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Sunderland : Still I Die

Par Adrien Hémard-Dohain

Will Still se serait porté volontaire pour prendre les commandes de Sunderland en Championship. Une opération qui ne devrait pas aboutir, mais qui révèle que le personnage principal du conté de fée rémois joue surtout pour lui, alors qu'il est prêt à filer à l'anglaise.

Sunderland : Still I Die

« Rien de grave » : contacté après l’annonce des liens établis entre Will Still et Sunderland, Jean-Pierre Caillot ne s’est pas montré alarmiste, mercredi. À 62 ans, dont 20 à la tête du Stade de Reims, le président champenois en a vu d’autres et, via un simple SMS, rassure : « a priori », il n’y a aucun risque que son technicien belgo-anglais ne quitte le navire en pleine saison. « Bon après, on est dans le foot (rires) », laisse-t-il planer en conclusion. Les rumeurs, issues de la presse anglaise et belge, confirmées ensuite en France, qui font état d’un intérêt prononcé de Sunderland pour Will Still (ou l’inverse) ne seraient donc que de la fumée sans feu. Elles révèlent toutefois une nouvelle facette du plus jeune entraîneur de Ligue 1.

Le jeune homme pressé

Propulsé sur le banc du Stade de Reims le 14 octobre 2022, après le limogeage d’Oscar Garcia, Will Still s’est pourtant vu offrir un contrat jusqu’en 2025 l’été dernier, qu’il a signé. Après avoir payé l’amende de 25 000 euros par match pour son entraîneur non diplômé, le président Jean-Pierre Caillot avait une nouvelle fois témoigné de sa confiance envers celui qui incarne le projet rémois plus que quiconque aujourd’hui. « Will Still a amené un nouvel air frais sur le terrain et en dehors, une identité de jeu. C’est aussi grâce à lui que les gens sont de plus en plus actifs en tribune », résumait le capo des Ultrem début novembre. Ce contrat, qui comprendrait une clause libératoire activable l’été prochain seulement selon L’Équipe, n’était jusque-là pas remis en cause par Will Still, qui rappelait à qui voulait l’entendre que le Stade de Reims était un laboratoire parfait pour lui aujourd’hui. En d’autres termes : un club stable et ambitieux, où on lui accorde encore le droit de se tromper et d’apprendre.

Mais du haut de ses 31 ans, le plus jeune entraîneur d’Europe a fait voler en éclats ce conte de fées ces derniers jours. Après la défaite des siens à Nice dimanche 10 décembre, le Belgo-Anglais se serait envolé pour l’Angleterre, d’après le Telegraph et le Guardian, pour y rencontrer les dirigeants de Sunderland. Les médias belges et anglais précisent pourtant que le club starifié par Netflix ne pensait même pas à Will Still pour prendre la suite des opérations en mains, quelques jours après le limogeage de Tony Mowbray. Sixièmes de Championship, les Black Cats sont actuellement sous les ordres de l’intérimaire Mike Dodds, et pourraient le rester après les victoires face à West Bromwich Albion et Leeds United. À moins que le président de Sunderland, un certain Kyril Louis-Dreyfus, fils de, ne cède aux avances de Will Still. Car si le nom de ce dernier circule pour le poste, c’est que lui et son agent ont fait en sorte de l’ajouter à la short list des Blacks Cats.

Still a déjà planté Reims

Pendant les échanges, celui qui n’a jamais caché ses envies d’entraîner dans le pays natal de ses parents se serait même comparé à Vincent Kompany, arrivé en Championship à Burnley et aujourd’hui en Premier League. La question qui demeure porte sur les motivations de Will Still à quitter un club candidat à l’Europe, où il a tout à gagner plutôt qu’à perdre, pour une écurie malade en D2 anglaise ? Les bruits qui courent laissent entendre que le Belge miserait sur sa cote actuelle, élevée, pour quitter le navire rémois avant la CAN et la Coupe d’Asie, qu’il redoute. Ces dernières le priveraient plusieurs semaines de cadres comme Yunis Abdelhamid (Maroc), Amir Richardson (Maroc), Junya Ityo (Japon) ou Keito Nakamura (Japon). Des absences programmées que Will Still voudrait combler grâce au mercato de janvier, mais le technicien n’aurait pas été rassuré par sa direction à ce sujet.

De son côté, cette dernière aurait mal pris ces allégations, après avoir mené un mercato estival en ce sens. L’autre hypothèse découle d’ailleurs de ce contexte : et si Will Still avait sciemment laissé fuiter ces rumeurs pour mettre la pression sur son club ? Et obtenir ce qu’il souhaite ? Maître de la communication, le Belge est en tout cas apparu détendu mercredi à l’entraînement. Taquin, même, en glissant : « Ah finalement, je ne suis pas en Angleterre ! » Un trait d’humour qui ne fait pas oublier que Will Still a déjà quitté une fois le Stade de Reims sans préavis. C’était en octobre 2021, quatre petits mois après son arrivée comme adjoint d’Oscar Garcia. À l’époque, Will Still avait fait ses valises pour rentrer dans son autre pays, la Belgique, et devenir l’adjoint de Luka Elsner au Standard de Liège. Un précédent qui donne du crédit à cette tentative de fuite à l’anglaise… ou de pas de côté pour obtenir ses desiderata.

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Par Adrien Hémard-Dohain

Propos recueillis par AHD.

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