop, c’est la débandade. Mais le groupe le sait : on ne refuse rien à Paul Gascoigne, l’enfant du pays, intouchable en équipe d’Angleterre à l’heure d’aborder le Mondial 90. Même si Gazza ne sait pas poser un couplet… Ce qui n’empêchera pas Fog on the Tyne d’atteindre la deuxième place dans les charts anglais. Juste derrière le World in Motion de New Order, en featuring avec l’attaquant John Barnes, écrit spécialement pour encourager les Three Lions pendant la compétition. La légendaire « qualité musicale » anglaise.

Pascal Olmeta – Tape dans un ballon
Quand Pascal Olmeta se transforme en assistante sociale, il le fait en chanson avec Tape dans un ballon en 1994. Une méthode infaillible pour sortir les adolescents en perdition de la rue et des vices qui passe, forcément, par le football : « Bien mieux que dans tes fumées-mirages/Tu les feras enfin ces voyages/Pour défendre les couleurs de ton équipe/Dans un club va te faire inscrire » . Pascal le grand frère.

Ruud Gullit & the Revelation Time – South Africa
Avoir des dreadlocks suffit-il à se lancer dans une carrière de chanteur de reggae ? À en croire Ruud Gullit, oui. Après l’essai Not the Dancing Kind en 1984, le milieu défensif s’allie au groupe de reggae Revelation Time pour produire le titre anti-apartheid South Africa en 1988. Bonne pioche : le titre finira en troisième position du top 40 néerlandais. Ne reste aujourd’hui qu’un nom de groupe qui claque. Quant aux dreads de Ruud, elles ont quitté depuis bien longtemps son crâne, de même que ses velléités de chanteur.

Marius Trésor – Sacré Marius
En 1978, Marius est au top de sa forme. Libéro indéboulonnable de l’OM et de l’équipe de France, il entame alors une montée rageuse dans le camp de la musique. Résultat : le joueur nous conte son arrivée en Corse, puis à Marseille et ô combien il est heureux ici, sur fond de zouk. Les clichés vont bon train, mais l’accent bonhomme de ce trésor de Marius fait passer la pilule. La Compagnie Créole appliquée au football.

Franz Beckenbauer – Gute Freunde Kann Niemand Trennen
Dans un scopitone d’époque, on peut voir que Beckenbauer est bien plus à l’aise ballon au pied sur un terrain qu’avec ses mains face caméra. Heureusement, tous ses camarades de l’équipe de RFA sont derrière lui pour le soutenir. Logique, puisque le titre de la chanson signifie « Les bons amis ne se séparent jamais » . Une chanson prophétique : sortie en 1966, elle augure la période la plus faste de la RFA en matière de football, couronnée par une Coupe du monde en 1974. Kaizer la voix.

Youri Djorkaeff – Vivre dans ta lumière
Dire que le Snake n’a jamais réussi à se faufiler dans le top 50 comme dans les défenses relève de l’euphémisme. En témoigne ce titre pondu en 2000, dont l’atmosphère du clip oscille entre le R’n’B d’Ophélie Winter et la pub pour Cuiropolis. Quant aux paroles, elle se passent de commentaires : « Mon Dieu que tu es belle/Comme une aquarelle, bébé/Dessine mes rêves » . Si Youri veut vivre dans notre lumière, c’est malheureusement un fondu au noir que rencontrera sa carrière musicale.

Enzo Scifo – Gagné d’avance
Enzo Scifo et Claude Barzotti sont copains comme cochons. Sans doute la raison pour laquelle l’ancien meneur de jeu des Diables rouges et de Monaco s’est permis de repomper gentiment le tube de Barzotti, Le Rital, dans son Gagné d’avance de 1985. Composé par Toto Cutugno et Jacques Duvall (parolier de Lio et d’Alain Chamfort, notamment), la chanson est un raté complet. Ce qui confirme une chose : en foot comme en musique, Enzo Scifo n’est jamais aussi bon que lorsqu’il est la star de l’équipe.