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Thomas Meunier, les vents contraires

Par Mathieu Rollinger
Thomas Meunier, les vents contraires

Alors qu'il était en passe de s'installer comme un taulier du PSG de Thomas Tuchel, le latéral belge connaît un coup de mou depuis quelques semaines, concurrencé à son poste par Thilo Kehrer. Mais la tournure des événements pourrait laisser penser que l'Ardennais n'a pas dit son dernier mot.

Tout est une question de priorité, dans les débats entourant le Paris Saint-Germain. Et, depuis plusieurs mois, il y a mille autres préoccupations plus importantes — du milieu de terrain insuffisamment pourvu au serpent de mer de la doublure de Cavani — que celle de l’arrière latéral droit. Thomas Meunier, Dani Alves, Thilo Kehrer, soit trois joueurs de niveau international pouvant occuper un même poste, c’est ce qu’on appelle être armé. D’autant plus que, par effet miroir, ce sont surtout leurs pendants à gauche qui laissent planer des doutes, tant Lucas Digne, Layvin Kurzawa, Yuri Berchiche et dernièrement Juan Bernat ont (eu) du mal à faire complètement oublier le désormais encravaté Maxwell. Mais voilà quelques semaines qu’un gars sûr de l’effectif semble marquer le pas et relancer les discussions. Car, depuis fin novembre, Thomas Meunier a été poussé de l’autre côté d’une ligne qu’il avait plutôt l’habitude de bouffer.

La droite forte

Depuis son arrivée dans la capitale à l’été 2016, le Belge s’était progressivement taillé une place d’indiscutable. Ayant rapidement balayé des esprits Gregory van der Wiel, le Belge avait fini par supplanter Serge Aurier, grâce à une régularité, sur et en dehors du terrain, bien plus rassurante que celle de l’Ivoirien. Si le turnover était de rigueur avec Dani Alves la saison dernière, la piètre performance du Brésilien contre le Real Madrid en huitièmes de finale de Ligue des champions laissait penser que l’avenir appartiendrait à Meunier, et rien qu’à lui. Et c’est dans cette démarche que se plaçait justement le Diable rouge en mai dernier. « Mon envie, c’est de rester à Paris et ça le plus longtemps possible, assurait-il au site du club. J’aimerais avoir du temps de jeu, du crédit et que le club montre qu’il croit en moi pour être vraiment le numéro un. À 26 ans, je suis le futur du club à cette position-là. Et, avec un minimum de confiance, je suis sûr que je peux faire de belles choses. » Ça avait au moins le mérite d’être clair.

La nomination de Thomas Tuchel n’était d’ailleurs pas censée changer grand-chose dans cette tendance. « Il apporte beaucoup d’intensité à l’entraînement et en match, fait beaucoup de courses. C’est important pour nous, autant dans les phases offensives que défensives » , évaluait l’Allemand en septembre, avant d’indiquer que le garçon avait aussi besoin d’être préservé après un été de Coupe du monde sans réelle trêve. Pourtant, le Belge a commencé 14 des 18 premiers matchs dirigés par Tuchel, avec trois buts et quatre passes décisives au compteur. Sans la concurrence de Dani Alves, le Brésilien se remettant d’une longue blessure, le bonhomme semblait alors s’épanouir dans une défense à quatre ou un rôle de piston droit. « Jouer à trois derrière, c’est pour moi le meilleur choix au club » , assurait ce numéro 9 de formation, qui voyait là l’opportunité de se projeter plus facilement et d’occuper la même fonction qu’en sélection. Bref : le poste idéal, pour le type idéal dans l’esprit de Tuchel.

Le jeu du facteur

Sauf que c’est en partie ce système qui lui a causé, à la longue, quelques torts. Parce qu’il a notamment permis à Tuchel de faire une place à Thilo Kehrer dans l’axe droit, puis de comprendre que son jeune compatriote pouvait aussi officier à droite. Et, à la première absence du titulaire, l’ancien de Schalke a sauté sur l’occasion pour marquer des points. La bascule s’est faite lors d’une rencontre européenne décisive, contre Liverpool. Le genre de soir où une équipe peut trouver son équilibre. Ce qu’a justement fait le Paris Saint-Germain, tenant avec cette victoire 2-1 un match référence. Manque de bol : Thomas Meunier n’était pas sur la feuille de match, endeuillé après la perte de son grand-père. Et, depuis ce fatidique 28 novembre 2018, le latéral rame pour récupérer sa place et n’a entamé que cinq des onze matchs disputés par le PSG, dont deux en coupe et une élimination face à Guingamp en prime. Dimanche à Lyon, lors d’un choc qui pouvait donner des indications quant à la hiérarchie sur les différents postes avant d’entamer l’autre versant de la saison, le Belge n’a même pas foulé la pelouse.

Mais après la défaite, ce qui pouvait être interprété comme un mauvais signe peut potentiellement se transformer en motif d’espoir pour le Belge. Car si le mois de janvier a vu le PSG se faire éliminer de Coupe de la Ligue, perdre Neymar sur blessure, galérer dans son recrutement et perdre son premier match de championnat, Thomas Meunier peut lui en partie s’en dédouaner. Et si on l’a vu entre-temps épauler le community-manager du PSG dans son teasing au moment du transfert de Leandro Paredes, Meunier devrait forcément pouvoir bénéficier d’une nouvelle chance. La Coupe de France ce mercredi, contre Villefranche, en sera une, mais aussi une des dernières pour postuler une place contre Manchester United. Et il est grand temps de donner enfin à son « #TÔTOUTARD » fétiche sur les réseaux sociaux une vraie signification.

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