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Samuel Grandsir : « À Évreux, je me suis inspiré de Bodmer, Mendy et Mandanda »

Propos recueillis par Mathieu Rollinger
Samuel Grandsir : «<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>À Évreux, je me suis inspiré de Bodmer, Mendy et Mandanda<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>»

Révélation de l'ESTAC et de la Ligue 1, Samuel Grandsir (21 ans) croise ce mercredi soir la route de Steve Mandanda, lui aussi formé à Évreux. Une terre qui a notamment enfanté Ousmane Dembélé. Pas étonnant, donc, que le Troyen, international U21, n'ait pas l'intention d'en rester là. Entretien sans courbettes.

Quel bilan fais-tu de cette première partie de saison ?Pour le moment, tout se passe très bien, on enchaîne les bons résultats même si certains matchs nous ont échappé. Pour un promu, on fait un bon début de saison, mais on voit que Strasbourg et Amiens sont sur la même voie. Il faut continuer comme ça, prendre les points où ils sont parce que ce n’est que le début. Mais on reste globalement assez efficaces et constants.

C’est justement ce qui manquait au Troyes de Jean-Marc Furlan lors de la saison 2015-2016. Qu’est-ce que Jean-Louis Garcia a apporté depuis ?Moi, j’avais suivi cette saison depuis l’équipe réserve. Mais entre-temps, il y a eu quelques changements dans l’effectif, avec pas mal de jeunes qui ont été intégrés. Troyes est une petite équipe de Ligue 1 et je pense que Jean-Louis Garcia a su prendre ça en compte, qu’il fallait être performants avec nos armes. Aujourd’hui, on sait ce qu’on doit faire et ce qu’on est capables de faire : bien défendre en équipe, se projeter vite vers l’avant et proposer du jeu. C’est la condition pour avoir de bons résultats. Tactiquement, ce que le coach met en place est bien équilibré.

Tu as inscrit à Metz un but dans les dernières secondes du match qui a permis de relancer votre début de saison.C’est vrai qu’il a fait du bien, celui-là. C’était un match qu’on devait gagner. On avait fait un bon début de saison avec un nul contre Rennes, où j’ai aussi marqué, et une victoire à Nice. Ce but met fin à une série de quatre matchs sans victoire. Donc ce match à Metz comptait beaucoup, surtout qu’on est allé chercher cette victoire en infériorité numérique.


Décidément quand tu marques, c’est très souvent décisif, puisque tu avais également marqué la saison dernière à Sochaux le but qui avait permis d’accrocher un barrage. Est-ce en partie grâce à ces réalisations que tu as gagné ta place de titulaire en Ligue 1 ?C’est sûr que ça m’a fait grandir et permis de trouver ma place dans le groupe. Bon, j’avais déjà fait mes preuves en Ligue 2 et je savais que le coach allait me faire confiance cette année. Mais quand tu montes avec un club, ta place n’est jamais gagnée. Il peut y avoir des recrues qui peuvent arriver. Donc forcément, ça aide pour montrer ce dont tu es capable.

C’est à Évreux que tu as commencé le foot. Tu y as joué jusqu’en U17 avant de rejoindre Troyes en 2012. Comment s’est passée la transition ?Personnellement, je n’aurais pas pensé être titulaire aussi rapidement dans un club de Ligue 1 et être sélectionné aussi tôt en équipe de France espoirs (deux sélections en octobre 2017, ndlr). Les choses se sont enchaînées assez vite. Si tu gardes les pieds sur terre, c’est plus facile à gérer. Mais j’aimerais aller plus loin encore.

Ces étapes, tu les as toutes franchies avec Aloïs Confais, ton coéquipier à l’ESTAC qui lui aussi vient du Évreux FC 27. Ça fait quoi de parcourir tout ça avec un pote d’enfance ?On se connaît depuis les poussins ! Le rejoindre en formation à Troyes (Confais a rejoint l’ESTAC un an avant Grandsir, ndlr), puis signer ensemble notre contrat pro, c’est fort.

Avec Aloïs Confais, on se connaît depuis les poussins ! Le rejoindre en formation à Troyes puis signer ensemble notre contrat pro, c’est fort.

