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  • Betis Séville-Rennes (1-3)

Rennes l’a fait !

Par Théo Denmat
Rennes l’a fait !

Rennes l'a fait ! Les Bretons se qualifient pour les huitièmes de finale de la Ligue Europa après une rencontre parfaitement maîtrisée tactiquement. Une première dans leur histoire !

Betis Séville 1-3 Stade rennais

Buts : Lo Celso (41e) pour le Betis // Bensebaini (22e), Hunou (30e) et Niang (90e+4) pour Rennes

« Rennes est capable de gagner ici, ils en ont mis trois à l’aller. » Quique Setién avait prévenu les siens cette semaine, comme un message prémonitoire : être l’un des entraîneurs les plus enthousiasmants de Liga n’assurait en rien de se qualifier contre une équipe aussi imprévisible que le Stade rennais. Vrai. Infiniment vrai. Ce Betis-Rennes, longtemps copié-collé du match aller avec une prise de commandes très précoce des Bretons, aura joué avec les spectres de son match aller jusqu’à la dernière seconde. Sauf que cette fois-ci, pas de pion tardif pour hanter les nuits de la bande à Julien Stéphan. Rennes se qualifie pour les huitièmes de finale de la Ligue Europa pour la première fois de son histoire après un match maîtrisé défensivement et peut réellement, sincèrement croire à plus : cette équipe-là grandit aussi vite que son nouveau gourou.

Quique pleure et Hamari

« Je suppose qu’ils auront le ballon » , avait auguré M’Baye Niang cette semaine auprès du journal L’Équipe. Pas con : le Betis avait monopolisé la balle 73% du temps à l’aller, aucune raison que ce match retour démarre sur d’autres bases, d’autres préceptes, d’autres visions du jeu. Ce Betis-Rennes tient dès les premières minutes d’une confrontation dans sa définition la plus pure, les Bretons répondant par coups de pelle sur le crâne au lent rouleau compresseur sévillan. Une frappe à peine dangereuse de Guardado (11e), et, déjà, la première commotion : Bensebaini, qui n’était pas titulaire au Roazhon, propulse au fond des cages un corner parfaitement frappé (0-1, 21e). Quatre minutes plus tard, rebelote, avec les mêmes hommes, pas assez appuyé cette fois-ci. Le bel oiseau vert et blanc peine à relever ses ailes, où Sarr et Traoré (à droite), s’engouffrent en rats d’égout. Ou en « chiens » , tiens, puisque le mot a été lâché cette semaine côté rennais (Niang).

Paraîtrait que le Betis n’a pas encore perdu un seul match de Ligue Europa cette saison, qu’aucun club français ne n’est jamais imposé sur sa pelouse, et paraîtrait aussi que Rennes s’en cogne. Devant 2700 supporters rennais en furie, Adrien Hunou fait le break en reprenant une frappe ratée de Sarr (2-0, 30e). C’est foutrement bien parti, un vrai copié-collé du match aller. Avec ses qualités et ses défauts car, peu avant la pause, alors que le Betis semblait sonné, Lo Celso réduit la mise à la réception d’un bon centre de Canales (1-2, 41e). La mauvaise nouvelle : les fantômes du passé ne sont pas très loin. La bonne : le Betis a gardé la balle 54% du temps. Seulement.

Apprentissage express

De retour des vestiaires, le taureau se rebiffe. On aurait pu comparer ce match à une feria, il tient plus de la furia : Setién a sonné les cloches de sa bête à la mi-temps, et cela se sent. Les pieds virevoltent, les transitions sont retrouvées, les circuits de passes aussi. Morón (51e) puis Canales dans la foulée (54e) trouvent Koubek quasiment d’entrée, et Rio Mavuba évoque déjà les spectres de l’aller. Et si Rennes perdait tout ? Un but, et c’est fini. Julien Stéphan peut en plus trembler de la sortie de Jésé, trop individuel pour fluidifier le jeu sévilllan, tandis que la seule occasion des siens s’apparente à une chiche de loin de Benjamin Bourigeaud (70e).

Mais après tout, a-t-il besoin de plus ? Au milieu du brouillard, on pourra plus tard retenir cela : Julien Stéphan, comme un gamin au bulbe en plein développement, est un type qui apprend vite. On lui avait reproché ses changements tardifs à l’aller, et il l’avait noté. Alors à dix minutes du terme, cette fois, deux changements sur trois sont déjà effectués. Prime au jus. Le Betis souffle, le Betis s’époumone, le Betis joue les grands méchants loups. Mais si la maison rennaise était la semaine passée faite de paille, les briques sont cette fois de sortie. Niang gâche une occasion complètement folle à cinq minutes du terme, et se fait pardonner dans les dernières secondes en enfonçant le dernier clou sur le cercueil espagnol (1-3, 90e+4). Rennes a appris, Rennes a tenu, Rennes a gagné. Chapeau, place aux galettes.


Bétis (3-4-3) : Robles – Sidnei, Bartra, Mandi – Guardado (Lainez, 78e), Canales, Carvalho, Joaquín (Emerson, 88e), Lo Celso – Jesé (Leon, 69e), Moron. Entraîneur : Quique Setién

Stade rennais (4-4-2) : Koubek – Traoré, Mexer, Da Silva, Bensebaini (Zeffane, 77e)- Niang, Grenier, Bourigeaud (Gelin, 75e), Sarr – Hunou (Del Castillo, 83e), Ben Arfa. Entraîneur : Julien Stéphan

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