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« Steven Gerrard me donne beaucoup de conseils »

Propos recueillis par Maxime Delcourt
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Trop rebelle pour le championnat français, Clément Diop ? C’est en tout cas ce que laissait penser son départ au L.A. Galaxy en 2015, alors qu’il enchaînait les matchs de CFA2 avec Amiens et qu’il venait d’intégrer les U19 de l’équipe de France. Mais le jeune gardien d’origine sénégalaise préfère ne pas s’attarder sur ces différents conflits avec le club picard. Aujourd’hui, il s’épanouit dans sa nouvelle vie à Los Angeles et c’est tout ce qui compte.

Gamin, quand tu jouais à Vitry et à Ivry, tu rêvais de faire quoi dans la vie ?Franchement, j’ai toujours voulu jouer au football et devenir professionnel.

Comment as-tu été repéré par les recruteurs d’Amiens ?Patrick Abraham, le directeur du centre de formation, est venu me voir jouer un samedi et, quelques jours plus tard, le jeudi, le club m’a fait signer un contrat. Ça a été très vite. Ce qui est marrant, c’est que j’aurais pu signer à Nice juste avant… Mais les choses se sont déroulées autrement.

À cette époque, tu ressentais déjà une forte concurrence entre les joueurs ?Pour tout dire, j’avais tendance à me mettre moi-même en concurrence avec les joueurs du groupe pro. J’avais l’impression que ça me permettrait d’aller toujours plus loin, de tester mes capacités. Cette concurrence, dans l’ensemble, je l’ai donc bien vécue.

L’une des bases du football quand on intègre un centre de formation, c’est quand même d’être bien entouré. Ça ne semble pas avoir été ton cas à Amiens…Non, j’étais très bien entouré. Mais c’est vrai que ça s’est mal terminé. Heureusement, toute cette histoire est derrière moi aujourd’hui, mais il faut quand même préciser que c’est toujours plus facile de dire que son chien à la rage lorsqu’on veut le tuer…

Autrement dit, les dirigeants d’Amiens auraient terni ta réputation pour mieux se séparer de toi ?C’est ça, oui ! En France, on se soucie peu de la différence, on veut faire entrer tous les joueurs dans une norme, sans même chercher à s’occuper du talent potentiel qu’un joueur peut avoir. On n’a pas le droit d’être en désaccord avec les institutions et, si on l’est, ces dernières ne cherchent pas à savoir pourquoi. Du coup, ils nous créent une réputation de joueur ingérable. Personnellement, c’est vrai que je n’ai sans doute pas toujours eu les bons mots ou les bonnes réactions, mais j’ai eu aussi la malchance de travailler avec un entraîneur des gardiens très étroit d’esprit. On était constamment en désaccord, mais, paradoxalement, il ne voulait ni me faire jouer ni me laisser partir. C’était une situation pesante pour les deux parties. Cela dit, je sais que les défaillances de communication entre le club et le centre de formation ont pas mal pesé dans la gestion de carrière d’autres jeunes joueurs. Autrement dit, je n’étais pas le seul à être victime de tout ça. Mais bon, hormis cet aspect, je dois quand même admettre avoir bénéficié d’une très bonne formation et d’un très bon encadrement au sein du centre d’Amiens.

Il paraît que tu aurais pu signer au Havre et que ta réputation te précédait…C’est vrai, oui. Mais c’est une opportunité qui s’est présentée en même temps que celle de Los Angeles. Par la suite, des choix assez simples ont été faits.

On se dit quoi lorsque des clubs refusent de nous signer par rapport à notre réputation ? Tu voyais ta carrière professionnelle s’éloigner ?Non, pas du tout. Je me sentais très bien parce que Jérôme Meary, en charge du recrutement pour la MLS, m’avait garanti de pouvoir me donner la chance d’évoluer aux USA. La seule condition était de ne pas signer avec un club professionnel. Du coup, pendant quelques mois, je me suis entraîné à part et j’ai pris une licence dans un club de DH, Camon, pour garder la forme et être prêt pour le mois de janvier. J’avais donc une ligne directrice et je l’ai suivie jusqu’au bout.

Comment s’est déroulée ton arrivée au L.A. Galaxy ? J’imagine que le changement a dû être brutal par rapport à Amiens…Honnêtement, tout m’a été présenté comme annoncé initialement. Je n’ai donc connu aucun problème d’intégration, d’autant que les dirigeants ont fait tout ce qui était possible pour faciliter mon arrivée.

Est-ce que le côté financier a influencé ton choix ?Le côté financier ? J’ai fait un sacrifice financier durant un an parce que je devais leur prouver que je pouvais être un joueur de MLS… Ça n’a pas été facile, mais, après une première saison, les choses ont commencé à évoluer dans le bon sens avec un nouveau contrat à la clé. (5000 euros par mois, plus logement et véhicule, selon certaines sources, ndlr.)

