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Tait : « Je suis bien partout, tant que je joue… » 

Propos recueillis par Alexis Billebault
Tait : «<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>Je suis bien partout, tant que je joue… » 

Aperçu la saison dernière (11 matchs, 2 buts, 2 passes décisives), Flavien Tait est aujourd’hui un des joueurs les plus utilisés par Stéphane Moulin, l’entraîneur d’Angers (22 matchs). Le milieu de terrain offensif, passé par Rodez et Châteauroux, a même inscrit face à Guingamp son premier but en 2017-2018, le 3 mars dernier (3-0). Et il se sent tellement bien au SCO qu’il a prolongé de deux ans.

Il y a trois semaines, Angers perdait sur un but casquette face à Saint-Étienne (0-1). Depuis, les choses sont rentrées dans l’ordre avec ces deux succès à Lille (2-1) et contre Guingamp (3-0). Plutôt bon signe dans la course au maintien…Cette défaite face à Saint-Étienne était injuste. Plusieurs fois cette saison, nous avons fait de bons matchs, sans être récompensés. C’est comme ça. Mais nous avons su réagir en battant Lille, un concurrent direct, et Guingamp. Et avec la manière. Pour la confiance, c’est toujours bon de gagner deux fois de suite. On sait aussi qu’il faudra peut-être se battre jusqu’à la dernière journée (à Dijon) pour se sauver. Mais nous, contrairement à d’autres, nous étions préparés à ça…

À qui pensez-vous ?À Lille, par exemple, qui n’était pas destiné à jouer le maintien. On attendait cette équipe mieux classée, et aujourd’hui, elle est dix-neuvième. À Angers, qui dispose d’un des plus petits budgets de Ligue 1, on sait très bien que l’objectif est le maintien. L’équipe est préparée à ça. Mais attention : ce n’est pas parce que nous venons de gagner deux fois de suite qu’il faut se relâcher. Nous allons affronter Bordeaux, puis le Paris-SG (mercredi 14 mars). On peut obtenir quelque chose à Bordeaux. À Paris, ce sera évidemment très dur. Que les Parisiens aient été éliminés par le Real Madrid en Ligue des champions ne change rien. Ils ne seront pas démobilisés, ils auront les dents ! Paris, ce n’est pas notre championnat, mais si on peut faire quelque chose…

Angers dispose aussi d’un atout : il se nomme Karl Toko-Ekambi. Quatorze buts, et septième meilleur buteur de Ligue 1. Dans l’optique du maintien, c’est important, non ?Bien sûr ! C’est essentiel de disposer d’un buteur. Il a décidé de rester à Angers alors qu’il disposait d’offres en Angleterre, au mercato hivernal, et je pense qu’il a fait le bon choix, car avec la saison qu’il réalise et les buts qu’il va encore marquer, je suis convaincu qu’il aura de meilleures offres cet été. Moi, je m’entends très bien avec lui, on se trouve facilement sur le terrain. Mais Angers, c’est un collectif. Un groupe stable. À l’image du club. Il y a une continuité dans ce qui est fait, au niveau de la direction, du staff technique. C’est un club sain, qui se structure.

Le SCO Angers est parfois présenté comme une équipe défensive, peu spectaculaire… Êtes-vous agacé par ces allusions ?Je n’y prête pas trop d’intérêt… On possède la neuvième attaque (32 buts inscrits), c’est donc qu’on sait produire du jeu… Nous sommes à dix journées de la fin de la saison, et je vais vous dire qu’aujourd’hui, l’essentiel est de se maintenir.

Vous êtes arrivé à Angers en juin 2016, alors que vous étiez en fin de contrat à Châteauroux, en National à l’époque. Des clubs belges vous voulaient, mais vous avez choisi Angers…C’est vrai que j’avais des touches en Belgique. Mais j’ai préféré Angers pour deux raisons. D’abord parce que c’est un club qui a l’habitude d’aller chercher des joueurs dans les divisions inférieures, mais aussi de leur faire confiance. Ensuite car pour un jeune joueur français, j’estime que c’est mieux de commencer en Ligue 1 dans son propre pays. La Ligue 1 est un des cinq meilleurs championnats en Europe. Angers est un club qui a des valeurs que je partage : humilité, travail notamment. Stéphane Moulin et Olivier Pickeu, le directeur sportif, quand je les ai rencontrés avant de signer, m’ont expliqué comment fonctionnait le club. J’ai été convaincu.

En 2016-2017, pour votre première saison en L1, vous avez disputé seulement onze matchs, mais en présentant de bonnes stats (deux buts, deux passes décisives)…On a toujours envie de jouer davantage. Mais c’était quelque part logique que je ne joue pas toujours. Je n’avais jamais évolué en Ligue 1. Il fallait donc que je m’adapte, que je progresse. La technique, ce n’est pas trop un problème, même si on peut toujours s’améliorer. Même chose devant le but : je dois davantage rechercher le geste juste. Mais c’est au niveau de l’intensité, de la répétition des efforts, des courses, des déplacements que j’avais du travail. Avant de venir à Angers, j’étais à Châteauroux, en National, puisque le club avait été relégué. Et entre le National et la L1, il y a quand même une différence. Pendant un an, j’ai joué quelques matchs, je pense avoir montré des choses intéressantes, et j’ai travaillé tous les jours à l’entraînement. Cette année, je joue plus. Et le club a prolongé mon contrat de deux ans, ce qui est aussi la preuve qu’on me fait confiance.

Au printemps 2014, alors que vous réalisiez une bonne saison à Châteauroux, alors en L2, une grave blessure est venue freiner votre progression…Un mauvais souvenir… J’ai mis plus de six mois avant de rejouer. On ne se remet pas si facilement d’une blessure au genou. On est descendus en National… Cédric Daury, qui venait de remplacer Pascal Gastien, m’a beaucoup parlé, m’a dit qu’il comptait sur moi. J’ai fait une bonne saison, avec 31 matchs et quatre buts.

Vous êtes né à Longjumeau, mais c’est loin de chez vous, à Rodez, que les choses ont commencé à prendre forme pour vous…Je suis né à Longjumeau, en effet, mais je suis parti d’abord au centre de préformation de Castelmaurou, près de Toulouse.

Et ça n’a pas marché ?Pas totalement. Mais je ne me suis pas découragé. Je voulais atteindre mon objectif et être footballeur professionnel. Bien sûr, j’étais déçu, j’étais ado, mais j’ai pu rejoindre Rodez, un club qui est bien structuré. Là-bas, j’ai joué en U17, j’ai pu bénéficier d’excellentes conditions pour progresser. C’est à Rodez que Châteauroux, un club qui a formé pas mal de joueurs, m’a repéré.

On vous dépeint comme un joueur polyvalent, capable d’évoluer sur les côtés ou en soutien de l’attaquant. Vous avez également montré une certaine aptitude dans un milieu à trois. Où êtes-vous le plus à l’aise finalement ?Je suis bien partout, tant que je joue… J’aime bien évoluer à gauche, où le coach m’a positionné depuis plusieurs matchs. Je suis aussi à l’aise en 8. Je pense que c’est un atout d’avoir une certaine polyvalence. Mais comme je vous l’ai dit, il faut que je m’améliore dans le dernier geste. Je ne marque pas assez. Cette saison, je n’ai inscrit qu’un but ; j’ai touché plusieurs fois la barre, les poteaux. Forcément, ce n’était pas terrible pour la confiance. Mais le but que j’ai marqué contre Guingamp m’a fait beaucoup de bien…

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