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  • Ligue 1
  • J15
  • Strasbourg-PSG (2-1)

Strasbourg fait chuter le PSG

Par Théo Denmat
Strasbourg fait chuter le PSG

Le PSG était invincible ? Le voilà vaincu par un promu. La magie de la Meinau diront certains, celle d'un réalisme affolant diront d'autres plus pragmatiques. Comme si Paris, habitué à faire tourner avant ses matchs de Ligue des champions, avait aujourd'hui rayé son disque.

RC Strasbourg 2-1 Paris Saint-Germain

Buts : Da Costa (13e) et Bahoken (64e) pour Strasbourg // Mbappé (42e) pour le PSG

Des maillots jaunes, une pelouse verte, des shorts blancs, des joues rouges, des idées noires, une nuit blanche. Thierry Laurey – cheveux poivre et sel – en décidant d’assaisonner sa préparation face au PSG d’une touche de piquant offensif, ne s’attendait sans doute pas à perturber de telle manière le tube digestif parisien. Car pour des intestins capables de digérer le Bayern, peiner sur une bouffe de l’Est peut paraître impensable. C’est tout l’exploit de Strasbourg en ce 2 décembre qui s’annonçait pourtant comme les autres : infliger sa première défaite de la saison au PSG. De vrais tord-boyaux.

Saucisse, couteau et degré zéro

« On n’est pas plus cons que les autres, mais on n’est pas plus intelligents non plus » , a commencé par se défendre Thierry Laurey, interrogé sur la composition offensive dont il avait accouché. Après tout, Troyes avait fait ramer l’équipe bis parisienne mercredi dernier au Parc sans refuser le jeu, alors pourquoi ne pas s’en inspirer ? Car en se présentant à la Meinau sans Cavani, Thiago Silva ni Verratti – au repos avant la Ligue des champions –, le PSG métaphorise à merveille, il faut le dire, le mantra qui consiste à avoir « confiance en ses capacités » . Pourtant, c’est bien Areola qui, le premier, va constater avec effroi qu’il vient de se faire prendre à froid. Sur le premier coup franc du RCS, Da Costa fait sonner les cloches du beffroi de la cathédrale (achevée en 1439), surnom parfois donné aux enceintes de football silencieuses et loin de coller à l’ambiance du soir. Les supporters qui n’étaient pas déjà torse nu arrachent leurs maillots malgré le degré zéro : 1-0 à la Meinau (13e).

La pelouse n’est pas loin de geler, tout comme Draxler et Pastore, dont la présence conjuguée au milieu facilite les contre-attaques des hôtes. Les Strasbourgeois font plus que se défendre, fendant les lignes parisiennes comme le couteau dans la saucisse, malgré la présence d’un Kimpembe chef cuistot qui veille à la réputation de son établissement trois étoiles. Frigorifié plus que revivifié, Rabiot va ajouter à la fraîcheur de l’après-midi en glissant un centre décisif pour Mbappé, étouffant du pied droit la flamme qui brûlait dans les tribunes alentour (1-1, 42e). Pastore n’était d’ailleurs pas loin de l’éteindre complètement deux minutes plus tard, mais le poteau décidait de rendre sa tentative aux bras de Kamara. L’esprit de Noël.

Neuf minutes de temps additionnel

À l’heure où, à l’Est, on accroche les guirlandes et les illuminations, la capitale, elle, sent le sapin. Pastore, dont le nom fait étrangement écho à ceux que l’on ouvre la semaine du Black Friday pour désengorger les allées des grands complexes marchands, commence sa seconde période en envoyant un joli cadeau dans le filet extérieur de Strasbourg (46e). Empaqueté, empoté, ficelé de toutes parts, le Racing semble prêt à défaire son nœud pour permettre à Emery de plonger ses mains vers la victoire. Mais c’était compter sans une frappe incroyable de Bahoken, trouvé en profondeur sur une touche de la tête après un dégagement de Kamara (2-1, 64e). La frappe d’une carrière pour un type qui était en National il y a trois ans. Toute frappe de sa vie que ce soit, le PSG vient d’encaisser deux buts sur deux bévues défensives, ce dont semble bien avoir conscience Unai Emery qui sort Di María, Draxler et Pastore, petits croqueurs. Bonne apathie messieurs.

Ce qui va suivre va vous étonner : pourtant assis sur un banc non chauffé « contrairement au Parc des Princes » , les remplaçants entrés en jeu entament un siège sur le but d’Oukidja, entré à la place d’un Kamara à deux doigts du malaise vagal. Mbappé s’y essaie par deux fois (65e, 84e), Lo Celso et Kimpembe à une reprise chacun (81e, 86e). Paris n’a plus de défense et charge pourtant comme un troupeau d’éléphants, sans parvenir à tromper les apparences. Le couperet tombe : neuf minutes de temps additionnel, justifiées. La Meinau hurle : Oukidja repousse incroyablement une première tête de Cavani, avant que Kimpembe n’envoie une volée à bout portant au-dessus des cages (90+6e). Paris est tombé en terres adverses, impensable et finalement si logique à la Meinau. Pour ceux qui se posaient la question en entame, voilà la réponse : si la nuit blanche est pour Strasbourg, les idées noires sont bien pour Unai Emery.

RC Strasbourg (4-2-3-1) : Kamara (Oukidja, 71e) – Lala, Mangane, Koné, Seka – Lienard, Aholou – Bahoken (Saadi), Martin, Terrier – Da Costa (Grimm, 86e). Entraîneur : Thierry Laurey Paris Saint-Germain (4-3-3) : Areola – Dani Alves, Marquinhos, Kimpembe, Berchiche – Pastore (Lo Celso, 80e), Rabiot, Draxler (Verratti, 80e) – Di María (Cavani, 75e), Mbappé, Neymar. Entraîneur : Unai Emery

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