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Sammaritano : « Guy Roux était content que je revienne »

Propos recueillis par Arnaud Clement
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Dernier des Mohicans à avoir connu la L1 avec l'AJ Auxerre, Frédéric Sammaritano est revenu de l'enfer de la rééducation il y a quelques semaines, après sa grosse blessure au tendon d'Achille dès la 2e journée de L2. L'occasion pour lui de parler de son club, son coach Jean-Luc Vannuchi, du festival Messi contre City, de Guy Roux et même.... d'Yvan Colonna !

Auxerre, c’est seulement deux défaites depuis novembre 2014, toutes compétitions confondues, seulement six points de moins que le podium à dix journées de la fin et une place en demi-finale de Coupe de France. Est-ce le signe que l’AJA a les armes pour revenir sur le devant de la scène ?

Oui forcément, ces dernières années, le club est allé chercher son maintien à chaque fois de justesse en L2. Avant, il y a eu l’année de la descente… Donc là, c’est vrai qu’on vit une saison plus sereine avec de belles échéances à jouer. Et encore qu’elle aurait pu être plus belle si on n’avait laissé filer bêtement des points à domicile, où on n’a pas été intraitables. Et puis il y a aussi eu des matchs où on s’est fait rejoindre en fin de match.

Qu’est-ce qui te semble le plus jouable : aller chercher une place en L1 ou un ticket pour la finale de coupe en battant Guingamp ?

Ça me semble la coupe. Ça se passe sur un match, chez nous, dans un stade plein, donc c’est plus accessible. En championnat, on compte six points de retard dur le troisième (interview réalisée avant les rencontres jouées vendredi et samedi, ndlr), il va nous falloir faire un sans-faute pour y arriver, je pense qu’on n’a plus le droit à l’erreur. On ne peut même pas se contenter de faire des nuls.

L’Abbé-Deschamps sera plein contre l’En Avant. La dernière fois, c’était…

Je dirais certainement en Ligue des champions (2010-2011). L’an dernier, il y en avait une belle contre Nancy où on devait se sauver, lors de la dernière journée (plus de 12 000, ndlr). Là, il y avait une vraie belle ambiance, les supporters avaient lancé un appel pour venir nous soutenir. Donc cette demi-finale, dans un contexte bien différent, pour une compétition qui a une vraie saveur particulière, on l’attend. On ne joue pas tous les ans une demie !

En quarts, tu marques le penalty victorieux à Brest, où tu revenais de 6 mois d’indisponibilité suite à ta blessure au tendon d’Achille en ouverture de championnat. Tu es passé par quels états entre ce pépin et ce tir au but ?

Pas mal d’états. Déjà, c’était très dur de se blesser à la reprise, surtout vu la gravité. J’avais une grosse crainte au début, car on connaît peu cette blessure, qui est moins fréquente que les croisés pour un footballeur. Donc je me demandais si j’allais devoir changer mon jeu ou évoluer, mais j’ai pu travailler pour retrouver tout mon niveau. Pendant ma blessure, j’étais isolé, je travaillais en dehors du groupe, avec le staff médical, sans entraînement et matchs. C’est hyper frustrant, mais j’étais très bien entouré par ma famille et mes amis. J’ai passé plus de temps avec ma femme et mes enfants et, dans mon malheur, j’ai trouvé aussi de bons moments de bonheur. On a beaucoup travaillé, puis j’ai réintégré le groupe pour revenir à mon meilleur niveau physique. Ça s’est bien passé, toutes les étapes franchies l’ont été avec succès. Physiquement, je peux encore gagner en vivacité et en puissance, mais je n’ai plus de douleur et j’ai retrouvé de l’explosivité, ce qui fait mon jeu.

Justement, en parlant de jeu basé sur la vivacité, mercredi soir, tu t’es fendu d’un petit tweet en forme de déclaration d’amour : « Léo Messi !!! C’est trop !!! Je bande » .

