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Sainté sous García, ça peut donner quoi ?

Par Florian Cadu
Sainté sous García, ça peut donner quoi ?

Arrivé sur le banc de l’ASSE avec plein de belles idées dans sa valise, Óscar García réalise le meilleur début de saison du club en championnat depuis 1973. Mais au-delà des points, les supporters verts veulent aussi voir du beau jeu après la période Christophe Galtier. Alors, que laissent espérer les trois premières journées ?

Trois victoires en trois matchs. Neuf unités sur neuf. Cinq pions inscrits, aucun concédé. Seule équipe de Ligue 1 à ne pas avoir encaissé de but. En apparence, les débuts d’Óscar García avec Saint-Étienne frisent la perfection. Pour retrouver un tel démarrage en matière de points, il faut remonter à 1973-1974. De quoi réjouir les fans des Verts, donc. Mais ces derniers souhaitent bien davantage que des succès. Après sept ans et demi passés avec Christophe Galtier, période marquée par de l’ennui et des matchs nuls (100, pour 107 défaites et 154 victoires), le Chaudron réclame du divertissement. Du spectacle. Des tremblements de filets. Du beau jeu. Ça tombe bien, leur nouvel entraîneur, qui débarque avec une réputation de coach offensif, a promis de s’inspirer du football barcelonais et de la philosophie cruyffienne.

Le Berić symbolique

S’il est évidemment beaucoup trop tôt pour tirer des conclusions et mettre des notes sur les copies de l’Espagnol, les trois premières journées peuvent cependant donner des indications sur le futur, à court terme, de l’ASSE. D’abord, il faut noter que Sainté n’a pas connu de franche révolution avec García, qui utilise le même 4-3-3 que son prédécesseur (lequel optait parfois pour un 4-2-3-1 la saison dernière, avec Henri Saivet derrière Robert Berić). Sauf que l’Hispanique a tranché : il ne veut pas de Berić, la pointe titulaire de l’année écoulée, dans son onze. En l’absence de Loïs Diony et Alexander Søderlund, ses deux concurrents principaux, le Slovène n’a pas disputé une seule minute et devrait donc aller voir ailleurs.

Cela est sans doute un détail pour vous, mais ça veut dire beaucoup : son actuel technicien réclame en effet de la profondeur, de la vitesse, des profils dynamiques. Tout le contraire d’un Berić. « J’aime jouer très offensif, avait prévenu le bonhomme dès sa présentation. Je pense tous les jours à la façon dont je peux faire mal à l’adversaire, à comment je peux marquer plus de buts que l’autre équipe. Je me sens très mal à l’aise quand je n’ai pas le ballon et je veux que mes joueurs pensent la même chose. » Après la victoire contre Nice (1-0), l’ancien de Salzbourg s’est donc félicité de la titularisation du trio offensif Oussama Tannane-Jonathan Bamba-Romain Hamouma : « Je suis content d’avoir fait ces choix de joueurs et c’est plus facile quand ils jouent comme ça, surtout en première période. » Une triplette reconduite à Caen et contre Amiens (hormis Loïs Diony ayant remplacé Tannane), devant une ligne Bryan Dabo-Ole Selnæs-Assane Dioussé pas encore habituée à jouer ensemble.

Des chiffres qui ne demandent qu’à bouger

Raison pour laquelle, sans doute, les statistiques ne plaident pas (encore ?) en faveur de García. Sur les trois journées disputées, son équipe n’a en effet monopolisé la balle que 47,8 % du temps en moyenne, contre environ 50 sur tout l’exercice 2016-2017. Saint-Étienne tire également un peu moins, mais se montre un peu plus précis : 8,7 frappes tentées par match (3,3 cadrées) depuis la reprise contre 10,8 la saison dernière (3,5 cadrées). Idem pour les centres (13 contre 22), les corners (2 contre 5) et les ballons joués (558 contre 569). Mais le tacticien, sûrement conscient de ce bilan chiffré plutôt décevant, avance deux arguments totalement légitimes pour le justifier : le besoin de temps, et le besoin de recrues. « Le jeu à la barcelonaise, c’est ce que j’aime faire. Ici, nous n’avons pas les joueurs pour, et puis Barcelone joue comme ça depuis longtemps, ce n’est pas quelque chose que l’on fait en deux mois » , a-t-il ainsi rappelé face à la presse.

Comme un écho à sa réaction après la victoire contre Nice : « Si on a souffert en seconde mi-temps, c’est parce que l’on manque de milieux de terrain et que je n’ai pas pu faire de changements dans ce secteur. Au sujet des renforts, je crois que l’on a besoin d’un peu de tout… » Histoire de faire comprendre que les comptes pourront démarrer une fois le mercato et quelques semaines achevés. Reste que le Monsieur est attendu au tournant, et l’assume. Il veut distraire le public, à qui il dédie chaque point que sa bande récupère, et s’interdit de se contenter de sa place de leader partagée avec le Paris Saint-Germain, son prochain adversaire. « Ce n’est pas parfait parce que je veux mieux jouer » , a-t-il encore assuré. À Saint-Étienne de devenir aussi séduisant que le discours de son coach.

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