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Rennes accroche l’Europe au Parc

Par Théo Denmat, au Parc des Princes
Rennes accroche l’Europe au Parc

Rennes arrache une victoire surprise au Parc sur deux moitiés d'occasions, et peut fêter sa qualification européenne. Les Parisiens avaient de toute manière bien autre chose à penser : c'était la dernière de Motta à domicile.

Paris Saint-Germain 0-2 Stade rennais

Buts : Bourigeaud (52e, sp) et Hunou (71e) pour Rennes

Lettre au petit bonhomme que l’on appelle destin : bien vu. Joli clin d’œil. Entre les confettis par-ci, les bisous par-là et les applaudissements à en pleurer de mignonnerie, il fallait bien que Thiago Motta reparte comme il est arrivé : en grand joueur, certes, mais surtout en balançant un type dans la surface. Souvent, au cours de sa carrière parisienne, ces coups de fouine sont passés inaperçus, trop d’ailleurs aux yeux de ses détracteurs, c’est-à-dire tous ceux qui ont joué contre lui. Cette fois, pour une dernière au Parc que l’on qualifiera de ratée, le vieillard a donc été sanctionné d’un penalty. Attention à ne pas louper l’essentiel : Rennes vient glaner trois points inespérés contre Paris et assure sa qualification pour la Ligue Europa. Mais que ce fut ennuyeux…

La disparition du Dodô

Comment dire au revoir à l’être aimé ? On ne sait jamais trop. Surtout quand la séparation n’est pas définitive, disons pour la durée des vacances d’été. Alors pour libérer l’esprit des supporters parisiens, qui souhaitaient de toute évidence autre chose qu’un texto pour clôturer une relation longue de six ans et demi, Paris avait préparé ses hommages à Thiago Motta. Un ballon gonflable, deux salves d’applaudissements, une troisième à la huitième minute (comme son numéro), et le brassard de capitaine au biceps gauche. Merci patron, dirait François Ruffin. Observer les derniers pas d’un dinosaure en voie d’extinction, voilà bien là le principal intérêt d’une première mi-temps passée comme une météorite. Attention, on parle là des vraies, pas du mythe que l’on s’en fait : c’est impressionnant sur le papier, mais il n’arrive en réalité pas grand-chose quand elle déboule.

Entre deux volées parisiennes balancées au-dessus des cages de Koubek (Nkunku, 26e, et Mbappé, 44e), et trois bouchées de Berchiche dégustées par Lea-Siliki, il y aura eu cette barre, en début de match (9e). Di María est réveillé, c’est déjà ça. Sinon, Benjamin Bourigeaud se fait discret, l’autre Benjamin (André) s’agite avec talent, et Hamari Traoré adore prendre son couloir. Peu d’enseignements, si ce n’est celui que le Stade rennais pourrait bien créer la surprise en seconde période, et que Diarra a encore quelques beaux restes défensifs. Une histoire de dinosaures, on vous disait. Deux raisons suffisantes pour faire chauffer le plateau-repas et ouvrir bien grand son manuel du parfait paléontologue avant la reprise.

Rennes les tient (les rênes)

Pour commencer, un coup d’œil aux caractéristiques de ce bon vieux T-Rex Motta : une très grande bouche, mais des tout petits bras. Il faut parfois mettre à jour ses vieux manuels, car ceux-ci sont visiblement assez amples pour accrocher un raptor dans la surface. Bourigeaud se charge de transformer le penalty et voilà Rennes en bonne position pour sa mission européenne (1-0, 52e). En tout honnêteté, Paris s’en tamponne comme de la prolongation de contrat de Kévin Rimane. Rabiot et Draxler sont entrés à la place d’un Lass cramé et d’un Nkunku indigent, et c’est pourtant encore la bande à Lamouchi qui sourit. Di María, probablement vexé de ne pas avoir été invité sur la Croisette, montre un jeu d’acteur digne de Sharknado 3 sur une simulation qui aurait valu plus que le rire jaune de M. Brisard (60e). Et quelques minutes plus tard, Hunou crucifie Paris sur une contre-attaque lancée par Hamari Traoré (2-0, 71e). Les espaces s’agrandissent, Motta plie l’échine près 80 minutes d’efforts et pose sa grande carcasse sur le banc après un câlin de mâle alpha avec Emery. Tiens, en voilà un autre qui fête sa dernière au Parc. Les hommages viendront plus tard. Rennes s’impose donc face à un PSG qui avait déjà l’esprit à la fête, et peut tranquillement commencer à fêter l’Europe retrouvée l’année prochaine : Saint-Étienne vient de perdre à Monaco, c’est dans la poche.


Paris Saint-Germain (4-3-3) : Trapp – Meunier, Marquinhos, Kimpembe, Berchiche – Diarra (Rabiot, 62e), Motta (Pastore, 78e), Lo Celso – Nkunku (Draxler, 62e), Mbappé, Di María. Entraîneur : Unai Emery.

Stade rennais (4-3-3) : Koubek – Traoré (Sarr, 74e), Gélin, Gnagnon, Bensebaini – André, Prcić (90e), Léa-Siliki – Zeffane, Hunou, Bourigeaud. Entraîneur : Sabri Lamouchi

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