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Santiago Giménez, au bonheur de Rotterdam

Par Quentin Ballue

Confortable leader d'Eredivisie et quart-de-finaliste de la Ligue Europa, Feyenoord s'est parfaitement accommodé des départs de Cyriel Dessers et Luis Sinisterra. En partie grâce au joli coup Santiago Giménez, arrivé de Cruz Azul l'été dernier. Oui, le sosie de Joaquin Phoenix est plus qu'un simple joker.

Santiago Giménez, au bonheur de Rotterdam

Dans sa vie quotidienne, Santiago Giménez est un homme comme les autres. Du genre à se balader en trottinette électrique pendant un séjour à Paris, grignoter des Tuc et du raisin au pied de la tour Eiffel, accrocher un cadenas sur le pont des Arts et prendre un selfie devant la Joconde pendant sa visite au Louvre. C’est précisément ce qu’il a fait pendant les fêtes. Le jeune international mexicain (21 ans) est en revanche bien moins prévisible sur un terrain. Conseillé par la légende Robin van Persie, entraîneur des attaquants du club, El Bebote (le gros bébé, en VF) a déjà planté 18 buts depuis son arrivée à Rotterdam l’été dernier. De quoi se glisser, déjà, dans les traces de Javier Chicharito, auteur de 20 pions pour sa première saison en Europe (à Manchester United). Et ce n’est pas terminé.

Billard et biberon

À bonne école, il a grandi en voyant son illustre père, El Chaco Christian Giménez, briller à Cruz Azul, avec en point d’orgue un sacre en Ligue des champions de la CONCACAF en 2014. Santiago a fait ses classes dans le même club, jusqu’à ses débuts dans le bain professionnel à 16 ans, face aux Tigres, en Copa MX. Une ascension vite stoppée par une thrombose à l’épaule droite, alors que l’attaquant n’a que 17 printemps. « Ce fut la situation la plus difficile de ma vie. Le médecin m’a dit qu’il y avait très peu de chances que je puisse rejouer », confiait-il aux médias de Cruz Azul. « Sa santé et sa vie étaient en danger, expliquait son père au journaliste Javier Alarcón. Je lui ai dit : “Je me fiche que tu joues ou non, c’est ta vie qui m’importe”, et il m’a répondu qu’il voulait jouer au football, que c’était la seule chose qui comptait. »

Santi passe alors trois fois sur le billard. « La première opération n’a amélioré la situation que de 20%, poursuit son père. Sa vie était sauve, mais il ne pouvait pas jouer. Il ne pouvait pas être actif physiquement, car il risquait une hémorragie interne. Heureusement, la veine a été restaurée à 70 %. Ce n’était pas possible à 100%, mais le médecin lui a dit qu’il irait bien. Il n’a pas joué pendant six mois, puis il a été sous anticoagulants pendant un an. » Une épreuve qui l’a boosté en matière de maturité, ce dont El Bebote avait toujours manqué. « Je me suis toujours comporté comme un bébé, c’est pourquoi on m’appelait comme ça dans ma famille. Jusqu’à l’âge de 10 ans, je buvais des biberons, mes parents me charriaient », expliquait-il à GQ.

Hissez haut, Santiagol !

Giménez a planté 20 buts et offert 11 passes décisives en 104 rencontres sous le maillot de Cruz Azul. Il a surtout remporté six titres, dont la fameuse Novena, attendue depuis 23 ans. Un titre de champion conquis au printemps 2021, dans lequel il a joué un rôle déterminant en qualifiant les Cementeros à la 90e+3 minute en quarts contre Toluca, puis en marquant l’unique but de la demi-finale face à Pachuca. « Mon père m’a dit qu’il avait apprécié ce titre plus que tous ceux qu’il avait gagnés dans sa carrière », souriait le rejeton, tout fier. Parti à seulement 21 ans, l’attaquant a malgré tout laissé un souvenir inoubliable à Mexico, par ses performances autant que par son comportement. À l’image de sa médaille de champion, qu’il a offerte à Rubén Acevedo, fan emblématique du club, en lui glissant : « La Novena est aussi à toi. »

La transition avec le football européen a mis du temps à se faire, et le buteur a dû ronger son frein pour s’adapter physiquement et tactiquement aux exigences d’Arne Slot, son coach à Rotterdam. Début septembre, il a même déclenché un penaltygate avec son capitaine Orkun Kökçü en passant outre l’ordre des tireurs qui était établi contre la Lazio. « Au Mexique, j’ai appris qu’en tant qu’attaquant, il faut frapper les penaltys. Qu’il fallait saisir le ballon et ne pas le lâcher. C’est une culture différente, j’ai encore beaucoup à apprendre », reconnaissait-il sur Fox Sports. Avec cinq petites titularisations entre août et novembre, le train de la Coupe du monde est malheureusement parti sans lui. L’avion de chasse a cependant trouvé sa vitesse de croisière depuis le début de l’année civile (12 buts sur ses 16 derniers matchs). « C’est déjà spécial qu’il joue ici. La plupart des gens ne savent pas que vous pouvez gagner plus d’argent au Mexique qu’à Feyenoord. Cela en dit long sur lui, soulignait Arne Slot sur ESPN la semaine passée. La question est de savoir comment il voit le reste de sa carrière. » Les courtisans se font de plus en plus nombreux, avec Manchester United, Newcastle et Benfica en tête de liste. À l’heure de défier la Roma, il talonne Marcus Rashford au classement des buteurs de la Ligue Europa avec cinq réalisations, contre six pour l’Anglais. Il n’y a en revanche pas photo sur le plan du ratio, puisque Giménez marque toutes les 46 minutes dans la compétition. Un Bebote en mode Baby Boss.

Par Quentin Ballue

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