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Signé Bruno

Par Andrea Chazy
Signé Bruno

Passé en conférence de presse samedi après-midi, Bruno Genesio a annoncé qu’il ne serait plus l’entraîneur de Lyon la saison prochaine. La fin d’un mandat de quatre ans et demi plus que contrasté à la tête de l’OL.

C’est aux alentours de 14h45 qu’il est enfin apparu. Sous sa chemise blanche, surplombée d’une veste de costume habituelle, c’est un homme seul, bien seul, qui s’est présenté au cœur de l’auditorium du Groupama Stadium pour annoncer la nouvelle. « Depuis quelque temps je fais face, nous faisons face, à un climat négatif, qui peut être un frein pour les joueurs et pour le club. J’ai eu une très longue discussion ce matin avec mon président pour lui faire part de mon souhait de ne pas continuer l’année prochaine » , a alors lancé Bruno Genesio. Laconique. Se sacrifier pour préserver l’institution face à la menace extérieure, tel était la continuité inéluctable de la stratégie de communication de l’OL depuis plusieurs semaines. Et il ne fait aucun doute qu’après la non-qualification pour la finale de la Coupe de France face à Rennes, et à la suite de cette conférence de presse qui devait conforter Genesio et qui n’en a finalement rien été, le choix du fusible à faire sauter était tout trouvé. Ne restait plus qu’à connaître la date, le moment et la manière. C’est désormais chose faite.

La fin dans le viseur

Reste que le discours prononcé ce samedi après-midi par Bruno Genesio est avant tout celui d’un entraîneur qui se battait de plus en plus seul. Peut-être qu’effectivement, une partie du groupe lyonnais ne l’a pas lâché et lui a même « apporté son soutien » . Comment aurait-il pu en être autrement, lorsqu’on a encore en tête le sourire d’Anthony Lopes il y a deux semaines de cela alors que l’OL venait de triompher de Rennes dans les dernières minutes de la rencontre ? Car après ce dernier moment de jouissance collective, le mois d’avril est arrivé et tout le château de cartes qui tenait depuis sa nomination le 24 décembre 2015 a commencé à s’écrouler. Étage par étage : Rennes en Coupe de France, Dijon à domicile et puis Nantes, ce vendredi, à la Beaujoire, où l’OL a chuté pour la huitième fois de la saison (2-1). Mais le fait est qu’au-delà de la situation sportive loin d’être périlleuse pour les intérêts de l’OL, Genesio a fait hara-kiri car il sait pertinemment qu’il vaut mieux prévenir que guérir.

Genesio sait aussi que pour pouvoir « laisser le club en Ligue des champions, là où il l’a trouvé » , il faut trouver un ennemi commun. Une raison extérieure à l’entité OL qui a la volonté de nuire. C’est d’ailleurs ce que laissait entendre dire à nouveau cet après-midi l’entraîneur lyonnais : « Ce qui est intenable, c’est que par rapport à mon cas personnel, on peut souhaiter la défaite du club ou que le club n’atteigne pas ses objectifs.(…)Avec le recul, je pense que même si on était allés en finale de la Coupe de France, qu’on l’avait gagnée et qu’on finissait 2es, le climat autour de moi n’aurait pas changé. C’est un mal pour un bien pour le club. » Dans l’immédiat, il est impossible pour lui de chercher à comprendre comment il en est arrivé là. Ce sera sûrement plus tard, lorsque le nuage complotiste se sera dispersé, que le coach lyonnais pourra analyser les failles de son passage à Lyon.

Last Dance

Digérer la fin d’un cycle, qui plus est dans une ville où il est né, où il a grandi et où il a joué avant d’entraîner est forcément compliqué. Accepter la critique de ne pas avoir su insuffler à son OL, en quatre saisons, une identité et une régularité dans les résultats lui permettant de pouvoir prolonger l’idylle. Certes, tous les ans, Bruno Genesio a qualifié Lyon en Coupe d’Europe. Un argument qui a longtemps semblé imparable, en permanence mis en avant par son président pour justifier son maintien à la tête du deuxième plus gros budget du championnat de France. On se souviendra de l’OL de Genesio comme d’une équipe inconstante, capable sur la scène hexagonale de faire chuter l’ogre parisien ou de flanquer un 6-1 à Monaco, comme de se faire plumer à domicile par Guingamp, Dijon ou d’autres la semaine qui suit.

De l’entraîneur Genesio, tout le monde gardera forcément en tête son surnom inspiré de Guardiola, du malheureux épisode de la discothèque, de ses analyses tactiques moquées à outrance (parfois à tort). Un résultat des courses forcément décevant, qui colle pourtant tellement à l’image du personnage. Il ne reste désormais plus que six matchs à Bruno Genesio pour quitter la scène lyonnaise en ayant le sentiment du devoir accompli. Six semaines qui s’annoncent longues pour un homme qui sait déjà qu’il ne sera pas assis sur le banc de l’OL l’an prochain.

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