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Rosenberg, le Hareng garde la pêche

Par Florian Lefèvre
Rosenberg, le Hareng garde la pêche

Battu 3-2 à Celtic Park la semaine passée, Malmö FF reçoit ce mardi soir le Celtic Glasgow en barrage retour de la Ligue des champions. L'atout des Himmelsblått ? Markus « le Hareng » Rosenberg, un vieux briscard qui régale.

Merchant Square, Albion Street, mercredi dernier. Un taxi bleu dépose son client, nous sommes en plein centre ville de Glasgow. Intrigués par les caméras, des fans de Malmö FF, venus assister en Écosse au barrage aller qualificatif pour la Champions contre le Celtic, convergent vers la voiture. Surprise, l’homme qui ouvre la portière du taxi, c’est la vedette de leur équipe préférée, l’idole de toute une ville. Markus Rosenberg, 32 ans. Décontracté, le joueur porte sweat et short de ville, et serre les mains des fans intimidés. Markus se balade, tranquille ; ce soir, il ne pourra pas jouer, il est suspendu. Avec la complicité des cameramen du club, il a une surprise à faire. Le Suédois grimpe au premier étage d’un restaurant, enfile sa capuche et s’avance sur la terrasse qui surplombe le centre commercial. « Allo ? Allo ? Alloooooo ! » Mégaphone en main, Markus Rosenberg s’improvise capo et interpelle les dizaines de fans suédois qui ont fait du lieu leur quartier général de circonstance. Bientôt, ces derniers reprennent en chœur les chants à la gloire du Malmö FF.

Zlatan, nourrice et baroud d’honneur

Ce club, le numéro 9 en est le symbole. Une spécialité locale même, comme l’indique son surnom : « Sillen » , le Hareng. Après neuf saisons à l’étranger, Rosenberg est revenu à la maison en janvier 2014. Là où il est né, là où il a grandi, à l’instar de Zlatan Ibrahimović, qu’il voyait venir à l’entraînement en vélo durant leurs jeunes années (Rosenberg a un an de moins que Zlatan) chez les Himmelsblått. D’ailleurs, suivant les recommandations du Z, le meilleur buteur du championnat suédois 2004 est aussi parti très tôt à l’Ajax Amsterdam. C’était en 2005, à l’époque, les recruteurs rennais – adeptes des jeunes pépites scandinaves (Isaksson, Källström) – étaient aussi sur le coup pour s’emparer de l’étoile montante. Le gaillard ? Un garçon énergique, fixé sur le foot depuis que sa nourrice, Stina, attira l’attention des parents sur le talent du petit Markus, alors âgé de trois ans ; un avant-centre robuste (1,85 m, 76 kg) mais classieux, doté « d’une grande force de pénétration balle au pied et capable d’enchaîner rapidement par un tir. Il percute. Il est puissant » , comme le décrit son premier sélectionneur national, Lars Lagerbäck.

Sous les ordres de Lagerbäck, justement, le beau gosse participe au Mondial 2006 et à l’Euro 2008. En Allemagne, Rosenberg ne dispute pas une seule minute – barré par la paire Larsson-Ibra. Difficile à encaisser, comme ce coup de poing dans l’estomac infligé par le Danois Christian Poulsen, lors des éliminatoires précédents. En Suisse-Autriche, l’attaquant fait deux apparitions. Quatre ans plus tard, il aborde enfin une grande compétition internationale dans la peau du titulaire, à l’issue de « la meilleure saison de [sa] carrière » , en 2011-2012. Une consécration pour celui qui « était plutôt considéré comme le troisième, quatrième ou cinquième meilleur joueur. Il a toujours dû travailler dur pour faire partie des meilleurs » chez les jeunes, se souvient son père. L’attaquant vient à ce moment-là de planter sa dizaine de buts sous les couleurs du Werder Brême, où il évoluait depuis 2006 – avec entre-temps un prêt au Racing Santander. Mais en Pologne-Ukraine, l’élégant Rosenberg ne trouve pas le chemin des filets et perd sa place dans le XI au profit d’Elmander. Il assiste au baroud d’honneur de son équipe face aux Bleus, 2-0, depuis le banc de touche. Sa dernière apparition avec le maillot de la Suède (33 sélections, 6 buts, au total).

Un sac de fringues dans les cartons

Après de belles années en Buli – avec une finale en Coupe UEFA (2009) -, « Sillen » n’a qu’une envie : découvrir la Premier League. Direction West Bromwich, rejoindre son compatriote, le défenseur Jonas Olsson. Mais le hareng ne se cuisine pas à la sauce baggie. Le Suédois collectionne les bouts de match aux différents postes de l’attaque, sans parvenir à convaincre les coachs successifs, Steve Clark et Keith Downing. Au bout d’une saison et demie sans marquer le moindre but, le Suédois décide de revenir au pays. À Malmö FF, évidemment, et avec juste un sac de fringues dans les cartons. Les meubles de sa baraque anglaise ? Avec sa femme, Markus a décidé d’en faire don à une œuvre de charité. Mais son plus beau cadeau, il l’offrira à son club de cœur l’été dernier. Le meilleur joueur de l’Allsvenskan 2014 (28 matchs, 15 buts) claque deux doublés contre le Sparta Prague, puis Salzbourg : Malmö FF se qualifie pour la première fois pour la phase de poules, et il en est le principal artisan. Au passage, il inscrira trois des quatre buts de son équipe en poule.

L’hiver dernier, Markus Rosenberg attire les sirènes de clubs européens de renom comme l’Inter ou Valence. Mais après quelques mois de réflexion et de négociations financières avec Malmö FF, le capitaine rejette les offres étrangères et prolonge sous les couleurs Himmelsblått (jusqu’en 2017). « C’était tentant de partir, mais je suis à la maison ici. Je compte même y passer le reste de ma vie. » À l’heure où Malmö FF n’est plus aussi souverain en championnat, Markus et sa bande jouent leur saison sur la Ligue des champions : c’est-à-dire ce mardi soir face au Celtic. Le Swedbank Stadion, lui, espère se délecter de son hareng préféré.

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Par Florian Lefèvre

Propos tirés de fifa.com, aftonbladet.se, sydsvenskan.se et de conférences de presse.

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