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Stéphane Rossi : « Le SC Bastia fait partie de mon histoire »

Propos recueillis par Florian Lefèvre
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En l'espace de dix ans (2003-2013), Stéphane Rossi a hissé l'autre club bastiais (le CA Bastia) du CFA 2 à la Ligue 2. C'est lui qui a été choisi cet été pour reconstruire le Sporting Club de Bastia en National 3. Entretien avant le premier match de la nouvelle ère, en Coupe de France face à Propriano.

Après la descente sportive en Ligue 2, la découverte d’une dette de 20 millions d’euros dans les caisses, la relégation administrative en National 3 et la peur de disparaître, le Sporting Club de Bastia est finalement debout. Trois mois et demi plus tard, une équipe première du SCB va donc retrouver la compétition ce dimanche, au troisième tour de la Coupe de France. Du Vélodrome de Marseille au stade Jacky Santucci de Propriano, le nouveau chapitre s’ouvre avec comme entraîneur Stéphane Rossi, 53 ans, bastiais, forcément.

Même si vous avez passé plus d’années de votre vie au CA Bastia, ça représente quoi pour vous d’avoir repris les rênes du Sporting Club de Bastia ?J’ai été élevé au football au Sporting Club de Bastia. Très jeune, mes parents m’emmenaient à Furiani voir des matchs de championnat. J’ai été bercé par le club. Après, bien entendu, j’ai suivi toutes les épopées du Sporting, à commencer par 1972, la première finale de Coupe de France contre Marseille. J’ai regardé le match avec le futur capitaine de l’équipe, Paul Marchioni – qui soulèvera la Coupe de France en 1981 -, parce qu’on était voisins.

Vous aviez 14 ans lorsque le Sporting a réalisé sa fabuleuse épopée en Coupe UEFA. Vous l’aviez vécu comment à l’époque ?Je suis allé voir les matchs contre le Sporting Portugal, le Torino, la demi-finale et la finale. C’était d’abord surprenant puisque l’équipe avait perdu ses deux meilleurs attaquants à l’intersaison : Jacques Zimako et Dragan Džajić. Ce qui m’a marqué, c’est le but de Claude Papi en demi-finale retour contre le Grasshopper Club Zurich. Tout le monde était plutôt optimiste après le match aller (défaite 3-2), pensait que ça allait se faire naturellement, mais finalement, le but du 1-0 est arrivé en fin de match. Et là, les supporters sont rentrés sur le terrain… C’était la délivrance.

Vous avez dit que c’était un « devoir » d’accepter cette mission de reconstruction du Sporting… J’ai joué au Sporting Club de Bastia en cadet, junior, troisième division… J’y ai connu des amis qui sont toujours mes amis. C’est le club qui m’a fait grandir. Quand on est né à Bastia et élevé au football à Bastia, on se doit de répondre présent. Ce club fait partie de mon histoire.

Comment s’est déroulée votre arrivée au club cet été ?J’avais déjà eu des contacts avec l’ancienne équipe dirigeante au fur et à mesure des épisodes : quand il y a eu la descente en Ligue 2, la rétrogradation en National de la DNCG. Tout ça, je l’ai vécu en direct.

Des dirigeants m’avaient contacté au mois de mai pour remplacer Rui Almeida.

Des dirigeants m’avaient contacté au mois de mai pour remplacer Rui Almeida. Puis quand le club a déposé le bilan, c’est la nouvelle équipe dirigeante avec M. Claude Ferrandi qui m’a appelé pour me proposer de m’inscrire dans le projet de reconstruction.

La première mission était donc de convaincre des joueurs de rejoindre le projet…Quand j’ai pris mes fonctions, j’avais une liste d’une bonne vingtaine de joueurs à contacter : des professionnels, des amateurs, des stagiaires… J’ai même appelé des professionnels qui n’étaient pas dans la liste. On s’est rencontrés, je leur ai présenté le projet sportif et la possibilité de s’inscrire sur la durée pour pouvoir aller le plus haut avec le club et rediscuter ensuite en fonction de là où se situerait le club dans les deux-trois prochaines années. Pour certains, ça ne s’est pas fait (Toifilou Maoulida et Sébastien Squillaci, notamment, avaient affiché leur souhait de s’impliquer au club avant de se rétracter, ndlr). Ce sont des décisions que je respecte.

Combien aviez-vous de joueurs face à vous lors de votre premier entraînement ?Il y avait une quinzaine de joueurs, mais seulement six étaient qualifiés pour jouer – parce que les autres dépendaient de la SASP. C’était le 21 août. L’effectif s’est composé avec des jeunes de l’équipe U19 du club, des joueurs de l’équipe de CFA 2 et deux ou trois professionnels comme Gilles Cioni (34 ans), qui est toujours là aujourd’hui. Des cas différents les uns des autres, toute la difficulté était là.

La préparation ressemblait à un contre-la-montre…Il fallait mener de front les entraînements, les entretiens avec les joueurs, il fallait régler avec la Fédération le report du premier match de championnat du 3 septembre… Il y a eu beaucoup de travail pour revenir aujourd’hui à la normale. On va pouvoir présenter une équipe, mais il y a toujours des garçons qui sont en attente de qualification, puisque la liquidation judiciaire de la SASP ne s’est faite que le 5 septembre. Je pense que l’on pourra avoir un effectif complet fin septembre.

On a pu le voir dimanche dernier, dans un reportage de Canal +, la pelouse du stade Armand-Cesari est complètement brûlée. Quand espérez-vous rejouer à Furiani ?Le plus tôt possible. Des travaux ont été mis en place depuis une bonne dizaine de jours. Le train repart tranquillement. Je pense que le stade sera opérationnel fin octobre.

Et en attendant ?Pour le premier match, on va jouer à Corte à huis clos, parce qu’il y a une suspension de terrain qui court toujours (à cause des incidents de Bastia-Lyon, ndlr). Ensuite, il y aurait éventuellement un match de Coupe de France le 24 – si on passe le troisième tour ce dimanche. Si on devait recevoir, on serait obligé de trouver un terrain sur la communauté de Bastia. Il y a quelques stades qui sont homologués pour le National 3, mais dont la capacité est réduite, ce qui pose problème par rapport au nombre d’abonnements…

Lorsque vous rencontrez les gens au quotidien, vous sentez que la dégringolade du club les a touchés ?Bien sûr. Cela se traduit par plusieurs sentiments. Le premier, c’est un sentiment d’isolation : il n’y a plus de club au niveau professionnel à Bastia. Cela crée un manque. Et il y a aussi un sentiment de colère envers les anciens dirigeants.

Vous avez insisté auprès des joueurs sur ce que représente le club ? Dès le début, oui. Mais on n’a pas trop besoin d’en parler, l’histoire du club, ils la connaissent. C’est ancré ici : quand vous rentrez dans le centre de formation, vous avez des photos d’un passé ancien ou plus proche. Cette saison, tout le monde va nous attendre. Nous sommes le porte-drapeau du Sporting, en National 3. À nous d’écrire les premières lignes de cette nouvelle histoire.

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