Ouais carrément, en première mi-temps, il a été incroyable. J’ai pris vraiment beaucoup de plaisir en regardant ce match. Messi a montré toute l’étendue de son talent. Comme souvent cela dit, mais là encore plus. Il trouvait des angles de passes incroyables, offrait des ballons de but que personne ne voyait. Et le petit pont, pfffff… On ne peut que s’incliner.

Revenons-en à l’AJA. Si tu devais définir ton équipe, présenter ses points forts et ses points faibles, ses leaders…

Je pense qu’on est assez solides, les autres ont dû mal à nous mettre en difficulté défensivement. Au niveau du jeu, plus ça avance dans la saison et plus on sent qu’on a une maîtrise technique. On a un gros potentiel de ce point de vue-là, qu’on n’a pas exploité par moments. Il y a des leaders techniques, comme Vincent Gragnic, qui est le plus décisif. Sébastien Puygrenier a un rôle important, c’est quelqu’un d’écouté et d’expérience. Et puis il y a tous ces jeunes issus de la génération Gambardella, ou non d’ailleurs comme Aguilar, qui amènent beaucoup de fougue et d’envie. On a mis du temps à trouver la recette, car certaines arrivées ont été enregistrées fin août, mais maintenant, on a trouvé notre rythme.

Et ton coach, Jean-Luc Vannuchi, dans quelle classe tu le ranges ?

C’est un coach très pro, qui a le souci du détail. Très présent au niveau du groupe, rigoureux et qui aime bien nous faire travailler nos points forts. Et c’est quelqu’un d’humain, il essaye de garder tout le monde concerné.

Est-ce que dans le rapport joueurs-entraîneur, ça compte pour vous de savoir que le mec a joué au foot avec Yvan Colonna plus jeune ?

Je ne le savais pas, je l’apprends, ils sont tous les deux corses, oui. Va falloir se méfier (rires)…

Il paraît qu’il était très sanguin comme joueur. C’est toujours le cas sur le banc ?

On le voit parfois suivre les arbitres ou les joueurs et un peu s’énerver pendant ou juste après une rencontre, mais c’est inhérent, c’est la pression du match. Au quotidien, il est vraiment posé, plutôt calme. Donc quand il pense que c’est juste de rectifier, il justifie. Mais il ne va pas nous pousser des gueulantes à tort et à travers.

Et les anciens de la vieille garde comme Guy Roux, vous les voyez encore ?

Oui, le président Hamel est très présent au club. Guy Roux vient voir quelques entraînements. On n’a pas de contact particulier, mais pour ma blessure, je l’ai croisé après la victoire contre Sochaux, où il m’a dit qu’il était très content de la façon dont j’étais revenu, donc ça fait toujours plaisir.

Si jamais ça ne le faisait pas pour vous en championnat, tu mettrais une pièce sur qui pour la montée ?

Honnêtement, j’espère qu’on y sera, mais sinon, Troyes déjà, qui est au-dessus du lot, surtout dans la maîtrise collective. Ensuite, je dirais le Gazélec, qui est très costaud chez lui et je pense qu’ils vont tout gagner à domicile jusqu’à la fin, et Angers, que j’ai trouvé très bien en place, très fort tactiquement quand on les a joués. Et ça fait déjà quelques années qu’ils sont pas loin de la L1, donc à un moment, ça pourrait finir par payer.

Tu ne cites pas le voisin dijonnais. Rivalité oblige…

Non, j’aime bien Dijon, un club qui a un bon potentiel dans l’ensemble, mais qui a craqué début janvier avec ses cinq défaites d’affilée par exemple. Donc j’ai du mal à y croire…

À titre personnel, à 28 ans, comment vois-tu la suite de ta carrière ? La L1 ? La L2 ? L’étranger ?

J’arrive en fin de contrat à Auxerre. Donc mon ambition perso, je te dirais pourquoi pas retrouver la L1 ou tenter l’aventure à l’étranger. Je me sens quand même bien ici, donc on verra si l’AJA me fait une proposition. Je n’ai rien reçu encore. Je me sens bien ici et j’ai ce désir de monter. Si ce n’est pas cette année, ça sera un objectif affiché pour l’an prochain pour l’AJA.
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