S’abonner au mag
  • Euro 2020
  • Gr. B
  • Macédoine du Nord-Pays-Bas (0-3)

Salut à toi, Grande Pandev !

Par Julien Duez
Salut à toi, Grande Pandev !

De cette opposition entre les Pays-Bas et la Macédoine du Nord, on retiendra d'abord les adieux émouvants de Goran Pandev. À 37 ans, le géant du football macédonien a tiré sa révérence internationale après 122 apparitions sous le maillot des Crveno-Žolti et avec la certitude d'avoir accompli son devoir.

« Pour moi, chaque match en équipe nationale est rempli d’émotions, et il est certain que celui-ci le sera tout autant. Je suis heureux de pouvoir faire mes adieux dans une grande compétition, car c’est un rêve, pour moi comme pour tout le monde, qui est devenu réalité. » Il y avait de l’émotion dans les propos de Goran Pandev avant d’affronter les Pays-Bas. Éliminée avant le coup d’envoi, la Macédoine du Nord a finalement terminé son premier tournoi international par une cruelle défaite symbolique de son inexpérience au plus haut niveau. Mais ce que les Macédoniens ont d’abord retenu, ce sont les adieux de Goran Pandev, leur capitaine, leur héros national et qui, à quelques semaines de fêter ses 38 ans, a tiré sa révérence au terme de vingt ans de carrière, 122 matchs et 38 buts marqués sous le maillot rouge et jaune. Des adieux sous la forme d’une haie d’honneur réalisée prématurément à la 68e minute sur la pelouse de la Johan Cruijff Arena, mais célébrés dès la matinée de ce lundi par tous ses coéquipiers, à commencer par le jeune Ezgjan Alioski, lequel s’est fendu d’un montage tout en finesse pour rendre hommage à son capitaine.

L’intéressé n’était pas le seul à avoir versé sa larme. Pour la petite république des Balkans, c’est un véritable déchirement, car la retraite de Pandev marque la fin d’une époque. On parle en effet des adieux du plus grand joueur de l’histoire du pays, en tout cas depuis son indépendance obtenue en 1991. Car si auparavant, quand la Macédoine était encore yougoslave, c’est la figure de Darko Pancev qui s’imposait comme G.O.A.T. incontestable, Goran Pandev est venu détrôner l’ancien roi dans le cœur de ses compatriotes. Parce qu’en Italie, que ce soit avec l’Inter, la Lazio, le Napoli ou même le Genoa, le natif de Stroumitsa s’est transformé en ambassadeur d’un pays qui, footballistiquement, n’a jamais eu grand-chose à vendre. Et en sélection, depuis ce 3-3 obtenu le 6 juin 2001 face à la Turquie, il n’a jamais cessé de s’accrocher pour faire progresser son pays, allant jusqu’à affirmer vouloir échanger tous ses trophées glanés en club contre une seule participation à l’Euro.

L’homme qui tombe à pic

Que se serait-il passé si, en 2015, le sélectionneur Igor Angelovski n’avait pas commencé son mandat en allant le voir à Gênes pour le convaincre de sortir de sa première retraite internationale pour reprendre du service et porter un collectif en plein développement sur ses épaules ? Peut-être que la Macédoine du Nord végéterait toujours dans les profondeurs du classement FIFA et resterait ce genre de sélection qu’on se réjouit de tirer en éliminatoires avec l’assurance de prendre six points sans forcer. Mais fidèle à l’adage selon lequel on n’est jamais mieux servi que par soi-même, Goran s’est laissé convaincre et a enchaîné les buts décisifs, jusqu’à crucifier la Géorgie le 12 novembre dernier en finale des barrages pour offrir à son pays ce rêve tant attendu. Avant, quelques semaines plus tard, de récidiver face à l’Allemagne lors des éliminatoires du Mondial 2022, comme pour confirmer que la Macédoine avait bel et bien changé de dimension et qu’il faudrait désormais compter sur elle à l’avenir.

Peu avant le match contre les Pays-Bas, la fédération macédonienne a publié un cliché sur lequel on voit Pandev assurer symboliquement la passation de pouvoir avec Stefan Ristovski, futur porteur du brassard des Lynx. En larmes, le latéral droit du Dinamo Zagreb peinait à contenir son émotion, tandis que le vétéran, lui, se montrait rassurant, comme pour dire : « Tout va bien se passer, ne t’inquiète pas. » Ce sera désormais à lui de mener Alioski, Elmas, Bardhi et consorts, symbole d’une nouvelle génération multiculturelle, à l’image de leur nation et plus forte que jamais. Cela, Pandev en est convaincu et l’a répété à maintes reprises.

Face à l’Ukraine, lorsque la foule scandait son nom, il l’a prouvé en laissant Ezgjan Alioski tirer le penalty qui a permis au Petit Poucet de sauver l’honneur une fois de plus. La première fois, c’était par un but de raccroc face à l’Autriche. Le vieux lion s’était alors chargé de montrer l’exemple et, in extenso, la marche à suivre, lorsqu’il faudrait faire sans lui. Où le retrouvera-t-on désormais ? À la tête de la fédé ? Sur le banc de l’équipe nationale ? À la terrasse de son café de Stroumitsa ? En attendant, si le papi a réalisé son rêve d’enfant, il lui reste une pige à honorer au Genoa, pour le plus grand plaisir de Gianluigi Buffon qui avait un jour déclaré qu’il ne prendrait pas sa retraite tant que Pandev serait encore en activité. On aura donc encore un peu le droit de profiter de ce morceau de romantisme footballistique. Alors hajde Grande Pandev ! Et surtout, merci pour tout.

Dans cet article :
Dans cet article :

Par Julien Duez

Articles en tendances

Votre avis sur cet article

Les avis de nos lecteurs:

Dernières actus

20
Revivez France-Belgique (2-0)
Revivez France-Belgique (2-0)

Revivez France-Belgique (2-0)

Revivez France-Belgique (2-0)

Nos partenaires

  • Vietnam: le label d'H-BURNS, Phararon de Winter, 51 Black Super, Kakkmaddafakka...
  • #Trashtalk: les vrais coulisses de la NBA.
  • Maillots, équipement, lifestyle - Degaine.
  • Magazine trimestriel de Mode, Culture et Société pour les vrais parents sur les vrais enfants.
  • Pronostic Foot 100% Gratuits ! + de 100 Matchs analysés / semaine

Pays-Bas

Goran Pandev