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Saint-Étienne: Sanction sous le fumi

Par Nicolas Kssis-Martov
Saint-Étienne: Sanction sous le fumi

Pas de miracle pour l’ASSE, déjà reléguée en L2, lors de son passage devant la Commission de discipline de la LFP. Les Verts se sont vu frapper de six points de pénalité dont trois fermes et de six matchs à huis clos (deux avec sursis). Pourtant, certaines voix s’élèvent déjà pour regretter la légèreté de la peine au regard de la gravité des faits. Avec toujours l’illusion que la jurisprudence permettra d’éviter une récidive. Mais qui sanctionner et pour quelle faute ?

La saison 2021-2022 a été particulièrement chargée en incidents et débordements dans les tribunes de l’Hexagone. Le dernier point d’orgue s’était déroulé lors du barrage perdu par Saint-Étienne contre l’AJ Auxerre. Après une lente descente aux enfers, les virages stéphanois, pour le moins fâchés envers leur direction, n’ont pas supporté l’humiliante rétrogradation en Ligue 2. La dramaturgie de la rencontre jusqu’aux tirs au but n’a rien fait pour calmer les esprits. L’envahissement prévisible du terrain avait en outre cette fois tourné au chaos, avec bousculades – pour rester courtois – et une attaque en règle, aux fumis, des gradins présidentielles. Ces scènes, plutôt rares en France, avaient frappé les esprits du grand public, des directions de club et bien évidemment de la LFP. Après les jets d’objets sur les joueurs, plus rien ne semblait sacré ni protégé. Un peu comme lorsque les Gilets jaunes avaient envahi des Champs-Élysées transformés en champ de bataille.

Il fallait donc taper fort. La commission de discipline de la LFP avait déjà dû se prononcer sur les cas, fort différents, de Nice et de Lyon. Son pouvoir porte évidemment essentiellement sur la dimension sportive, mais aussi financière à travers les huis clos. Pour ce dernier aspect, il est peu probable que les supporters et ultras en perdent le sommeil, contrairement à la direction qui voit de l’argent s’envoler. D’autant plus que la perte de billetterie pour un club qui descend en L2, mais qui peut compter sur un public fidèle, coûtera proportionnellement davantage qu’en L1, surtout au regard des pertes en droits télé par exemple. Pour le coup, le message est clair, même si certains le considèrent encore trop indulgent. Il s’agit d’abord de mettre les clubs devant leurs « responsabilités » lorsqu’ils organisent un match. Au-delà des considérations strictement de sécurité, l’enjeu se situe aussi et peut-être d’abord sur le plan économique. L’image offerte par la Ligue 1 a été de ce point de vue déplorable, jusqu’à l’esclandre de Sylvain Armand. Sans oublier le fiasco du Stade de France qui a définitivement dressé le portrait d’un pays qui ne sait pas gérer le public des matchs de football. Certes, de nombreux investisseurs étrangers viennent au chevet du foot français, dont d’ailleurs l’homme d’affaires américain David Blitzer du coté de la Loire, mais la Ligue désire surtout vendre son « produit » hors de nos frontières en accroissant sensiblement ses droits télé non domestiques. Il s’impose donc de trouver une solution pour remettre au pas les « Gaulois réfractaires » en écharpe.

Quelle réponse des pouvoirs publics ?

La LFP, via son instance disciplinaire, use donc de son pouvoir pour demander en filigrane à ses membres de reprendre en main leur gestion en ce domaine. En pointant du doigt les directions trop conciliantes envers les ultras, comme si ces derniers avaient pris le pouvoir dans le foot français. Même si de ce point de vue, les événements condamnables de Geoffroy-Guichard relèvent davantage du cri de désespoir que de la prise du palais d’hiver. Mais tout le monde sait que la véritable réponse viendra des pouvoirs publics, y compris sur le versant judiciaire. Sauf que les forces de l’ordre et les préfets paraissent plus doués pour multiplier les interdictions de déplacement ou les IAS que pour anticiper les véritables matchs à risque, à l’image des échauffourées provoqués par les Hollandais et les Grecs à Marseille en Coupe d’Europe. Le rapport du Sénat sur la récente finale de Ligue des champions l’a également illustré. Où étaient les CRS ou gardes mobiles à Sainté alors que tout le monde pressentaient l’explosion en cas de scénario catastrophe ? On ignore pour le moment la politique que désire adopter la nouvelle ministre des Sports. Ces premiers pas avec Liverpool-Real Madrid ont plutôt démontré que l’ancienne énarque maîtrisait plutôt mal ce dossier.

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