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Salut Fred Antonetti !

Par Valentin Lutz
Salut Fred Antonetti !

L'annonce était attendue, elle a finalement été faite ce jeudi : après quatre années passées sur les bords de la Moselle, Frédéric Antonetti va quitter le FC Metz. Jusque-là, tout s'était pourtant très bien passé entre le Corse et la Lorraine : oui, mais voilà, à l'issue d'une saison douloureuse, soldée par un retour en Ligue 2, l'aventure du coach de 60 ans s'est terminée en dents de scie, avec une certaine amertume et un parfum de gâchis.

Parfois, il suffit de deux images pour résumer une aventure : à Metz en tout cas, la saison de coach Antonetti peut être résumée via deux créations des ultras de la Horda Frenetik. Longtemps en effet, signe de leur soutien au technicien corse, les supporters de la tribune Est ont arboré un calicot tiré d’une image d’un Metz-PSG sur lequel trônait un Frédo les poings serrés, prêt à en découdre, au-dessus d’un simple mot, « Grinta ». Ces derniers temps pourtant, c’est un autre symbole qui a égayé les travées de Saint-Symphorien : celui d’un Antonetti comparé à Calimero, soudain accusé de ne jamais assumer ses responsabilités. Entre les deux, de fait, un exercice complètement raté, pénible, conclu à la 19e place de Ligue 1, mais surtout, la fin de l’histoire d’amour qu’avaient créée le club lorrain et son technicien. L’escapade lorraine de coach Antonett’ s’est en effet terminée ce mercredi, avec pas mal de regrets et une certaine amertume. Mais comment en est-on arrivé là ?

L’amour dure trois ans

Le gâchis est d’autant plus grand que quelque chose s’était créé entre le FC Metz et son entraîneur, sportivement comme humainement. L’arrivée du divin corse à l’été 2018 avait été accompagnée par une vague d’espoir, celle d’attirer un technicien rompu aux joutes de l’élite dans un club alors pensionnaire de Ligue 2, et surtout, de s’attirer un projet enfin ambitieux. Car en parallèle, le FC Metz avait aussi enclenché un plan de modernisation de ses infrastructures, soldé par la construction d’un nouveau centre d’entraînement à Frescaty et l’agrandissement du stade Saint-Symphorien, encore en cours. Sur le terrain, les résultats avaient vite suivi : le FC Metz avait retrouvé la Ligue 1 sous les ordres de Vincent Hognon et s’y était ensuite maintenu plus ou moins aisément au cours des deux saisons suivantes (15e en 2019-2020, 10e en 2020-2021). En grande partie grâce à l’influence de son manager général et de son réseau, à l’origine du recrutement de joueurs comme Vincent Pajot, Habib Maïga ou Fabien Centonze.

En dehors des terrains également, une relation forte avait été nouée entre l’employeur et l’entraîneur, par ailleurs attaché à la croix de Lorraine, du fait de son « respect pour le général de Gaulle ». Surtout, à l’annonce du retour en Corse de Frédéric Antonetti lors de la convalescence de son épouse, malheureusement décédée en juillet 2020, le FC Metz avait, d’une part, soutenu son chef de bord contre vents et marées, et d’autre part, tenu à ce qu’il continue à occuper ses responsabilités, même à distance. Une position qui a touché le Corse. « Je voulais surtout remercier le président, Bernard Serin, pour son indéfectible confiance dans la difficulté, avait-il déclaré lors des célébrations du titre de champion de Ligue 2 en 2019, via un message affiché sur les écrans du stade. Au-delà du président, pour lequel j’ai une profonde estime, c’est l’homme que je tiens à saluer. Pour finir, je souhaitais vous remercier, supportrices et supporters, pour les nombreux messages de sympathie et de soutien que vous m’avez envoyés. »

La bagarre, BCBG et politique de la terre brûlée

Cette saison pourtant, la belle entente entre Frédéric Antonetti et le FC Metz s’est grippée. Si le club a continué d’afficher publiquement son soutien à son entraîneur, notamment à l’occasion de sa prise de bec musclée avec Sylvain Armand à Lille, qui a valu au coach une suspension de dix matchs, ce dernier a de plus en plus ouvertement critiqué son club, lors de conférences de presse parfois surréalistes. Le public, d’abord, en a pris pour son grade, accusé d’être « hostile » et responsable des « meilleures performances de l’équipe à l’extérieur » (avant sa double victoire face à Lyon, 3-2, et Angers, 1-0, Metz avait gagné un match à domicile en quinze mois) : Frédo, quant à lui, persuadé d’être seul contre tous, s’est dit être « le seul à croire encore au maintien », en marge de la 34e journée (Metz-Brest, 0-1). Mais le Corse n’a bien sûr laissé personne sur le bord de la route : cellule de recrutement, staff médical, centre de formation, tous se sont fait allumer. Coincé selon lui dans un monde de BCBG qui détestent son tempérament, Antonetti s’est progressivement replié sur lui-même à mesure que le FC Metz, plombé par des performances individuelles et collectives inexplicablement faibles par rapport à la saison passée, coulait vers la Ligue 2 (qu’il a retrouvé au terme d’une saison calamiteuse, soldée à la 19e place).

Au point de finalement mettre en place une politique de la terre brûlée. En interne, les crispations sont allées crescendo : Grégory Proment, patron à succès de la réserve, ainsi que Philippe Gaillot, homme fort de la direction sportive depuis 2005, ont ainsi été sacrifiés. Sur le terrain, le bouillant chauve a fait exploser une partie de son vestiaire dès le début de saison, en remplaçant des joueurs entrés en jeu quelques instants plus tôt (Lenny Joseph face à Lille, 3-3 ; Papa Ndiaga Yade contre Reims, 1-1 ; Vagner Dias contre Clermont, 2-2). Tactiquement, il s’est également entêté dans un système à cinq défenseurs qui n’a jamais fonctionné cette saison. Quant à la gestion du groupe, le choix des joueurs n’a pas toujours été très lisible : si ses hommes ont bénéficié d’une certaine immunité, les jeunes pousses, comme William Mikelbrencis ou Lenny Lacroix, n’ont pas eu la même chance. Si bien qu’à l’aube d’une nouvelle saison en Ligue 2, l’effectif, à bout de souffle, devrait littéralement s’effriter au cours des prochaines semaines, cependant que les espoirs, pistés à l’étranger, pourraient également avoir envie de faire leurs valises. L’organigramme, amputé de son gourou, est également à reconstruire. Bref, tout est à refaire, alors que tout semblait, pour la première fois depuis longtemps en Lorraine, prometteur. La définition du gâchis.

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