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The City of Z
Zlatan Ibrahimović devrait disputer ce samedi soir son premier match avec le LA Galaxy dans le derby californien face au Los Angeles FC. Histoire de prouver qu'à 36 ans, il en a encore sous la semelle après sa dernière expérience à Manchester United. L'enjeu est aussi de s’éclater dans une ville qui lui correspond bien.
Los Angeles. Son Walk of Fame sur Hollywood Boulevard, son berceau du cinéma, ses plages paradisiaques, le prestige de ses quartiers mythiques et maisons de vedettes, son étendue inhumaine, son panneau incontournable, son image fantasmée un peu partout sur le globe… et désormais son icône suédoise ? C’est sûrement ce que Zlatan Ibrahimović aime s’imaginer, lui qui vient se planter au milieu de ce décor fait de strass et de paillettes. En s’engageant au Galaxy, l’attaquant à la queue de cheval quitte, sûrement définitivement, un Vieux Continent qu’il a saigné en presque vingt ans d’inspirations divines, skills de free-fight et de punchlines. Une annonce de transfert à la hauteur de ses standards : Zlatan débarque outre-Atlantique pour faire du Zlatan, et rien d’autre.
Zlatan Ibrahimović has taken out a full page advert in the @latimes announcing his arrival at LA Galaxy. Classic Zlatan. pic.twitter.com/TeFXM2De7e
— Dale Johnson (@DaleJohnsonESPN) 23 mars 2018
Un corps qui envoie des signaux
Mais si la grande gueule du gaillard est bel et bien toujours présente, quid de sa productivité footballistique ? Après une première saison plutôt propre dans le nord-ouest de l’Angleterre (46 apparitions, 28 goals toutes compétitions confondues et deux trophées soulevés) celui qui a placé Paris sur la grande carte du foot – il paraît – a ensuite connu le néant chez les Red Devils. La faute à une rupture des ligaments croisés bien plombante survenue en avril, qui l’avait notamment contraint à célébrer la victoire en Ligue Europa en sautillant sur ses béquilles. Revenu aux affaires en fin d’année civile, le Z s’est logiquement vu reléguer sur le banc par le bankable Romelu Lukaku, avant de tragiquement rechuter au genou fin décembre. Bilan des courses au moment de mettre les voiles : une seule titularisation en Premier League en 2017-2018 et un minuscule pion (lors de la déroute contre Bristol en League Cup) pour une copie quasi blanche.
Zlatan Unchained
Poisseuse depuis un an maintenant, la grande carcasse de Malmö a donc décidé qu’il était temps de se retirer. Enfin, de tirer un trait sur sa carrière en Europe plus exactement. Et quoi de mieux que le clinquant de la deuxième ville des USA pour continuer à flatter son ego ? Le Suédois trouve à LA le coin idéal pour continuer de demeurer dans la lumière au sein d’une des équipes les plus tape-à-l’œil du circuit américain, tout en commençant à préserver ses jambes de 36 printemps. Un bien beau symbole que de siéger du côté de Hollywood quand on a passé sa vie à se forger un personnage tarantinesque, ou digne d’un Clint Eastwood époque Trilogie du dollar.
Alors qu’il quitte l’effectif des Diables rouges pour s’installer dans la ville des Anges, Zlatan va peut-être devoir mouiller sa nuque de colosse avant de découvrir la Major League Soccer. Onze ans après le raz-de-marée David Beckham, la MLS reste une compétition qui traîne ses lacunes tactiques et défensives, et dans laquelle Sebastian Giovinco ou le vieillard David Villa se baladent depuis leur arrivée en Amérique du Nord : 60 pions en 99 matchs pour l’un, 66 réalisations en 100 apparitions pour l’autre. Et l’arrivée en grande pompe d’une nouvelle gloire européenne en bout de course ne va pas aider la MLS à se payer une crédibilité. Au pays de l’Oncle Sam, Ibra – s’il se libère de ses récents pépins – ne devrait en tout cas pas avoir trop de mal à retrouver le sourire en même temps que son instinct de goleador.
Alessandrini et homme-sandwich
Des années après le Spice Boy anglais, l’ami de Joey Barton devient à son tour l’homme-sandwich officiel du club le plus titré de l’histoire de la compétition (cinq couronnes, mais une saison 2017 calamiteuse par ailleurs), dans lequel il va notamment côtoyer l’immense Michaël Ciani et un Romain Alessandrini en pleine bourre. « Après avoir joué en Europe, remporté 33 trophées, joué dans les meilleures équipes du monde, avec les meilleurs joueurs du monde, je voulais venir aux États-Unis pour que les gens d’ici puissent profiter de mon jeu, s’amusait-il il y a peu dans les colonnes du LA Times. Si Los Angeles n’est pas assez grande pour moi ? Je l’agrandirai. » Potentiel début de réponse ce samedi face au tout frais Los Angeles FC. Que la fête commence.
Par Jérémie Baron