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Sánchez, l’appel de la City

Par Antoine Donnarieix
Sánchez, l’appel de la City

Arsenal en plein marché estival et Alexis Sánchez en vacances, les récentes déclarations de l’atout offensif numéro un des Gunners mettent un bon coup de pied dans la fourmilière de Wenger... Dans le même temps, City fait les yeux doux au Chilien. Un foutu dilemme.

De bonnes vacances peuvent permettre à certains de souffler un bon coup, fermer les yeux et se recentrer sur soi-même. De profiter de l’instant présent, des paysages, et pourquoi pas sentir une âme poétique envahir l’esprit pour se confier via les mots. Alexis Sánchez a beau passer la majeure partie de son temps à taper dans un ballon, l’homme possède aussi un goût certain pour les figures de style, les métaphores en tête de liste. Pour son retour aux sources à Tocopilla, sa ville natale située dans la province d’Antofagasta dans le nord du Chili, Sánchez publie une vidéo de ses vacances sur le réseau social Instagram.

Il filme alors un chien à trois pattes en train de courir à pleine vitesse en suivant le véhicule dont il est passager. Un message écrit illustre la situation : « La vie te donne des coups, mais comme le fait ce chien, il faut savoir se relever, ne jamais s’avouer vaincu, essayer une nouvelle fois puis encore une autre, jusqu’à ce que tes rêves se réalisent. Personne ne te dit que la vie sera facile… Tout nécessite des sacrifices. Ce chien est un exemple de vie. » Ce chien est surtout un bon résumé de la vie d’Alexis Sánchez depuis son arrivée en Angleterre.

Porter le poids du canon

Au Brésil, la finale de la Coupe du monde 2014 n’est pas encore terminée que l’été d’Arsène Wenger aux micros de TF1 sent déjà la réussite. Non, la France ne sera pas championne du monde, mais l’Alsacien détient déjà son propre champion. Transféré du FC Barcelone à Arsenal pour 38 millions d’euros après un Mondial réussi, Alexis Sánchez est la recrue phare du mercato 2014-2015 chez les Gunners. Avec l’arrivée de Mesüt Özil l’année passée, l’animation offensive londonienne commence à avoir un joli visage, peaufinée par le beau gosse Olivier Giroud pour réceptionner les offrandes de ses coéquipiers. Un trio offensif sur lequel tonton Arsène comptait bien s’appuyer pour poursuivre sa moisson de trophées après une victoire en Cup, qui mettait alors fin à une disette de neuf saisons pour le club.

Et à l’heure de faire les comptes, trois ans plus tard ? Le palmarès d’Arsenal s’est garni de deux coupes d’Angleterre supplémentaires, et… c’est tout. Pas de titre européen, pas de titre de champion d’Angleterre, et même une cinquième place en championnat avant cet été, synonyme de non-qualification pour la prochaine Ligue des champions. Pas de réelle nouveauté pour Arsenal avec l’arrivée d’Alexis Sánchez, en fin de compte. Plutôt maigre pour un homme vainqueur de la Liga, de la Coupe du Roi, d’une Supercoupe d’Europe, d’un Mondial des clubs et de deux Supercoupe d’Espagne sur la même période avec le Barça. Certes, les deux équipes ne possèdent pas la même qualité d’effectif, mais Alexis Sánchez n’est pas du genre à chômer depuis son arrivée à Londres : 144 matchs, 11 844 minutes passées sur les prés, 72 buts et 42 passes décisives. Des statistiques supérieures à son rendement au Barça, qui incitent forcément l’intéressé à se confier sans langue de bois à la presse chilienne : « Je veux jouer la Ligue des champions, explique la star à Radio Sport Chile. Mais la décision ne dépend pas de moi, il faut que je discute avec Arsenal. » Au moins, le décor est posé.

La laisse d’Arsène et la gamelle de Pep

Du côté du propriétaire, l’hypothétique vente de Sánchez ne semble pas être à l’ordre du jour. Comme Wenger l’avait fait pour protéger son poulain Héctor Bellerín des griffes du Barça en début de mercato, le cas Alexis Sánchez semble tout aussi intense en négociations. Satisfaire à l’exigence de la C1 pour Sánchez est dans l’immédiat impossible pour Wenger. Malgré cet inconvénient, l’entraîneur possède d’autres arguments pour conserver sa machine à buts. D’une part, l’arrivée d’un renfort de poids avec Alexandre Lacazette. Même si Sánchez ne regarde pas toutes les semaines la Ligue 1, il devrait rapidement se rendre compte de la qualité de l’ex-Lyonnais pour envisager de fructueuses combinaisons offensives, motrices des succès à venir contre les grosses cylindrées anglaises. D’autre part, le défi. Gagner avec Arsenal le championnat d’Angleterre cette saison peut paraître fou à première vue, mais si l’équipe reste soudée, laisse la C3 au second plan et conserve son effectif actuel, pourquoi s’interdire le droit de rêver ? « Essayer une nouvelle fois puis encore une autre, jusqu’à ce que tes rêves se réalisent » , disait Alexis sur Instagram. C’est donc peut-être l’heure de réaliser son rêve.

À Manchester pourtant, l’envie d’enrôler l’international chilien se fait de plus en plus sentir. La Ligue des champions, les Sky Blues vont bel et bien la jouer cette saison. Revanchard après sa précoce élimination contre Monaco la saison passée, Pep Guardiola souhaitera jouer sur tous les tableaux, lui qui doit encore ajouter le titre de champion de Premier League à son palmarès. Un objectif en commun avec Sánchez, qu’il avait recruté en personne au Barça en 2011, admirant sa capacité à jouer sur tous les fronts de l’attaque, exercer un gros pressing sur l’adversaire et sa vivacité dans les duels. Trois arguments qui font de Sánchez un joueur capable de s’insérer dans le style de jeu de City, autant en ailier qu’en pur buteur. Engagé depuis dimanche avec le FC Séville, Nolito laisse son numéro 9 et une place vacante dans l’effectif des Citizens. Peut-être l’occasion idéale pour Sánchez de courir vers un futur triomphal. Que ce soit sur deux, trois ou quatre pattes.

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