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Rooney, toujours sur le ring

Par Florian Cadu
Rooney, toujours sur le ring

Avec un nouvel uppercut réalisé en FA Cup ce week-end, Wayne Rooney a égalé le record de buts de Bobby Charlton sous le maillot de Manchester United. Preuve que son utilisation parcimonieuse décidée par José Mourinho ne l’empêche pas d’envoyer quelques crochets décisifs.

Pour une fois, c’est du genou qu’il fait tomber son adversaire. Sur un très bon travail d’Anthony Martial suivi d’un relais de Juan Mata, Wayne Rooney tend la jambe et envoie une praline peu académique dans les filets de Reading. Quelques minutes plus tard, Wayne met définitivement KO son concurrent en servant Martial, qui double la mise. Mais l’essentiel se situe évidemment au moment de la première action : en marquant son 249e pion en 543 apparitions sous le maillot de Manchester United, l’Anglais vient d’égaler le record de buts du club, détenu jusque-là par l’immense Bobby Charlton – en tribunes et à qui il a fallu 758 parties pour parvenir à ce total.

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Après avoir déjà devancé Charlton en sélection, dont il est le meilleur buteur, et Ruud van Nistelrooy en coupes d’Europe avec les Red Devils, Rooney va donc devenir le plus grand buteur de l’histoire de United à trente et un ans. Il le serait déjà si Ali Al-Habsi n’avait pas détourné sa tentative à l’heure de jeu lors de cette confrontation comptant pour le troisième tour de FA Cup. « C’est fantastique pour lui, mais le grand jour est encore à venir » , a d’ailleurs prévenu José Mourinho en conférence de presse. N’empêche qu’on ne peut qu’applaudir la régularité au plus haut niveau et le formidable état d’esprit du bonhomme qui expliquent ces chiffres fous, après des périodes toujours plus difficiles. Qu’est-ce que les critiques à son encontre ont été dures pendant l’Euro ! Qu’est-ce qu’il a mangé pour quelques photographies le montrant aussi ivre que la moitié des Anglais un samedi soir ! Comme d’habitude, Wayne a encaissé les coups, comme il sait si bien le faire. Et comme d’habitude, il s’est relevé, prêt à retourner au combat. Sans réelle amertume, mais avec un cœur toujours prêt à défendre sa famille et sa réputation.

La parfaite gestion du Mou

Pourtant, rien n’est facile dans cette saison 2016-2017. Après un championnat d’Europe manqué avec une Angleterre à côté de la plaque, l’avant-centre parfois reconverti numéro dix voit débarquer José Mourinho dans son fief. Mourinho qui lui faisait la cour il n’y a pas si longtemps, quand il était encore aux manettes de Chelsea. Mourinho qui l’aimera donc, et qui lui promet de le faire jouer aux avant-postes, lui ôtant un peu de travail défensif. Mais le Special One, aussi spécial qu’il soit, ne possède pas de potion de jouvence. Et le Portugais se rend donc à l’évidence : ce Rooney-là n’a plus les jambes pour tout cartonner en Premier League. Après cinq titularisations lors des cinq premières journées, lors desquelles son rendement reste limité, le Britannique prend donc place sur le banc. Sans se plaindre. Pourquoi ? Parce que Mourinho a parfaitement compris comment il devait gérer son homme et comment éviter le conflit. Avec la Ligue Europa et les coupes nationales, il lui offre un temps de jeu suffisant pour qu’il reste dans le rythme tout en lui assurant sa confiance (quatorze apparitions en championnat, tout de même) et en le maintenant sous pression.

Homme de l’ombre et pote d’Ibra

« Dans mon équipe, c’est un attaquant. Il joue numéro 9 ou numéro 10, ou éventuellement sur l’un des côtés. Donc, en tant qu’attaquant, normalement, vous marquez plus de buts, envoyait ainsi le Lusitanien en conférence de presse le mois dernier.Peut-être que Zlatan est le numéro un, et en tant que principal attaquant, c’est normal, il a marqué plus de buts. Mais on attend plus de buts de tous les autres attaquants. » Il est vrai qu’avec un ratio d’un but toutes les 381 minutes toutes compétitions confondues (une réalisation en PL, deux en C3 et une en Cup), l’ancien d’Everton doit faire mieux. Et certains ne se privent pas pour reprocher au Mou la relative souplesse qu’il conserve à son égard. C’est vite zapper le nouveau rôle, moins buteur, mais tout aussi collectif, du Monsieur. À mi-parcours, Rooney a déjà délivré neuf passes décisives (dont cinq en championnat) et est tout à fait dans les temps de son meilleur score (17 en 2013-2014) alors qu’il joue beaucoup moins. Sans compter que son profil de cadre expérimenté du vestiaire et sa complicité naturelle surprenante avec Zlatan Ibrahimović sur le terrain (quatre assists pour le Suédois) font du bien. « C’est quelqu’un de fantastique. J’ai la chance de connaître une telle personne. Comme joueur, il n’y a pas assez de mots. C’est le partenaire parfait » , assurait le Z fin novembre dans des propos recueillis par le Daily Mirror. Préparez les protège-dents, c’est reparti pour un round.

« Wazza », ce roux né quelque part
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