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Romain Colonna : « La Corse peut rejoindre la FIFA au même titre que Saint-Marin »

Par Nicolas Kssis-Martov
Romain Colonna : « La Corse peut rejoindre la FIFA au même titre que Saint-Marin »

La Corse veut rejoindre les rangs de la FIFA. Plus précisément, l'Assemblée de Corse a voté une motion dans ce sens. Mais Noël Le Graët a opposé un refus catégorique à cette requête au nom du droit de la République française. Romain Colonna, élu de l'Assemblée et à l'origine de la motion, explique en quoi la demande est légitime à ses yeux.

Pour quelle raisons demander l’adhésion de la Corse à la FIFA, puisque la France en est déjà membre ?Tout d’abord, il faut préciser deux faits essentiels qui justifient et fondent notre motion. La Corse est une terre de football, avec de grands clubs, de grands joueurs et une véritable passion pour ce sport dont tous les amoureux du ballon rond ont conscience. Ensuite, depuis près de cinquante ans, il existe une sélection nationale, laSquadra Corsa, qui joue régulièrement des matchs internationaux ou amicaux. Elle a même battu la France en amical en 1967. Il est donc tout a fait légitime pour nous que la Corse postule pour rejoindre la FIFA. Il ne s’agit nullement, comme j’ai pu le lire à la suite de l’emballement médiatique autour de notre motion, d’une demande d’indépendance.

Quand j’entends parler de la taille de notre île et de ses 300 000 habitants, alors que Saint-Marin ou le Monaco de l’Italie ont droit à leur siège…

Nous voulons juste profiter des dispositions normales prévues dans les statuts de la Fédération internationale de football, qui dans leur article 6 précisent clairement qu’ « avec l’autorisation de l’association membre du pays dont elle dépend, une association d’une région n’ayant pas encore obtenu l’indépendance peut également demander l’admission à la FIFA » . Bref, nul besoin d’être un État pour avoir le droit de prendre part aux compétitions qu’elle organise.

Vous vous appuyez sur les précédents de la Nouvelle-Calédonie ou Tahiti pour légitimer votre candidature. Sont-ce vraiment des cas similaires ?Bien sûr, le foot peut posséder une dimension politique. Mais en l’occurrence, il s’agit tout simplement de bénéficier des mêmes droits, effectivement, que ces deux autres îles. Lesquelles sont pourtant toujours sous l’administration française. Après, concernant les arguments qui nous sont renvoyés, ils sont quand même parfois bancals.

L’objectif et la finalité ne consistent pas à disputer la Coupe du monde.

Quand j’entends parler de la taille de notre île et de ses 300 000 habitants, alors que Saint-Marin ou le Monaco de l’Italie ont droit à leur siège… Ou encore que les îles Cook peuvent disputer les phases qualificatives en Océanie… Enfin, signalons pour mémoire que l’article 5 des statuts de la FIFA prévoit que l’Écosse ou le pays de Galles sont adhérents, sans avoir quitté le Royaume-Uni pour le moment.

Ce qui pose à nouveau la question de savoir quel est l’intérêt pour la Corse de rejoindre la FIFA, s’il n’est pas politique…D’abord, et contrairement aux titres sensationnalistes que j’ai pu lire dans les médias, l’objectif et la finalité ne consistent pas à disputer la Coupe du monde. Nous ne voulons pas non plus concurrencer l’équipe de France, cela n’aurait pas de sens.

Qui peut ignorer aujourd’hui l’impact économique des rencontres internationales ?

Il s’agit en revanche de pouvoir bénéficier directement des programmes d’aide de la FIFA, notamment pour la rénovation des infrastructures. En outre, il existe bien d’autres compétitions que le seul Mondial. Ce serait un extraordinaire moteur pour le foot insulaire que nos jeunes, issus de nos clubs locaux, puissent s’y engager et se confronter à d’autres sélections.

La dimension économique serait donc la plus importante ?C’est un facteur qui pèse, oui. Qui peut ignorer aujourd’hui l’impact économique des rencontres internationales ? Elles seront forcément stimulantes pour l’économie de l’île. Elles permettront de la stimuler au-delà du tourisme estival.

Comment interprétez-vous le refus catégorique de Noël Le Graët, qui a déclaré que « la Fédération ne prendra pas une décision positive tant que l’État ne considérera pas que les départements ont une certaine autonomie » ? C’est le tempo que je ne comprends pas.

Nous lançons un appel au dialogue.

Dès le lendemain du vote de la motion par une Assemblée tout de même démocratiquement élue, pour rester au niveau du droit, on nous oppose une fin de non-recevoir, sans discussion ni le moindre échange. Nous avons pourtant pris les plus grandes précautions en rédigeant le texte. Nous évoquons une « démarche » pour « une éventuelle adhésion » à la FIFA. Nous lançons un appel au dialogue, rien de catégorique et encore moins un ultimatum. Quant à l’argument départemental, il ne tient pas compte de la réalité et de la liste actuelle des membres de la Fédération internationale. Je le répète, nous voulons très basiquement une reconnaissance dans le football, comparable à Gibraltar. Rien de plus.

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