Comment tes parents ont pris cette nouvelle ? Ils sont restés en France ?Mes parents ne m’ont pas suivi. Je vis seul aux États-Unis. Mais ils ont appris la nouvelle avec joie. Ils m’ont toujours soutenu dans mon projet et c’est une belle aventure qui s’est ouverte à moi.

Quelle image tu te faisais de Los Angeles avant d’arriver là-bas ?Je n’avais pas d’image particulière, je suis juste venu ici dans l’idée de pouvoir prendre du plaisir à jouer au football, de montrer de quoi je suis capable et de faire mes preuves. Les dirigeants m’aident beaucoup à me développer en tant que joueur et en tant qu’homme, je leur en suis donc très reconnaissant. Honnêtement, ici, je suis comblé à tous points de vue.

Tu as vite réussi à te faire à cette nouvelle vie ?Oui, je parle anglais et je m’épanouis dans ma vie personnelle et professionnelle. Et puis ici, on ne cherche pas la petite bête, seules comptent les performances. Ça facilite l’intégration, ça et le fait que, dès le jour où je suis arrivé, des joueurs français comme Bradley Diallo et André Auras m’ont tout de suite beaucoup aidé. J’ai aussi des amis qui vivaient ici, donc, franchement, ça ne pouvait pas mieux se passer.

Depuis, tu es resté en contact avec des joueurs français évoluant en L1 ?Oui, bien sûr. J’ai toujours des amis en Ligue 1 et en France.

Lorsque tu étais avec les U19 de l’équipe de France, quels joueurs t’ont le plus marqué ?Lucas Digne et Paul Pogba. Je ne suis pas du tout étonné de les voir à ce niveau aujourd’hui. Ça va le faire pour eux et je leur souhaite d’être meilleurs de saison en saison.

De ton côté, tu penses quoi du centre formation des L.A. Galaxy ? Il est différent de ce que tu as pu connaître en France ?Je pense qu’il y a un très bon potentiel dans l’académie de Los Angeles. Il y a de très bons jeunes, mais je ne connais pas très bien leur fonctionnement en interne. Ce que je peux dire, en revanche, c’est qu’il y a une vraie ambiance ici. Les supporters sont vraiment top, même lorsque l’équipe perd.

J’imagine que tu te rappelles la première fois où tu as enfilé le maillot du club ?Bien sûr, j’avais envie de montrer que j’étais capable d’être à ce niveau-là. Je n’ai pas ressenti de choses particulières cela dit. Pour moi, c’était comme d’habitude : j’avais envie de réussir, de gagner et, plus important encore, de rendre aux dirigeants la confiance accordée. Malheureusement, je me suis fracturé deux doigts et j’ai été handicapé pour les sélections d’après. Ça va mieux depuis, je suis même devenu le deuxième gardien du club.

Tu as la chance de côtoyer Steven Gerrard cette année. Que peux-tu nous dire sur lui ?C’est quelqu’un de très chaleureux et qui me donne beaucoup de conseils. D’un point de vue footballistique, c’est un champion, un leader et une personne très humble. C’est un modèle à imiter.

Il paraît qu’il a commencé à entraîner, c’est vrai ?Oui, il se prépare à passer ses diplômes.

Comment se passe la relation entre les jeunes, comme toi, et les anciens comme Gerrard ou Robbie Keane ?Les anciens essayent du mieux qu’ils peuvent de nous conseiller et de nous tirer vers le haut. C’est une chance pour nous d’apprendre des meilleurs et il y a une excellente relation entre eux et nous.

Tu es encore très jeune. Tu songes à revenir jouer en Europe, voire en France, un jour ?Rejouer en France n’est pas du tout d’actualité. Je suis très bien à Los Angeles. Cela dit, je ne suis pas contre l’idée de revenir en Europe un jour, dans l’un des grands championnats du continent.

À terme, tu penses que le fait d’être aux États-Unis pourrait être un handicap pour intégrer l’équipe de France ?Je pense que le coach Deschamps ne me connaît pas et que pour l’instant, je ne suis pas titulaire. Le jour où je serai titulaire et que j’enchaînerai de bonnes performances, on verra… Actuellement, il prend Gignac au Mexique, donc je ne pense pas que le fait d’être aux États-Unis soit un problème. C’est un championnat très compétitif, mais j’espère que, d’ici là, une autre opportunité que la France, que ce soit les États-Unis ou le Sénégal, se présentera à moi parce que je ne pense pas qu’ils auront un jour besoin de mes services…

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Propos recueillis par Maxime Delcourt

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