Quand je suis arrivé ici, sa présence m’a beaucoup aidé. C’est un garçon qui est très sérieux. Il sait ce qu’il fait et c’est toujours bien de pouvoir s’inspirer de gars comme lui. Le fait qu’il soit là a évidemment compté au moment de prendre ma décision. Déjà que je ne m’éloignais pas trop de ma famille, être avec Aloïs, c’était rassurant. En U19, j’ai connu des hauts et des bas, je me suis posé des questions, sur ma capacité à pouvoir devenir pro. Et lui, ainsi que le reste du groupe, m’ont toujours soutenu. Je n’ai pas lâché et c’est comme ça qu’on m’a donné ma chance.

À l’époque à Évreux, vous aviez une génération de dingues, avec Ibrahim Keita (Wolverhampton) et surtout Ousmane Dembélé…(Il coupe.) Pas exactement, parce que le club actuel d’Évreux était à notre époque divisé en deux, qui étaient à cinq minutes l’un de l’autre. Moi je jouais à l’Évreux AC, alors qu’Ousmane était à la Madeleine (ALM Évreux, ndlr). Donc j’ai joué contre lui, jamais avec lui. On a juste passé des détections ensemble. Il n’avait que treize ans, mais il était déjà super fort. Il avait les mêmes feintes de corps qu’aujourd’hui. Puis, il est parti à Rennes au moment où les clubs ont fusionné.

Ça prouve quand même qu’Évreux est une ville riche en talents. Ça s’explique comment ?Il y a toujours eu de très bons joueurs à Évreux, de ma génération, mais aussi celles d’avant. C’est l’ALM qui a sorti Bernard Mendy, Mathieu Bodmer et Steve Mandanda et ça a donné une certaine cote au club. Après moi, il y a des jeunes qui ont rejoint le centre de formation du PSG ou les sélections jeunes. Ça fait toujours plaisir. C’est un vrai club formateur, mais les jeunes ont envie de passer des caps parce qu’ils ont vu jusqu’où leurs prédécesseurs sont allés. Je pense qu’ils veulent avoir la même chance que nous. À l’époque, je me suis inspiré de Bodmer, Mendy, Mandanda.

Tu as encore des contacts avec tes potes d’Évreux ?Oui, même si je ne les vois que rarement. Des fois, ce sont eux qui viennent à Troyes et ils dorment à la maison. Pour ceux avec qui j’ai joué au foot, comme Ibrahim Keita, on s’est un peu perdus de vue. On se suit sur les réseaux, mais c’est tout.

Quand tu vois Ousmane Dembélé au Barça, tu te dis que toi aussi tu pourrais jouer dans un grand club européen ?C’est sûr que c’est impressionnant ce qu’il lui arrive, mais avec quinze matchs de Ligue 1, c’est compliqué pour moi de prétendre aujourd’hui à quoi que ce soit. Il faut voir comment les choses vont évoluer, mais on ne sait jamais. J’espère pouvoir me retrouver un jour à nouveau contre lui ou avec lui.

Samedi, vous terminez la phase aller au Vélodrome. Il y a moyen de partir en vacances avec un gros résultat dans les valises ?Bien sûr ! Alors oui, ça sera très compliqué. Mais à l’extérieur, on a déjà montré cette saison qu’on pouvait poser des problèmes aux grosses équipes.

On sait qu’on peut créer la surprise à Marseille.

À Monaco, on arrive à mener 2-0 avant de se faire reprendre. À Paris, on a réussi à les inquiéter. À Nice, on a été gagner là-bas. Franchement, on sait qu’on peut créer la surprise à Marseille, parce qu’on va y aller sans aucune pression. On croit en nos chances.

Tu parlais de Steve Mandanda. Tu vas le retrouver ce mercredi au Vélodrome. Il représente quoi pour toi ?Je ne l’ai jamais rencontré en personne, mais on m’a beaucoup parlé de lui, de son parcours, tout ça. Franchement, c’est toujours bien de pouvoir croiser des joueurs avec cette carrière qui viennent du même endroit que toi. Si je peux, j’essaierai de lui glisser un petit mot sur Évreux et on verra.

Propos recueillis par Mathieu Rollinger

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