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Sergio Ramos : mal-aimé chez lui
Décrit comme le coup romantique de la saison, le retour de Sergio Ramos au Séville FC a pris des allures de traquenard. Entre rendement insuffisant, insultes et embrouilles.
La situation du Séville FC ressemble à une lente descente vers le néant. Un déclassement notable pour le tenant du titre en Ligue Europa, douzième de Liga la saison dernière et aujourd’hui aux portes de la zone rouge (un point d’avance sur le premier relégable, Cadix). Tout devait pourtant se dérouler différemment, notamment à l’annonce de la signature de Sergio Ramos l’été dernier. Revenu plein de romantisme au sein de son club formateur, le défenseur central devait en effet lui permettre de remonter la pente. Le scénario est aujourd’hui inverse.
Ramos, dans la sauce andalouse
Loin du sportif, le retour de Sergio Ramos à Séville s’annonçait déjà houleux en dehors. Pour signer, le barbu a ainsi dû passer un accord tacite avec les Biris Norte, principal groupe ultra local. En cause : la colère des supporters depuis 2005, année de la signature de Ramos au Real Madrid. Les Sévillans lui reprochaient d’avoir choisi la gloire madrilène à la passion andalouse, et le faisaient savoir à chacun de ses retours au stade Ramón Sánchez Pizjuán. Entre insultes et chants obscènes. En réponse, Sergio Ramos inscrira sept buts devant ses détracteurs et ne lésinera jamais sur les célébrations moqueuses. Au mois de juillet dernier, il a donc fallu organiser une réunion entre les deux parties afin d’acheter la paix. Provisoirement.
Car dès les premières apparitions de Sergio Ramos – contre Las Palmas et le Real Madrid –, les sifflets ne se sont pas fait attendre. Des huées émanant d’une partie des Biris avec qui la hache de guerre devait être enterrée. Le point de non-retour a finalement été atteint le 4 janvier. Présent devant les journalistes au soir de la défaite de Séville face à l’Athletic Club (0-2), l’ancien du PSG s’est lourdement fait alpaguer par un supporter, l’accusant de « chier sur le club ». Réplique de Ramos : « Ferme-la. Toi et les autres, respectez-nous un peu, au lieu de venir nous insulter à chaque match. C’est nous qui sommes sur le terrain à mouiller le maillot ! » La bisbille de trop, pour celui dont le contrat expire dans cinq mois.
Fin de parcours ?
D’ici là, le géant de 37 ans aura certainement tiré sa révérence à domicile. Il faut dire que sur les pelouses, son rendement n’a jamais donné satisfaction. En seize apparitions (en Liga et Ligue des champions), Ramos n’a effectivement connu la victoire qu’à deux reprises (contre Las Palmas et Grenade). Pour le reste, dix défaites, quatre nuls et une moyenne de deux buts encaissés par rencontre. Seule consolation, une prestation aboutie face au RC Lens à Bollaert et deux buts inscrits en Coupe du Roi. Un bilan bien maigre.
Associé au jeune duo Loïc Badé-Kike Salas et à l’intermittent Nemanja Gudelj, Sergio Ramos semble donc aujourd’hui plus enclin à assurer le rôle de patron de vestiaire que celui de plus-value sportive. C’est d’ailleurs dans ce cadre que José Luis Mendilibar est allé le chercher à Paris, avant de se faire licencier. Le signe précurseur du come-back mouvementé qui attendait l’enfant de Camas. Et celui, peut-être, visant à l’éloigner des terrains pour le rapprocher du flamenco.
Par Adel Bentaha