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Tony Do Pilar Patrao : « Deco était un magicien »

Propos recueillis par Andrea Chazy
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Actuel meilleur buteur de National 1 avec cinq pions en six journées, Tony Do Pilar Patrao, 33 ans, continue sur sa lancée après avoir planté dix-huit fois en trente journées l'an passé en National 2 avec son équipe du Puy Foot 43. Quelques jours avant le déplacement du promu à Ajaccio pour affronter le Gazélec (défaite 2-0 ce vendredi, N.D.L.R.), Tony a pris le temps pour évoquer son début de saison canon, ses galères au Red Star et surtout son amour pour le FC Porto.

Tu es né à Marseille et tu as passé la majorité de ta carrière dans les environs. À quoi ressemble ton parcours ?Je suis toujours resté dans la région dans ma jeunesse, ou presque. J’ai évolué dans le club de ma ville, le Berre Sporting Club, jusqu’à mes 15 ans. Ensuite, j’ai commencé à jouer en seniors en CFA2 (National 3, N.D.L.R.) à l’âge de 17 ans. J’ai fait Marignane, Hyères, Martigues, Jura Sud, et je suis parti au Puy en 2016. Je voulais voir autre chose. Entre-temps, j’ai aussi fait un an au Red Star qui ne s’est pas très bien passé pour plusieurs raisons.

Tu as globalement toujours évolué dans le sud de la France, hormis cette fameuse saison au Red Star en 2012. Qu’est-ce qui te lie aussi fort au sud de la France ?

Je suis arrivé là-bas, j’avais un problème au genou. On ne devait pas m’opérer, puis finalement, on a décidé de m’opérer. Le club n’a pas fait valider mon contrat, alors que j’avais fait monter ma femme qui avait tout quitté pour me rejoindre. J’étais sans club, elle sans emploi, c’était une galère.

Au départ, ce n’était pas forcément une volonté. D’ailleurs, lorsque je signe au Red Star qui était en National, c’était aussi car je voulais voir autre chose justement. Le problème, c’est qu’il y a eu des complications. Je suis arrivé là-bas, j’avais un problème au genou. On ne devait pas m’opérer, puis finalement, on a décidé de m’opérer. Le club n’a pas fait valider mon contrat, alors que j’avais fait monter ma femme qui avait tout quitté pour me rejoindre. J’étais sans club, elle sans emploi, c’était une galère. On est repartis dans le Sud, elle a retrouvé un job, donc je n’ai plus voulu la faire bouger par la suite. Et j’ai cherché des clubs qui se trouvaient dans le Sud.

Tu vis seul depuis que tu as signé au Puy en 2016 ?Je vis seul, oui. Elle est restée dans le Sud, mais je n’en ai que pour une heure et demi de train pour la retrouver. Je rentre dès que je peux. Heureusement, en National, on a quelques jours de libre. L’expérience du Red Star l’a refroidie un peu de me suivre, et c’est bien normal. Aujourd’hui, c’est une situation qui n’est pas facile à gérer, d’habiter seul. D’autant plus que j’ai une fille de dix-huit mois et que je ne la vois donc pas tous les jours. Même s’il faut préciser que le club m’aide bien à ce niveau-là pour que je profite d’eux un maximum dès que possible.

Qu’est-ce que tu fais du coup pour t’occuper en dehors du foot ?Je vais pas mal à la salle de muscu’, et depuis l’an dernier, le club a proposé de suivre une formation pour devenir préparateur physique/coach sportif. Les examens ne vont pas tarder à arriver, donc j’ai pas mal de cours à réviser. Ça fait passer le temps.

Le foot, c’est une histoire familiale ?Oui, bien sûr. Je joue au foot avec mon frère depuis que je suis tout petit. Je suis d’origine portugaise, et nous, on est à fond sur le FC Porto. Là, mon frère est parti au mois d’août au Portugal, il est direct allé voir un match au stade. Pas d’hésitation possible, il n’y a que le FC Porto qui compte dans notre famille.

Il y a un joueur qui t’a fait tomber amoureux du FC Porto ?Je suis vraiment tombé amoureux de l’équipe de Mourinho qui a gagné la Ligue des champions en 2004 face à Monaco. Ricardo Carvalho, Deco, c’était vraiment une belle équipe. Mais si je ne dois en retenir qu’un, c’est Deco. Deco, c’était un magicien.

Tu n’es pas passé par un centre de formation. C’est un regret ?

Je n’ai pas fait de centre de formation et j’aurais aimé en faire un car tu apprends beaucoup plus vite. Peut-être que ma carrière aurait été différente, que j’aurais pu connaître le niveau pro. Mais ce n’est qu’un petit regret, car je n’ai pas forcément eu l’opportunité d’en intégrer un, et je suis fier du parcours que j’ai.

Je n’ai pas fait de centre de formation et j’aurais aimé en faire un car tu apprends beaucoup plus vite. Peut-être que ma carrière aurait été différente, que j’aurais pu connaître le niveau pro. Mais ce n’est qu’un petit regret, car je n’ai pas forcément eu l’opportunité d’en intégrer un, et je suis fier du parcours que j’ai. Depuis ce jour-là, je n’ai plus bougé et ça m’a réussi.

Tu as toujours été un buteur ? C’est lorsque j’ai signé à Vitrolles vers l’âge de 15 ans justement que tout s’est décanté. J’étais milieu excentré à l’époque, mais mon coach me disait à l’entraînement qu’il me voyait bien jouer devant, car je marquais pas mal à l’entraînement. Il m’a donc mis avant-centre cette saison-là, et j’ai fini meilleur buteur du championnat.

Tu es surnommé « Tonygoal » . Tu l’as chopé où ce surnom ?Dans tous les clubs où je suis passé, j’ai eu la chance de marquer des buts. Du coup, à chaque fois, on m’appelle « Tonygoal » ou « Patragoal » . Ça me fait plaisir, forcément.

Tu as un objectif de pions cette saison ? C’est quoi le plan avec Le Puy cette année après votre montée l’an passé ?L’objectif avec Le Puy, c’est le maintien. On vient de monter, il faut vraiment réussir à maintenir le club à ce niveau-là la première année et ensuite le pérenniser à ce niveau. Il faut continuer à essayer d’engranger des points dès le début comme on a réussi à le faire à Bastia (victoire 6-2, triplé de Tony N.D.L.R.). Je n’aime pas trop me mettre des barrières de buts. Après, un attaquant qui fait une bonne saison en National, c’est un attaquant qui marque sa dizaine de buts. Si je peux aller chercher cette dizaine de buts, ce sera pas mal. Même si je suis déjà à la moitié, c’est vrai. (Rires.)

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