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Sagna : « J’ai plus appris en jouant le maintien à Benevento que lors des dix saisons précédentes »

Propos recueillis par Freddie Paxton // Traduction : Florian Lefèvre
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Bacary Sagna est la nouvelle recrue de l’Impact Montréal. À 35 ans, le latéral droit aux 65 sélections en équipe de France s’apprête à découvrir la MLS. Avant de s’envoler au Canada, il revient notamment sur sa dernière pige en Serie A et la fin de l’ère Wenger à Arsenal.

Lorsque Arsène Wenger a annoncé son départ d’Arsenal, quelle a été ta réaction ?Honnêtement, j’étais assez surpris. Tout le monde peut connaître une mauvaise passe (les Gunners ont terminé 6e de Premier League la saison dernière, ndlr). Il a construit le club, développé le football anglais, fait évoluer la mentalité anglaise. Il a vécu une année difficile et quand il a annoncé son départ, c’était : « oh, on va le célébrer pour ses adieux » , mais les fans auraient dû être plus reconnaissants pour ce qu’il a accompli au club.

Les fans d’Arsenal auraient dû être plus reconnaissants pour ce qu’Arsène Wenger a accompli au club

Tu trouves que les fans ont manqué de respect à Arsène Wenger ?Ils sont allés trop loin. Pendant 21 ans, c’est lui qui les a rendus fiers. Et puis certains ont fait survoler un avion tractant une banderole appelant à sa démission pendant les matchs, ou d’autres choses de ce genre qui n’avaient aucun sens.

Est-ce que les joueurs étaient trop dans leur confort à Arsenal ?Oui, d’ailleurs, c’est la raison pour laquelle j’ai quitté Arsenal. À un moment dans ta carrière, tu as besoin de sortir de cette zone de confort pour aller de l’avant. Si tu te complais dans cette routine, tu risques de tout perdre. Arsenal a tout pour réussir : le club est basé à Londres, a de superbes installations, un grand stade. Mais, sur le terrain, les joueurs doivent montrer plus de volonté.

Qu’est-ce que tu penses de l’arrivée d’Unai Emery comme successeur de Wenger ?C’est une page qui se tourne : un renouveau complet du club. Il y a des recrues (Mattéo Guendouzi, Bernd Leno, Sokratis Papastathopoulos, plus les retours de prêts, ndlr) et les joueurs ont besoin de cette concurrence, de batailler pour gagner leur place sur le terrain. Emery est le bon choix pour faire avancer le club. Il a dû vivre avec une grosse pression au PSG, et il va la retrouver à Arsenal, parce que tout le monde attend de lui qu’il reconstruise le club rapidement. Comme je l’ai toujours dit, Arsenal peut battre n’importe qui, mais ces derniers temps, c’était une équipe capable du meilleur comme du pire. Tu as joué avec Mikel Arteta à Arsenal, puis évolué sous ses ordres lorsqu’il est arrivé dans le staff de Manchester City. Cet été, il était dans la short list des dirigeants d’Arsenal pour succéder à Wenger… Être un leader, ça a toujours été dans son caractère. Il n’était pas capitaine d’Arsenal par hasard. Je le vois devenir l’un des meilleurs entraîneurs dans le futur. Cela dit, je crois que prendre les rênes d’Arsenal cet été n’aurait pas été une bonne idée pour lui. Il aurait tout de suite été sous le feu des projecteurs pour son premier poste de numéro 1.

Tu as connu Manuel Pellegrini à Manchester City. Qu’est-ce qu’il va apporter à West Ham, où il a été nommé cet été ?C’est un Sud-Américain : Pellegrini aime apporter de la joie sur le terrain et rajouter de la compétition à l’entraînement. Je me souviens de séances agréables où il arrivait à donner confiance à ses joueurs. Je pense qu’il va redresser les Hammers après leurs difficultés la saison dernière.

Après Pellegrini, tu as évolué sous Pep Guardiola. À quoi ressemblent ses séances d’entraînement ?Il fallait vraiment être hyper concentré. Guardiola est un gars cool dans la vie, mais à l’entraînement, il est très, très exigeant. Il demande à ses joueurs d’être tous les jours à 100%. Ses séances étaient plus courtes, mais plus intenses que celles de Pellegrini.

Est-ce que ce sera difficile pour City de conserver son titre cette année ?Quand tu penses que les joueurs de City ont actuellement 23-24 ans et que le club a les moyens de renouveler leurs contrats et de les garder… Ils vont encore progresser et il va falloir compter sur eux !

En juin dernier, Yaya Touré accusait Pep Guardiola d’avoir un problème avec les joueurs noirs. Des accusations fondées ? Je ne connais pas ses relations avec tous les joueurs, mais, personnellement, je n’ai jamais eu de problèmes avec Guardiola. Quand j’étais bon, il me faisait jouer. Le coach me respectait comme je le respectais.

Tu sors d’une demi-saison à Benevento. Pourquoi avoir rejoint le dernier de Serie A, quasiment condamné dès l’hiver à la relégation ?

J’ai signé à Benevento et je n’ai vraiment aucun regret même si beaucoup de gens ont pensé que c’était un choix fou.

Lors de ma dernière année à City, je n’était pas heureux, j’avais besoin de faire un break. Puis, après six mois sans contrat, j’ai signé à Benevento et je n’ai vraiment aucun regret même si beaucoup de gens ont pensé que c’était un choix fou. J’ai vraiment adoré ces quatre mois là-bas. En fait, je pense que j’ai sûrement plus appris en jouant le maintien à Benevento que lors des dix saisons précédentes. Je suis toujours convaincu que le club avait les moyens de faire une remontée au classement pour rester en Serie A. La preuve, on a battu l’AC Milan, on a joué incroyablement bien contre l’Inter, même si on a perdu en encaissant un but sur corner et un autre sur coup franc.

Et maintenant, à 35 ans, qu’est-ce que tu recherches ?Je vais suivre mon cœur. J’ai montré que je n’étais pas fini à Benevento. Et tant que j’aurais la condition physique pour jouer, je jouerai.

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Propos recueillis par Freddie Paxton // Traduction : Florian Lefèvre

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